Dossier d’œuvre architecture IA12000217 | Réalisé par
  • opération ponctuelle
bourg castral
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Communauté de communes du canton de Najac

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communauté de communes du Canton de Najac - Najac
  • Commune Najac
  • Cadastre 1834 N1, N2, N3 ; 1985 AD, AE, AH

La première mention du ""castel Nagiaco"" a été relevée dans le Livre des Miracles de Sainte-Foy de Conques daté de la fin du 11e siècle. Cependant, on peut supposer qu'un ouvrage fortifié est le centre d'une seigneurie dès le 10e siècle car une famille de Najac, intégrée dans des réseaux politiques de grande ampleur, apparaît dans les sources dès les années 980-990. A partir de l'extrême fin du 11e siècle, les comtes de Toulouse reprennent en main le château et la seigneurie en récupérant à titre direct les droits des différents coseigneurs locaux. Le comte Bertrand, frère de Raymond IV, semble faire reconstruire le château vers 1100, probablement à la suite d'une reprise en fief. Malgré les doutes qui subsistent sur la chronologie de construction du site castral, on peut affirmer que la fortification seigneuriale puis comtale génère, avant le milieu du 12e siècle, la formation d'un premier noyau d'habitat fortifié sur le versant sud de la butte castrale. Cette hypothèse est appuyée par deux actes de 1153 et 1158 qui indiquent qu'une église paroissiale rattachée à un prieuré s'élève dès cette époque aux portes du ""castrum"". Le noyau aggloméré initial, qui correspond probablement au secteur de la rue du Château (appelé également dans les sources de l'époque moderne ""cor del Castel""), s'étend rapidement vers le bas de la butte avec la formation d'une trame bâtie autour de la rue Basse.£Dès le début du 13e siècle, le bourg castral connaît un développement très important lié à un contexte politique favorable. En effet, sous Raymond VII, Najac devient le centre d'une baylie dont l'emprise territoriale dépasse celle de l'ancienne châtellenie. Après la mort de Raymond VII en 1249, l'héritier du comte de Toulouse, Alphonse de Poitiers, entreprend la construction d'une nouvelle forteresse qui vise à asseoir durablement son autorité dans la région. Il fait également de Najac un centre majeur d'une administration comtale mieux structurée, en plaçant dans la forteresse un châtelain représentant le pouvoir militaire et à la tête de la ville un bayle chargé de gérer le domaine, sous le contrôle du sénéchal qui siège dans la bastide de Villefranche, fondée en 1252. En 1255, le nouveau comte accorde aux habitants du bourg une charte de coutume qui institutionnalise les privilèges de la communauté probablement déjà concédés sous Raymond VII. A la mort du comte en 1271, Najac devient une châtellenie royale avec l'annexion du comté de Toulouse au domaine royal. Les signes d'une croissance démographique sont visibles à travers la reconstruction, dès 1258, de l'église paroissiale Saint-Jean qui doit remplacer l'ancienne devenue trop petite. Les consuls, dont l'existence est avérée dès 1243, prennent en charge le chantier et mettent en place, à cette occasion, une première forme de fiscalité et de comptabilité communale. Autre témoin de la croissance démographique, la trame bâtie déborde de l'enceinte du ""castrum"" : dès 1268, les sources communales signalent l'existence de plusieurs faubourgs qui confèrent un véritable statut urbain à Najac. Dès le début du 13e siècle, le Bourguet se développe au devant de la porte principale du noyau castral, structuré par la rue Droite et groupé autour de l'hôpital Saint-Barthélémy. Ce petit bourg, peut-être fortifié dès son développement, doit sa genèse et son développement à l'existence d'un marché situé à l'extérieur du ""castrum"" initial. Il va ainsi devenir le centre marchand de la ville où se situent le mazel (depuis 1308) et une place de marché aménagée en 1344. A l'ouest du noyau castral, le pôle ecclésial formé par l'église Saint-Martin et peut-être, dès le 12e siècle, une première église Saint-Jean, est à l'origine de la formation du faubourg ""des Eglises"" (qui devient le quartier de l'Eglise après la destruction de l'église Saint-Martin). La présence de l'hôpital Saint-Jacques conditionne également l'implantation de maisons dans ce secteur. Le développement de ce faubourg vers l'ouest, au niveau du quartier de la Pause, est probablement dû à l'existence