Dossier d’œuvre architecture IA12100589 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire
église paroissiale-du-Sacré-Coeur
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Ville de Millau
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Millau faubourg
  • Commune Millau
  • Adresse 3 rue du Sacré-Coeur
  • Cadastre 2002 AI 724
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Sacré-Coeur

Eglise de type néo-roman, élevée à la fin du 19e siècle par l'architecte du diocèse de Rodez Pons, et équipée d'un carillon de 21 cloches.

La paroisse du Sacré Coeur est fondée en 1876 par l'abbé Joseph Rouquette alors vicaire de l'église Notre-Dame de l'Espinasse. L'aménagement d'une église temporaire y fait suite rapidement, en attendant la construction d'un édifice qui se veut simple pour l'abbé Rouquette mais beaucoup plus ambitieux pour l'évêque de Rodez, Mgr Bourret. L'église provisoire occupe alors un ancien Théâtre situé sur l'Esplanade de la Capelle, et fondé en 1864. Deux curés sont successivement chargés du projet de construction par l'évêque : l'abbé Joseph Rouquette, jusqu'en 1886, puis l'abbé Théophile Massabiau (membre de la Société Française d'Archéologie). Afin de l'édifier, des souscriptions sont lancées dès février 1877. Si le vicomte de Bonald participe, les paroissiens sont également sollicités. Ils verront alors leurs noms inscrits sur les colonnes monolithes qu'ils auront permis d'acquérir. Même la cantatrice Emma Calvé donnera un concert, en 1892, dont la recette sera entièrement reversée : son nom, inscrit sur un étiquette sera lui aussi apposé sur une colonnes (dans la 1ère travée).

La construction de l'église débute, en 1887, ex-nihilo, sur une propriété située hors les murs de la ville d'origine médiévale, et appartenant à Dieudonné Lubac (A.M.M.). La propriété est achetée en partie par l'évêque, la somme manquante muant les vendeurs en généreux donateurs. Uniquement élevée grâce aux souscriptions, les prêtres successifs se trouvent aussi parfois en bute aux exigences de l'évêque, qui poussent l'abbé Rouquette à la démission en 1886. Il est remplacé par Théophile Massabiau qui accepte finalement le plan dressé par l'architecte départemental, M. Pons, qui propose une église de plan basilical. Les années 1887-1889 voient la construction des bas-côtés, de la sacristie, des chapelles latérales, du chevet, du transept et des colonnes avec leurs chapiteaux. L'année 1890 est consacrée à l'édification de la croisée de transept. Les travaux de gros-oeuvre s'achèvent l'année suivante par la crypte tandis qu'une nouvelle souscription est lancée pour l'achat du mobilier, notamment celui du chemin de croix ou encore celui des vitraux (du verrier Lachaize). L'inauguration a lieu le 27 septembre 1892, en l'absence du prélat mort en juillet. La consécration ne se fait qu'en juillet 1898. Il faut ensuite attendre 1925 pour la construction des deux clochers au-dessus du massif antérieur et l'installation des cloches, le 17 juillet 1926. C'est l'occasion de rappeler alors le cinquantenaire de la fondation de la paroisse mais aussi de glorifier les morts de la guerre de 1914-1918 auxquels la dédicace du bourdon est consacrée.

Par un acte du 7 septembre 2004, l'Association Diocésaine de Rodez vend l'église du Sacré Coeur à la Ville de Millau. Il est stipulé que "tous les meubles et objets liturgiques sont expressément exclus de la cession et [qu'ils] resteront la propriété de l'Association Diocésaine de Rodez".

Pour Jean Nayrolles, l'église du Sacré-Cœur est le dernier grand monument néo-roman de Millau après l'église Saint-François et le Temple, élevée entre 1887 et 1892. Outre son vocable et ses dates de construction, l'édifice présente bien des points communs avec le Sacré-Cœur de Rodez : il fut dessiné par le même architecte, Henry Pons, offre une ampleur comparable et constitue aussi un chantier du cardinal Bourret.

L'église est située dans les faubourgs au nord du centre ancien, dans le prolongement (inachevé) du boulevard Sadi Carnot. Un plan d'alignement conservé aux archives municipales et daté de 1887 montre le projet de percée d'une rue orientée nord-sud et traversant la ville de part en part. Seuls seront créés le boulevard Sadi-Carnot, la place des Halles et la rue de l'Ancienne Commune.£Le plan de l'édifice est en croix latine, à 3 vaisseaux, absides et absidioles et transept saillant. Le massif antérieur comporte deux porches surmontés de deux clochers. A l'intérieur, la nef compte un vaisseau de trois travées, le transept, à un vaisseau d'une travée de plan. Chacun des bras du transept est occupé par une chapelle qui abrite un autel. L'ensemble de l'édifice est couvert de voûtes en plein cintre reposant sur des colonnes avec chapiteau. L'abside abrite un autel de marbre élevé au-dessus d'une crypte qui contient les deux sépultures des prêtres Rouquette et Massabiau. L'autel-tombeau abrite également l'effigie sous forme de gisante, de cire (offerte par le musée Grévin), de Marguerite-Marie et de ses reliques.£L'église est entièrement élevée en pierres de taille de Saint-Beauzély. La façade est précédée d'un portail en arc en plein cintre qui repose sur des colonnes et qui abrite un tympan orné d'une mosaïque. Le toit est à deux versants pour la nef et le transept, et à croupe polygonale pour le choeur ; la couverture est en ardoise.£L’église du Sacré-Cœur possède un carillon de 21 cloches, et une cloche seule, réparties dans les deux clochers. Dans l’ensemble figure le bourdon, qui est une cloche mémorielle dédiées aux combattants de la guerre de 1914-1918. L’ensemble des cloches est fondu par Ronat à Chalette dans le Loiret, en 1926, en une même coulée. Le clavier manuel est situé entre les deux clochers.£Le clocher est contient 5 cloches dont l’une, inaccessible, n’appartient pas à la coulée de 1926. Le second en comporte 17.£La tringlerie partant du clavier est relayée par des jeux d’équerres pour sonner dans les deux clochers les 21 cloches du carillon. Les 9 plus grosses cloches sont sonnées à la volée et possèdent un marteau extérieur. En revanche, les 12 cloches fixes sonnées par leurs battants sont raccordées à la tringlerie du clavier. Ce dernier est en chêne de deux octaves chromatiques.

  • Murs
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvrements
    • coupole en pendentifs
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit polygonal
    • toit à un pan
    • croupe polygonale
    • croupe
    • pignon découvert
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Sites de protection
    parc naturel régional

Documents d'archives

  • Cartayrade (Jean-Louis ), "L'histoire de l'église du Sacré-Coeur de Millau", conférence donnée à l'occasion des Journées Européennes du Patrimoine, septembre 2016.

  • Girard (Georges), "L'église votive du Sacré Coeur de Millau", 1992, (Journal de Millau ?).

  • Archives Municipales de Millau, 8M3 ; 4M7 ; 6P9

    AM Millau

Documents figurés

  • Millau il y a 100 ans en cartes postales" éditions Patrimoine médias, 2011.Carte postale.

Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2003
(c) Ville de Millau
(c) Inventaire général Région Occitanie