Dossier collectif IA12000224 | Réalisé par
  • opération ponctuelle
collectif communal maisons
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  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Communauté de communes du canton de Najac

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Communauté de communes du Canton de Najac
  • Adresse
    • Commune : Najac
      Cadastre : 1834 N1, N2, N3 ; 1985 AD, AE, AH

Les plus anciennes constructions repérées dans le bourg intra-muros sont datées de la fin du 12e siècle ou du début du 13e siècle. Il s'agit de deux bâtiments situés à l'extérieur du noyau castral qui est implanté au 11e ou au 12e siècle (presbytère ou ancien logis prieural et vestiges d'une maison édifiée au devant de la porte principale du ""castrum""). Plusieurs structures en ruine et aménagements en terrasse sont visibles en contrebas du château, dans un secteur déserté et envahi par la végétation qui correspond à un quartier ancien du ""castrum"" (parcelles AH 36 et 27) : une étude archéologique permettrait sans doute de mettre ici en évidence les vestiges des premières maisons liés à la phase de genèse du bourg castral. En l'absence de ce type d'étude, l'habitat castral initial reste mal connu et les structures conservées sont difficilement datables. En revanche, de nombreux vestiges d'architecture civile, conservés en élévation dans l'ensemble du bourg et relativement bien datés par leur forme, leur décor ou leur mise en ouvre, jalonnent les phases successives d'extension du ""castrum"". Ils renseignent, de façon assez précise, sur la chronologie et les formes de la mise en place d'un paysage urbain de la fin du 12e siècle au 14e siècle, puis de son évolution aux 15e et 16e siècles. L'inventaire préliminaire a permis de repérer 102 édifices conservant des vestiges antérieurs au 17e siècle. Sur cet ensemble, 32 maisons sont datées du 13e ou du 14e siècle (dont 13 plus précisément situées au 14e siècle). Les élévations les mieux conservées correspondent aux façades postérieures d'édifices médiévaux dont la façade principale a été largement remaniée. Plusieurs constructions conservent toutefois, en façade principale, des vestiges de piliers ou d'arcades, des fragments d'appareil en pierre de taille et les traces en négatif de pans de bois antérieurs au 15e siècle (têtes de mur appareillées, logement de sablière). Ces vestiges se répartissent uniformément dans le noyau castral et les différents faubourgs successifs, à l'exception de l'extrémité orientale du Faubourg dont l'implantation semble postérieure au milieu du 15e siècle. Cependant, les rares éléments de décor qui subsistent ne permettent que très rarement de préciser la chronologie de construction entre le début du 13e siècle et la fin du 14e siècle.£Après cette première grande phase d'urbanisation, une deuxième vague de construction modifie le visage du bourg dans la deuxième moitié du 15e siècle et la première moitié du 16e siècle. Durant cette période, la reprise économique qui s'amorce après les troubles de la fin du Moyen Age se traduit dans le paysage urbain par la reconstruction et l'extension de nombreuses maisons médiévales. C'est également de cette époque que date la construction d'un quartier neuf autour d'une place à couverts à l'extrémité ouest de la ville. 87 maisons, construites ou largement remaniées au 15e siècle ou au 16e siècle, témoignent de cette période prospère. 38 d'entre elles sont plus précisément datées de la jonction entre les deux siècles. La plupart de ces édifices font l'objet de nouvelles campagnes de travaux au 18e siècle et au 19e siècle. Plusieurs sont détruits à cette époque au profit de maisons plus larges édifiées sur plusieurs anciennes parcelles. La façade ouvrant sur l'axe principal se présente ainsi comme une construction homogène datée du 18e ou du 19e siècle, tandis que les façades secondaires conservent quelques traces des bâtiments médiévaux ou modernes.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle , (incertitude)
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : 14e siècle
    • Principale : 15e siècle