d'un ancien champ de foire. Initialement ouverts, ces deux quartiers sont fortifiés dans la deuxième moitié du 14e siècle. A l'est, dès la fin du 13e siècle ou au début du 14e siècle, le dynamisme du Bourguet génère le développement d'un faubourg marchand (""barrio del Mercat"") le long de la crête rocheuse qui relie la butte castrale au plateau, en bordure d'une ancienne voie d'accès au ""castrum"" selon les possibilités qu'offrait le relief naturel. Au-delà du Bourguet, le Barriou se développe avant la deuxième moitié du 14e siècle, puis des maisons s'implantent autour d'une vaste esplanade en entonnoir qui correspond peut-être à un ancien foirail. Le contexte de la guerre de Cent Ans se traduit par une véritable effervescence autour de la mise en défense de ces faubourgs et de l'entretien des anciennes fortifications. Pourtant Najac ne sera jamais attaqué malgré plusieurs menaces. La ville est livrée aux Anglais en 1362, conformément au traité de Brétigny, mais l'occupation anglaise, comme ailleurs en Rouergue, se passe sans heurt et ne dure pas. Par ailleurs, malgré les incursions de routiers et les épidémies de peste, le bourg continue de croître sans rupture avérée jusqu'à la fin du Moyen Age. La phase de reprise économique de la fin du 15e siècle et de la première moitié du 16e siècle est toutefois marquée par d'importants chantiers de construction qui modifient le visage du bourg : la majorité des maisons est reconstruite à cette période et la dernière extension de la ville médiévale semble planifiée avant le début du 16e siècle. Cette planification correspond à la partie est du Barry qui s'organise en parcellaire régulier autour d'une vaste place rectangulaire bordée de couverts. La première mention de la place ""del Gitat"" a été relevée dans les comptes consulaires de l'année 1577 mais les vestiges encore en place signalent un aménagement urbanistique de la fin du 15e siècle ou du début du 16e siècle. A partir du milieu du 16e siècle, les guerres de Religion engendrent un nouveau contexte de crise. En 1589, le château est pris par les Ligueurs menés par Jean de Morlhon qui échouent cependant à prendre la ville. Au début de la période moderne, la ville atteint son développement maximal et se retranche derrière ses murailles médiévales. A partir du 17e siècle, la bastide voisine de Villefranche de Rouergue exerce une concurrence de plus en plus forte mais l'activité économique se maintient, comme en témoigne le maintien de plusieurs foires. A cette époque, les activités du bourg sont concentrées dans les derniers faubourgs orientaux. Peu adapté aux nouvelles préoccupations d'ordre économique, l'ancien noyau castral commence à se désertifier et à se désurbaniser. La maison commune, située au cour du ""castrum"" depuis le 13e siècle, est transférée dans le Bourguet puis dans le Barriou avant le milieu du 18e siècle. Dans la deuxième moitié du 18e siècle, des opérations d'urbanisme visent à améliorer l'accès au bourg, la communication entre les différents faubourgs et l'ouverture sur le terroir : les portes fortifiées sont détruites, une grande route est construite à l'extérieur des murs pour relier directement le dernier faubourg oriental au pont de la Frégiaire, sur l'Aveyron, et certaines voies sont élargies (rue de la Loge). La trame urbaine s'étend légèrement au delà du tracé de l'enceinte au 19e siècle, formant deux petits quartiers à l'est et au nord, près de la rivière. Cependant, l'ancienne ville prospère ne se relèvera pas des difficultés économiques et sociales qui marquent le dernier quart du 19e siècle. L'arrivée du chemin de fer, qui porte un coup fatal à l'artisanat textile, et la destruction des vignes par le phylloxera en 1885 mettent à mal l'économie rurale locale et le bourg est frappé par l'exode rural. Au début du 20e siècle, l'ancien centre administratif et marchand n'est plus qu'un village comptant environ 800 habitants.£Un nouveau souffle s'amorce après la seconde guerre mondiale, grâce au développement du tourisme et à la prise de conscience de l'attrait exercé par le patrimoine historique et naturel du site. Najac jouit aujourd'hui de la renommée apportée par les labels ""Plus Beau Village de France"" et ""Pays d'Art et d'Histoire"". Le site compte six monuments classés ou inscrits Monuments Historiques (Porte de la Pique, Pont Saint-Blaise, Maison du Sénéchal, Fontaine du Griffoul, Eglise Saint-Jean, château).

