La porte en plein cintre à chanfrein et congés biais de l'étage de soubassement signale des maçonneries du 16e siècle en place en partie basse. Les solives aux abouts moulurés en listel, quart-de-rond et bandeau qui soutiennent le pan de bois de la façade principale pourraient se rattacher à cet état du début de la période moderne ou à une seconde phase de construction probablement datée du 17e siècle. Celle-ci, engendre en effet, nous le verrons plus loin, d'importantes modifications au niveau de l'étage. Au début du 17e siècle, les limites de la parcelle bâtie correspondent au corps de bâtiment sur la place, longé au sud par la rue d'Argentières. A cette date, la partie bâtie au dessus de la rue d'Argentières, reliant les deux corps de bâtiment, n'existe pas. La construction située au sud de la rue est décrite comme un ""cazal"" desservi par un passage latéral. Servant de dépendance artisanale ou agricole à une habitation située en bordure de la place, elle s'inscrit dans l'alignement du front bâti sud qui constitue la muraille et borde le fossé de la ville. Les maçonneries conservées pourraient être antérieures à celles du corps de bâtiment nord, comme l'indique la présence d'une porte à linteau droit sur coussinets en quart-de-rond qu'il est possible de dater du 14e siècle. Celle-ci ouvrait sur une ancienne voie de service latérale qui a été bâtie avant le milieu 19e siècle dans la mesure où elle n'apparaît plus sur le plan cadastral de 1834. Une importante campagne de travaux unifie les deux corps de bâtiment situés de part et d'autre de la rue d'Argentières avant le milieu du 18e siècle, date à partir de laquelle les sources fiscales les associent au sein d'un même édifice. Les étages sont ainsi reconstruits ou remaniés et mis en relation par le biais d'une structure en charpente et moellon établie au dessus de la rue. Un pan de bois formant un encorbellement peu saillant constitue le mur de façade nord, sur la place, mais également le mur de façade sud, sur l'enceinte. Cette reconstruction majeure survient probablement au cours du 17e siècle, comme en témoignent les fines consoles à ressauts sud formées de moellons ainsi que la demi-croisée à large chanfrein percée au dessus du passage couvert. Au milieu du 18e siècle, les deux parcelles sont déjà rattachées et la partie habitée semble s'étendre à l'étage des deux corps de bâtiment. L'édifice est alors décrit comme une maison ""en partie sur la rue d'Argentières"", possédant des chambres, une cave, une écurie ainsi qu'un ""teneyrial"" et des granges, probablement situés dans le corps de bâtiment sud. Le corps de logis sur la place fait l'objet de remaniements au 18e siècle dont témoignent la fenêtre et la porte à arc segmentaire de la façade principale. Des modifications sont également apportées ultérieurement au niveau des autres ouvertures et du pan de bois du corps de bâtiment postérieur qui est reconstruit en dur.