La façade principale sur la rue semble révéler trois états successifs. Les murs latéraux à tête appareillée se détachent au sein de la maçonnerie reprise au rez-de-chaussée et à l'étage. Ils permettent de restituer un premier état de l'édifice avec un pan-de-bois en encorbellement formant le mur de façade de l'étage, au-dessus d'une sablière ancrée entre les têtes des murs latéraux. Le rez-de-chaussée était structuré par ces têtes de mur formant des piliers d'angle entre lesquels des ouvertures de boutiques devaient être aménagées sous le poitrail. La structure de cet édifice initial à têtes de mur appareillées derrière pan de bois non porteur peut être datée du 13e ou du début du 14e siècle. Des remaniements importants sont opérés par la suite, probablement à la fin du 15e siècle : la structure à piliers du rez-de-chaussée est remplacée par un mur en moellon qui est percé d'une grande arcade de boutique brisée et d'une petite arcade ou porte en plein cintre. Malgré la destruction partielle et la transformation de ces ouvertures, on peut encore observer une partie des arcs extradossés formés de claveaux étroits et réguliers qui affichent un caractère médiéval. Cependant, les congés biais qui amortissent le chanfrein ainsi que la présence de claveaux en tas de charge au niveau de l'arcade en plein cintre (en place) accusent l'extrême fin du Moyen Age (15e siècle). Un corbeau mouluré en quarts-de-rond et en réglet, qui semble avoir été inséré dans l'ancien logement de la sablière, pourrait se rattacher au même état : il indique que le pan de bois non porteur est remplacé à cette époque par un pan de bois porteur reposant sur les solives et sur des corbeaux d'angle. Les solives moulurées du niveau de comble, dont la forte saillie atteste l'existence de la structure en encorbellement disparue, conservent les traces d'assemblage à mi-bois de la sablière supérieure du pan de bois (encoches). Ces abouts de solives constituent les seuls vestiges du pan de bois reconstruit à la fin du Moyen Age. Enfin, une nouvelle campagne de travaux est réalisée au 19e siècle. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont rabaissées et dotées de linteaux droits. Une nouvelle porte est aménagée, permettant un accès direct à l'étage de soubassement depuis la rue. Le pan de bois de l'étage est détruit au profit d'un mur construit en moellon à l'aplomb du rez-de-chaussée et d'un balcon. L'état actuel de l'édifice résulte d'une restauration récente de la façade qui a consisté à dégager le piédroit conservé de l'arcade et à rejointoyer le parement en moellon.