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : 19e siècle

Le village de Najac est implanté sur un piton rocheux dominant la basse vallée de l'Aveyron. Le noyau primitif de l'agglomération occupe le versant sud d'une butte circonscrite à sa base par un méandre de la rivière. Il est formé par la rue "del Castel", ou "Cor del Castel" (actuelles rue Haute et rue du Château) et la rue Basse dont le bâti est établi sur des terrasses en contrebas du château. Ce dernier culmine à 150 m au dessus de la rivière, naturellement défendu par une falaise entaillée dans le versant nord. Plusieurs faubourgs aux statuts et fonctions variées sont venus progressivement se greffer à ce noyau castral. A l'est, trois faubourgs successifs occupent le sommet d'une étroite crête rocheuse qui relie la butte au plateau. Les versants septentrionaux de la crête, particulièrement exposés aux vents, sont formés de coteaux abrupts assurant au site une défense naturelle efficace. Au devant de la porte de l'ancien "castrum" commence le Bourguet, organisé autour de la place Saint-Barthélemy en bordure de laquelle s'élève un ancien hôpital. Le Barriou se développe de façon linéaire le long de l'axe principal qui structure l'ensemble des faubourgs. L'extrémité est de la ville "intra-muros" est formée par le Barry (actuel Faubourg) qui est implanté autour d'une vaste esplanade correspondant sans doute à un ancien foirail. Au Moyen Age, le Barri et le Barriou ne formaient qu'un seul et même faubourg appelé "le barri del Mercat". La moitié orientale du Barry révèle un parcellaire régulier constitué de parcelles en lanières séparées par des passages de service ou des venelles : cette morphologie traduit une extension planifiée du dernier faubourg, associée à l'aménagement de couverts au sud et au nord d'une vaste place de marché. Au delà de cette place à couverts, un quartier plus récent s'est formé en dehors des anciennes fortifications, autour d'un ancien champ de foire (place du foirail ou sol del Barry).

A l'ouest du noyau castral, le faubourg de l'Eglise, appelé "faubourg des Eglises" avant la destruction de l'église Saint-Martin, se développe entre la porte du noyau castral et l'église paroissiale Saint-Jean. Au-delà de l'église et de l'ancien cimetière, le faubourg de la Pause s'est implanté sur la pente qui mène vers la rivière Aveyron et le pont Saint-Blaise. Un dernier quartier s'est également développé à l'extérieur du noyau urbain, près de la gare construite au milieu du 19e siècle en bordure de la rivière.

