Après les progrès de l'hygiénisme au 19e siècle, les constructions de bains douches se multiplient au début du 20e siècle.
A Quillan, la construction de bains douches est envisagée dès février 1911, autour du projet de l'architecte départemental Guillaume Vidal sous le mandat de Paulin Nicoleau. La commune, après avoir porté son action sur les édifices scolaires, décide de proposer à la population (2 000 habitants dont 500 enfants scolarisés) un outil pour améliorer son hygiène et par là-même la santé publique. Le public cible de ces bains douches est d'abord la population scolaire, pour éduquer à la propreté, mais également la population ouvrière, importante à Quillan.
Le projet de l'architecte prévoit 12 cabines, 6 pour chaque sexe et une lingerie. Un escalier desservira à l'étage une salle de réunion pour les délégués du conseil municipal chargés du contrôle. Il mènera également à la cave où se situeront les installations techniques, entrepôt de charbon et water-closets. La cour intérieure éclairera les couloirs et abritera un local pour le linge sale, une buanderie lavoir (eau chaude et froide) et un étendoir.
Les cabines seront divisées en deux parties : un vestiaire (avec siège, tablette, une glace, un porte-savon, des porte-manteaux) et la douche (avec cuvette pour les bains de pieds). Le sol de la douche devait être dallé en mosaïque et les parois être revêtues de briques émaillées bleues et blanches.
Un premier projet prévoyait la construction des bains publics sur un terrain communal, à l'angle de la rue des écoles et du champ de foire. Jugé trop exigu et en contrebas de la route nationale, l'édifice est déplacé dans une parcelle voisine, face à la gare et il est prévu de surélever le sol pour assainir l'endroit ce qui a entraîné un surcoût de 4 800 F, accepté le 15 avril 1913. Le devis total, présenté le 16 mai 1914 s'élevait à 27 698 F. La commune a bénéficié d'une subvention de 15 00 F de la part de l'Etat, provenant du produit des jeux.
En 1999, le bâtiment a été transformé pour accueillir l'office de tourisme de la ville.
Les bains douches de Quillan font écho à ceux de Carcassonne (1910, également associés à un groupe scolaire) également d'inspiration mauresque. Ils présentent également une parenté stylistique avec la poste de Tuchan, réalisée par G. Vidal dix ans plus tôt.