• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
village : bourg castral
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    bourg
  • Précision dénomination
    bourg castral

Sauf mention contraire, l'historique proposé se fonde sur l'article de P. Foulquier-Lavergne, publié en 1879.£Les Saint-Paul sont seigneurs de Saint-Sernin peut-être dès le 12e siècle et le restent jusqu'en 1317 ; leur succèdent les La Borne, encore mentionnés en 1511, puis les Baderon. Le roi de France confirme en 1327 les privilèges précédemment accordés aux habitants par Garsan et Guillaume de Saint-Paul, seigneurs de la ville (Foulquier-Lavergne, p. 109), Le commandeur de Sainte-Eulalie était prieur primitif de l'église paroissiale (Raybaud, 1905) et possédait quelques maisons en fief dans la rue de la Cavalerie (Foulquier-Lavergne, p. 111). A partir du 17e siècle, le roi est le seul seigneur de la ville.£En 1341, la paroisse compte 330 feux (Molinier, 1883). Le castrum serait encore ou à nouveau suffisamment peuplé en 1442, lors de l'érection de l'église paroissiale en collégiale, pour assurer l'entretien de 24 prêtres (Foulquier-Lavergne, p. 120).£Au noyau initial du castrum qui s’est constitué autour du château et de l’église s’est ajoutée une couronne, plus développée au sud en direction du pont sur le Rance, et au sud-ouest où se trouvent les deux seuls bâtiments antérieurs à 1400 repérés lors de l’enquête, dont un rue de la Cavalerie. Le pont Vieux était un ouvrage du 16e siècle pour P. Foulquier-Lavergne, qui mentionnait aussi les vestiges d’un autre pont, 200 m en amont soit avant le confluent avec le Merdanson : c’était à Saint-Sernin les seuls ponts sur le Rance jusqu’à la construction du pont d’Albi en 1784 (Foulquier-Lavergne, p. 83).£Le faubourg qui s’est développé au nord, sur toute la longueur de l’isthme, marque sans doute une troisième phase d’extension, antérieure à l’époque moderne puisqu’il était inclus dans l’enceinte. Aucun vestige antérieur à 1400 n’y a été repéré, mais nous savons que nos critères sont insuffisants pour identifier de simples maçonneries en moellons de tout venant.£Les maisons repérées manifestent surtout une importante phase de reconstruction qu’il faudrait situer à la fin du 15e siècle et au début du 16e, ce qui semble en contradiction avec la prospérité affirmée en 1442 mais dont nous ne retrouvons pas les traces.£Vestiges du 14e ou 15e siècle :£Rue de l'Escalier, parc. 249, vestiges d'une grande arcade couverte d'un arc brisé (disparu), à tore à listel et bases prismatiques.£Vestiges des 15e-16e siècles :£Rue Darrèr Muralhas, maison (parc. 239) : vestiges de latrines ; rue du Fort, rue Darrèr Muralhas, maison forte (?) (parc. 238) : tour sur l'enceinte ; rue du Trou, maison (parc. 221) : pilier et pan de bois ; rue du Fort, maison (parc. 233) : console d'un pan de bois disparu, demi-croisées dans le pignon et dans l'élévation postérieure ; rue du Trou, maison (parc. 219) : élévation est, porte à arc segmentaire, chanfreinée ; rue du Trou, maison (parc. 218) : élévation est, porte à arc segmentaire, chanfreinée ; maison (parc. 271) : pignon nord, demi-croisée ; place de la Collégiale, maison (parc. 282) : pierre de taille, deux croisées à larmier ; rue des Ecoles, maison (parc. 491) : baies chanfreinées, console et tête de mur apparareillée d'un pan de bois ; rue du Roc, maison (parc. 364) : pan de bois, porte latérale à l'étage ; outre pont, maison (parc. 165) : porte, demi-croisée et croisée.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes

Le castrum de Saint-Sernin a été établi sur une colline en forme de presqu'île, haute d'une trentaine de mètres, au confluent du Rance et du ruisseau du Merdanson. L'agglomération était close par une enceinte qui était peut-être principalement constituée par les maisons elles-mêmes, au moins pour le faubourg nord où les tours de certaines demeures semblent avoir participé à sa défense. P. Foulquier-Lavergne (p. 97) parle cependant de « remparts », avec cinq tours reliées entre elles par des courtines, au pied desquels coulait le Merdanson. Et « aux deux extrémités longitudinales de la ville, on voit encore deux portes bien conservées. L’une est surmontée de créneaux et de machicoulis, l’autre laisse voir encore la trace de la herse qui la fermait. Trois autres portes existaient aux flancs de la ville, l’une dite le Portalet au sud-est, l’autre appelée du Terrail au nord-ouest, et la troisième au confluent du ruisseau et du Rance au sud. Celle-ci s’ouvrait sur un pont jeté sur le ruisseau au lieu de son embouchure. » La première porte décrite par Foulquier-Lavergne est sans doute celle que Cabié (1887) situe au sud, ""à l'extrémité pont"" sur le Rance : ""une porte gothique à peu près intacte"", à ""arceau en ogive, et la façade du corps de garde qui la surmonte (...) décorée d'un rang de machicoulis en accolade"", du ""15e siècle ou du commencement du suivant"".£Dans sa moitié nord, le faubourg se limitait à deux rangs de maisons bordant une large rue faisant sans doute fonction de place. Le plan de 1836 figure une autre place, l’actuelle place de la Vierge, sur le flanc sud du noyau du castrum. Les maisons repérées montrent que le réseau viaire est en place, pour sa plus grande partie en tout cas, au moins depuis le début du 16e siècle.£Des étages de soubassement rachètent les dénivelés du terrain dans les bâtiments élevés sur les pentes. Les trois demeures à façade en pierre de taille sont situées au voisinage de la collégiale ; des tours signalent d’autres demeures dans lesquelles il faut peut-être voir les résidences d’hiver de « plusieurs seigneurs du voisinage », mais « la maison des chevaliers de Saint-Jean n’est pas localisée (Foulquier-Lavergne, p. 98). Le matériau principal de la construction est le schiste ou le grès employé en moellons, avec des façades maçonnées ou en pan-de-bois dont certaines sont conservées. Les constructions de la fin du 15e et du 16e siècle se signalent par la grande variété des modénatures et des décors des encadrements des baies.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée

Documents d'archives

  • Raybaud (Jean), Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles, dans Mémoires de l'Académie de Nîmes, VIIe série, t. XXVIII, 1905, p. 12

  • Glises de la Rivière (René), Saint-Sernin en Rouergue : cinq siècles d'histoire, Villefranche-de-Rouergue, Impr. Salingrades,1971, 232 p. (non consulté).

Bibliographie

  • Gaujal (M.-A.-F. baron de), Etudes historiques sur le Rouergue, vol. I, Paris, Impr. P. Dupont, 1858, p. 354-355.

  • Foulquier-Lavergne (Paul), Etude historique et statistique sur le canton de Saint-Sernin, dans Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, t. XI (1874-1878), p. 97-124.

  • Molinier (Auguste), "La Sénéchaussée de Rouergue en 1341", dans "Bibliothèque de l'Ecole des Chartes", t. XLIV, 1883.

  • Cabié (Edmond), Vues et monuments anciens de Lacaune, Lacaze, Roquecésière, Curvalle et Saint-André, dans Revue du Tarn, 12e année, 6e volume, 1887, p. 213.

  • Miquel (Jacques), L'architecture militaire dans le Rouergue au Moyen-Age et l'organisation de la défense, 2 vol., Rodez, J. Miquel et Editions F.A.G., 1981.

  • Bedel (Christian-Pierre) et alii, Al canton : Sent-Sarnin, IOA - Mission départementale de la culture, Graphi imprimeur, 2009, 248 p., p. 29-30, 51, 56, 57

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2016