Dans la ville intra-muros, le château et l'église Saint-Jean dominent les autres bâtis qui s'alignent principalement le long de l'axe de circulation majeur constitué par l'ancienne rue Droite (excepté au niveau de la rue Basse et de son prolongement). Les maisons s'accrochent aux fortes pentes par le biais d'un ou plusieurs étages de soubassement partiellement creusé dans le rocher. Des rues secondaires, parallèles à l'axe principal, longent les façades postérieures, parfois à l'emplacement des anciens fossés. La trame urbaine ancienne révèle de nombreuses venelles ou passages de service en pente qui séparent les habitation. Le paysage bâti vu depuis la rue principale est caractérisé par l'omniprésence du pan de bois (conservé avec son enduit, restauré ou traces en négatif), tandis que le front bâti postérieur est constitué par un alignement de façades en moellon de gneiss et micaschiste. Quelques élévations en pierre de taille de grès sont également visibles et les vestiges ponctuels conservés indiquent qu'elles étaient probablement plus nombreuses au Moyen Age. Le grès local de couleur ocre, rose ou rouge lie-de-vin est également utilisé pour l'encadrement des baies et les chaînes d'angles (constructions mixtes en moellon et chaînes d'angle en grès qui apparaissent surtout à la fin du Moyen Age). Les toitures sont en dalles de schiste (ou lauze selon le vocabulaire local) ou en ardoise pour les constructions récentes. Les maçonneries en moellon et les pans de bois sont enduits à la chaux.£Née au pied du château, l'agglomération de Najac, qui est désignée dans les sources du 13e siècle par les termes de "castrum" ou "castel", est fortifiée dès sa formation. A la fin du Moyen Age, la ville est protégée par plusieurs enceintes successives. Le premier noyau aggloméré, le noyau castral, est délimité par une muraille qui englobe la forteresse en venant se raccorder aux angles nord-est et nord-ouest de l'enceinte castrale. Lorsque l'espace urbain se développe, l'extension de l'enceinte se fait selon un agrandissement en tiroir, chaque portion d'enceinte venant se raccorder à la précédente. L'ensemble des faubourgs est fortifié, l'enceinte étant constituée, au-delà du noyau castral, par des murs de soutènement ou la façade arrière des maisons particulières alignées. Des fossés renforcés par un ouvrage appelé "murette" et des tours de flanquement complètent le dispositif défensif. Des portes de ville surmontées par un "guachiel" partiellement bâti en pan de bois défendent les nombreuses entrées et isolent chaque faubourg. Sur quinze portes attestées dans les sources médiévales et modernes, cinq ont pu être identifiées par des vestiges très fragmentaires et une seule est conservée sur deux niveaux d'élévation (porte de la Pique, classée Monument Historique). Des portions de murailles et de murs de soutènement formant l'enceinte ont pu être repérées, notamment au niveau du noyau castral. Cependant, les maisons se sont souvent étendues au-delà du tracé initial de l'enceinte, sur l'emprise des anciens fossés.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Bedel (Christian-Pierre), "Najac, Bor-et-Bar, La Fouillade, Lunac, Monteils, Saint-André de Najac, Sanvensa", Villefranche de Rouergue : Mission départementale de la Culture, 2001, p. 37 (coll. Al Canton) ; Biget (Jean-Louis), Boucheron (Patrick), "La fis
  • NOTB_S Atlas de Trudaine, 1745-1780 , A.N. CP / F / 14 / 8489 ; Comptes consulaires de Najac, A.D. 12, 2 E 178 / 2 (1290-1332) , 2 E 178 / 6 (1331-1673) , 2 E 178 / 8 (1349-1382), 2 E 178 / 9 (1397-1444), 2 E 178 / 16 (1571-1579) ; Terrier de Najac, 1285, A.D. 8
  • APPA 0617632 ; 6347087/0617947 ; 6347168/0618244 ; 6347243/0618455 ; 6347389/0618774 ; 6347452/0618911 ; 6347521/0619016 ; 6347510/0618985 ; 6347319/0618449 ; 6347269/0618007 ; 6346988/0617700 ; 6346966/0617602 ; 6347059/0617632 ; 6347087
  • APRO 44.2179563154353, 1.9690758276825/44.2187222780132, 1.97300476138112/44.219431999642, 1.97670950409004/44.2207706125781, 1.97932654948865/44.2213746686972, 1.9833087787881/44.222011549017, 1.98501229316201/44.2219246865249, 1.98632819683606/44.22020205781
  • ARCHEO oeuvre sélectionnée
  • AVIS IVR73_SCPMIDIPYR
  • CCOM accessible au grand public
  • CHARP Najac
  • CHARPP 20220315_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée
  • Biget (Jean-Louis), Boucheron (Patrick), " Aux origines de la documentation fiscale : le cas de Najac au 13e siècle", dans "La Fiscalité des villes au Moyen Age - France méridionale, Catalogne et Castille", t. 1, Toulouse : éd. Privat, 1996.

    p. 15 à 28

Bibliographie

  • Bedel (Christian-Pierre), "Najac, Bor-et-Bar, La Fouillade, Lunac, Monteils, Saint-André de Najac, Sanvensa", Villefranche de Rouergue : Mission départementale de la Culture, 2001

    p. 37
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Inventaire général Région Occitanie