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle

La typologie du bâti intra-muros est dominée par le type de la maison-bloc construite sur une parcelle assez étroite et allongée (voire en lanière dans certains secteurs). Celle-ci comporte un ouvroir au rez-de-chaussée qui est parfois transformé en commun ou dépendance agricole après la période moderne. L'habitation, qui se situe à l'étage, est éclairée par une seule fenêtre en façade principale. L'étage est souvent unique mais les maisons-blocs à deux étages sont attestées pour le Moyen Age et la période moderne. Plusieurs maisons en rez-de-chaussée ont également été repérées, essentiellement au niveau du noyau castral et de la rue Basse. Cependant, la façade principale peu élevée de la majorité des édifices dissimule l'importance des bâtiments qui s'élèvent généralement au dessus d'un ou deux étages de soubassement. Ces étages partiellement creusés dans le rocher permettent de racheter la forte déclivité qui caractérise la topographie naturelle dans chaque quartier. Ils abritent presque toujours les communs ou les dépendances agricoles, ouvrant sur une rue secondaire postérieure, une ruelle service latérale ou sur les anciens fossés à l'arrière de la maison. Ils peuvent également avoir une vocation artisanale ou commerciale dans certains secteurs très escarpés où la rue principale donne à la fois accès à l'étage de soubassement et au rez-de-chaussée surélevé. Outre ces maisons de bourg dont l'emprise au sol reste limitée, plusieurs constructions de plus grande ampleur indiquent que le type de la maison urbaine, à un ou deux étages et plusieurs séries d'ouvertures en façade, est bien présent malgré une probable sous-représentativité des vestiges. Par ailleurs, de nombreux édifices sont formés par deux corps de bâtiment à un ou plusieurs étages sur le même alignement. Ce type de construction peut être lié, dans les faubourgs orientaux, aux contraintes imposées par un parcellaire en lanière et à l'adaptation au relief escarpé qui impose l'aménagement de terrasses successives. Dans d'autres cas, les deux corps accolés traduisent deux campagnes de constructions successives. Les corps de logis sont également souvent dotés de diverses extensions bâties en charpente au dessus de la voie publique : galeries, pontets, couverts, sont autant de procédés permettant d'agrandir l'espace habitable au sein d'une trame bâtie dense. Enfin, plusieurs demeures de notables constituées d'un corps de logis augmenté d'une aile en retour d'équerre se démarquent dans la trame urbaine. Aux 18e et 19e siècles, la construction de maisons de bourg avec boutique au rez-de-chaussée devient plus rare, signe de l'orientation du bourg vers une économie plus rurale. A côté de modestes maisons de village avec dépendances agricoles intégrées ou dissociées, plusieurs édifices de plus grande ampleur marquent le paysage bâti par leur façade plus large, plus élevée et particulièrement soignée (mise en ouvre, décor de la porte, enduit).£Les structures conservées dans l'ensemble du bourg révèlent la prépondérance de deux types de matériaux et de mise en oeuvre : la maçonnerie en moellon de gneiss ou de micaschiste et le pan de bois. Les moellons de gneiss ou micaschiste, extraits dans le substrat rocheux local, sont utilisés bruts ou simplement ébauchés, en association avec la pierre de taille de grès pour les encadrements de baies et les chaînes d'angle. Les élévations médiévales les plus anciennes révèlent un appareil en moellons formé d'assises relativement régulières. Ces façades en moellon conservées correspondent cependant aux façades secondaires (latérales ou postérieures) de maisons du 13e ou au 14e siècle dont la façade principale est aujourd'hui détruite. La plupart des structures médiévales en place sont caractérisées par l'absence de chaînes en pierre de taille de grès pour les murs latéraux et postérieurs (moellons de gneiss équarris). Les édifices avec façade principale entièrement en moellon et chaînes d'angle en pierre de taille de grès apparaissent en grand nombre dès le 15e siècle et à l'époque moderne. Les structures maçonnées du 16e siècle se distinguent souvent par la présence d'angles arrondis. Les élévations en moellon caractérisent ensuite la majorité des constructions du 19e siècle dont certaines conservent encore leur enduit à la chaux.