L'édifice actuel est le résultat d'une campagne de construction réalisée dans le premier tiers du 19e siècle. Malgré la présence d'ouvertures à arc segmentaire au rez-de-chaussée, l'ensemble de la façade pourrait correspondre sur ses trois niveaux à un ensemble homogène en place daté de 1821 grâce à une inscription sur l'arc segmentaire de la fenêtre du premier niveau (appuis moulurés identiques à l'étage et au rez-de-chaussé). Le balcon à garde-corps en ferronnerie, en revanche, est une adjonction postérieure datée de 1871 par chronogramme. Cet aménagement semble s'accompagner de la reprise d'une ancienne fenêtre d'étage, transformée en porte fenêtre. Cependant, un état bien antérieur est attesté par la présence de maçonneries de moellons sans chaine en pierre de taille intégrées dans le parement remanié de l'élévation principale. Correspondant à la tête des murs latéraux, elles forment deux piliers massifs à chaque angle de la façade. Assurément antérieures aux portes du 19e siècle qui s'y appuient, elles sont à rattacher avec la mention, dans les sources du 17e et du 18e siècle, d'une maison à couvert située à l'emplacement de l'édifice étudié. Dans le compoix du 18e siècle, celle-ci est associée à une chambre située au sud, ""bâtie sur des piliers qui avancent sur la place publique"". L'édifice est divisé entre plusieurs propriétaires. Le couvert est également mentionné dans les reconnaissances au roi du milieu du 17e siècle. A cette date, la maison, déjà occupée par différents propriétaires, est prolongée au nord par une étable qui jouxte le fossé de la ville et la ""murette"" qui renforce l'enceinte. Les maçonneries observées en façade au premier niveau pourraient donc correspondre aux vestiges de murs ou de piliers porteurs sur lequel reposait une structure en charpente sur couvert. Cette structure disparue pourrait dater, d'après les observations faites ailleurs sur la place, de la fin du 15e siècle ou du début du 16e siècle. Supporté par des piliers, un pan de bois devait prendre place à l'étage, entre les têtes des murs latéraux qui se prolongeaient au dessus de la rue publique. La partie sur couvert est reconstruite au début du 19e siècle et le mur de façade est reconstruit en moellon à la place de l'élévation formée par les piliers et le pan de bois de l'étage. La limite sud de l'édifice du 19e siècle pourrait correspondre à l'ancienne limite du couvert attenant à la maison du 16e siècle dont la façade maçonnée intiale se situait peut-être à l'arrière de la façade actuelle. La maison paraît ainsi avoir été étendue sur la place en englobant l'espace occupé par le couvert détruit (hypothèse à vérifier par une étude plus approfondie du bâti).