Le faubourg du Barry apparaît dès le Moyen Age. A proximité immédiate de la rue dite "carrieyra de l'Ayrola", devenue du Barry, s'élevait le monastère des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem et l'Hôpital du Saint-Esprit. L'ordre des chevaliers de Saint-Jean s'était installé à Millau par la faveur d'Alphonse d'Aragon, vicomte de Millau, vers 1160, tandis que ce dernier semble avoir favorisé l'installation de l'hôpital du Saint-Esprit vers 1200. Ces deux ensembles ont certainement fixé autour d'eux un faubourg que les guerres du 14e siècle et du 16e siècle mirent à mal. En effet, la nécessité de protection des abords de la ville (dès le 14e siècle puis au 16e siècle) et la guerre que se livrèrent catholiques et protestants à partir des années 1560 entrainèrent la démolition du monastère des chevaliers de St Jean, de l'hôpital du Saint-Esprit (réuni à l'hôpital Mage dès 1561) mais aussi de nombre de maisons. Au 16e siècle, le faubourg est appelé "lo barry de las ostalarias, le faubourg des hôtelleries". Après les guerres de Religion, les ruines du monastère des chevaliers de Saint-Jean sont cédées aux Capucins (v. 1598) qui les vendent ensuite à la ville en 1825 pour qu'elle édifie l'actuelle église Saint-François et une école secondaire. A l'extrémité occidentale de la rue, au "Cap del Barry", s'élevait également, dès le Moyen Age, un moulin, dit de la Récluse, relié au ruisseau de Vézoubies (canalisé au 17e siècle pour amener de l'eau à l'hôtel Sambucy-de-Sorgue). Entre eux s'élevaient également des casernes comme le montre le plan de la ville réalisé au milieu du 18e siècle. C'est à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle que le faubourg s'est ensuite développé, vers la rue de la liberté au nord, et vers l'ouest, vers la rue Alsace-Lorraine.