£L'omniprésence des maçonneries en gneiss et micaschiste occulte aujourd'hui l'importance passée du pan de bois qui donnait sa physionomie au paysage bâti. Dans de nombreux cas, les murs de façade actuels en moellon résultent de reconstructions tardives à la place d'un ancien pan de bois du Moyen Age ou du 16e siècle. L'existence d'un pan de bois est seulement attestée par la présence de têtes de murs appareillée en moellon ou en pierre de taille de grès. Conservées en grand nombre, ces têtes de mur apparaissent à l'aplomb de la maçonnerie ou des piliers du rez-de-chaussée du 13e siècle jusqu'au 16e siècle. Elles peuvent également être portées en encorbellement sur des corbeaux ou consoles en pierre de taille. Néanmoins, les exemples de têtes de mur en encorbellement sur consoles conservés à Najac ne semblent pas antérieurs au 15e siècle. Ils sont en revanche avérés jusqu'au début du 17e siècle. Sur l'ensemble des maisons inventoriées, plus de la moitié possèdent un étage à pan de bois ou conservent les vestiges d'un pan de bois disparu (68 sur 116). La majorité de ces maisons à pan de bois repérées sont datées entre le 13e et le début du 16e siècle, mais seule une structure en bois conservée semble antérieure au milieu du 16e siècle (pans de bois détruits ou reconstruits après le 17e siècle). Les pans de bois du Moyen Age et du début de la période moderne étaient portés en encorbellement sur des solives débordantes, au dessus d'un premier niveau percé d'arcades ou structuré par des piliers. Les maisons à pan de bois sont encore très fréquentes au 18e siècle, mais l'encorbellement tend à disparaître, même si d'anciens pans de bois sont remaniés ou reconstruits à cette époque en conservant leur encorbellement. Certaines structures sont également datées du 19e siècle mais il s'agit plutôt de reconstructions. Malgré la rareté des structures anciennes et d'importants remaniements successifs, l'ensemble des pans de bois conservés révèle la permanence de l'ossature à poteaux droits et à décharges (obliques ou en écharpe et tournisse) du 16e au 18e siècle. Seuls les abouts de solives moulurés permettent, en l'absence d'étude plus approfondie sur les pans de bois locaux, de distinguer les planchers et charpentes des 15e et 16e siècles des structures plus tardives des 17e ou 18 siècles (moulures plus simples). Cependant, les pans de bois ont été souvent remaniés voire reconstruits au dessus de solives en place. La présence de trous sur la face visible des bois indique parfois, dans ce cas là, l'utilisation de pièces anciennes en remploi.£Moins bien représentée à travers les vestiges conservés, la construction en pierre de taille de grès est également attestée. Elle n'est avérée que sur cinq édifices médiévaux et deux constructions du 18e siècle, toujours réservée pour la façade principale tandis que les autres élévations sont en moellon. Cependant, la plupart des maisons médiévales correspondant à d'importants programmes constructifs n'ont pas conservé leur façade principale, ce qui fausse l'image que l'on peut avoir de la place de la maison bourgeoise à façade en pierre de taille au sein du paysage bâti médiéval.£A partir de la fin du Moyen Age, l'aspect moins soigné des maçonneries (appareil en moellon irrégulièrement assisé voire non assisé) ainsi que le caractère non extradossé des arcs indiquent que les façades sont revêtues d'un enduit à la chaux. Ce revêtement unifie les élévations principales et met en valeur les encadrements de baies en pierre de taille. Il protège également les pans de bois qui ne sont pas apparents avant les restaurations du 20e siècle (la présence d'un enduit sur les pans de bois antérieurs au 17e siècle reste toutefois à confirmer). Les élévations secondaires peuvent être également enduites même si l'enduit est moins soigné, en particulier les façades postérieures qui sont exposées aux intempéries sur le flanc nord du bourg. Cependant, les enduits conservés ne semblent pas antérieurs au 18e siècle et la plupart ont été refaits au 19e siècle. Plusieurs façades du 19e siècle conservent un enduit lissé recouvert d'un badigeon de chaux blanc, ocre ou gris. Outre cet enduit fin à deux ou trois couches, l'enduit jeté au balai, d'aspect moins régulier, constitue un type de revêtement courant à partir de la deuxième moitié du 19e siècle.£Les ouvertures observées sur les différentes élévations permettent de dater la structure tout en renseignant sur les fonctions de l'espace interne et sa relation avec la rue. Le rez-de-chaussée témoigne d'une spécialisation commerciale ou artisanale très marquée jusqu'au 17e siècle. L'ouverture de boutique des maisons à pan de bois est délimitée par des piliers ou la tête des murs latéraux et couverte par la sablière de plancher. Plusieurs arcades de boutique sont conservées mais elles restent généralement assez réduites. Chanfreinées, en arc brisé ou en plein cintre jusqu'à la fin du 14e siècle, elles sont couvertes d'un arc segmentaire à partir du 15e siècle, puis d'un arc en plein cintre non extradossé au 16e siècle. Elles sont généralement associées à une porte piétonne qui ouvre sur un escalier menant directement à l'étage. Ce type de distribution, qui établit une séparation entre la boutique et l'habitation située au dessus, est attesté jusqu'au début du 16e siècle. A partir de la fin de 15e ou du début du 16e siècle, les édifices les plus importants sont dotés d'escaliers hors oeuvre installés dans une tourelle. A la même période, les élévations antérieures des maisons plus modestes commencent à être percées d'une porte basse permettant un accès direct à l'étage de soubassement depuis la rue principale. Cette évolution engendre également la modification de la structure interne avec la surélévation des planchers du rez-de-chaussée au dessus de l'étage de soubassement. La porte basse devient systématique aux 18e et 19e siècles, mais les anciens étals sont souvent détruits et remplacés par des portes cochères ou bâtardes ouvrant sur des écuries ou étables.£Jusqu'au 17e siècle, les fenêtres éclairent l'habitation située à l'étage, à l'exception de jours chanfreinés percés au rez-de-chaussée. Plusieurs maisons conservent une série de baies géminées du 13e ou du 14e siècle, à arcs brisés ou à linteau droit. Situées sur des élévations secondaires, elles traduisent un vocabulaire architectural et ornemental très sobre. Celui-ci s'enrichissait cependant de plusieurs éléments sculptés en façades principale (cordon mouluré, culots), comme en témoigne la photographie d'une maison médiévale aujourd'hui détruite. A partir de la fin du 15e siècle, les croisées et demi-croisées s'ornent de moulures très variées (simple chanfrein mais appui saillant mouluré, gorge, moulures prismatique, baguettes croisées, larmier reposant sur des culots sculptés). Le décor se simplifie au 17e siècle. Les ouvertures du 18e et du 19e siècle sont à arêtes vives mais possèdent un appui saillant mouluré. Elles s'organisent en plusieurs travées sur la façade des maisons reconstruites sur plusieurs parcelles et éclairent, sans distinction, le rez-de-chaussée et les étages. Un balcon d'étage à garde-corps en ferronnerie caractérise enfin les constructions ou reconstructions du 19e siècle.

  • Toits
    ardoise, schiste en couverture
  • Murs
    • grès
    • gneiss
    • grès
    • micaschiste
    • bois
    • badigeon
    • enduit
    • pierre de taille
    • moellon
    • pan de bois
  • Décompte des œuvres
    • repéré 79
    • étudié 35

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Cassan (Elodie), "Le bourg castral de Najac au Moyen Age, formation et évolution d'un paysage urbain en Rouergue occidental", Villefranche de Rouergue : Société des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue, 2006.
  • NOTB_S oeuvre repérée
  • APPA IVR73_SCPMIDIPYR
  • APRO accessible au grand public
  • ARCHEO Najac
  • AVIS 20220315_R_01
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Inventaire général Région Occitanie