Dossier d’œuvre architecture IA11009465 | Réalisé par
Chabbert Roland (Contributeur)
Chabbert Roland

2002-2008 : chercheur associé à l'Inventaire général

depuis 2008 : cbercheur à l'Inventaire général d'Occitanie

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  • dossier ponctuel
Ancien centre national de vol à voile de la Montagne Noire (également sur commune de Vaudreuille)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Abbaye de Fontfroide

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Tarn
  • Commune Labécède-Lauragais
  • Lieu-dit Mounoy
  • Cadastre 2023 OA 184 à 187, 226, 526
  • Commune Vaudreuille
  • Lieu-dit La Montagne
  • Cadastre 2023 OA2 526  ; 2023 ZO 11
  • Dénominations
    établissement aéronautique, terrain d'aviation
  • Destinations
    Musée d'aviation légère de la Montagne Noire
  • Parties constituantes non étudiées
    hangar aéronautique, atelier, cantine

Le 30 avril 1930, l'aviateur constructeur Jean-René Lagasse crée à Toulouse la Société Française de Vol à Voile (S.F.V.A.V) sous l'égide de l'aéro-club de France, l'association AVIA et le Comité Français de propagande aéronautique.

Au printemps 1932, Jean Thomas, président du "Club des Ailes", en recherche d'un terrain complémentaire à celui de Tabarly, sur la commune de Saint-Lys en Haute-Garonne, découvre le site de la Montagne noire, placé sur un contrefort en forme de balcon au-dessus du lac de Saint-Ferréol.

Le premier vol a lieu le 6 juin 1932. Il est réalisé par Jean Thomas sur un Sulky spécial, lancé au sandow tendu par des bœufs. Le vol plané dure 6 minutes et 15 secondes avant que l'aviateur atterrisse dans un jardin potager de Vaudreuille. Les 16 octobre suivant, Jean Garrigue, vice président du "Club des Ailes" vole 1 h 23 et trois jours plus tard, le vol de Jean Thomas dure 3 h 30.

Le 5 mars 1933, la Fédération Française de Vol à Voile et d'Aviation Légère du Midi est créée. Elle regroupe tous les clubs de la région : Toulouse, Castelnaudary, Mazamet, Graulhet, Carcassonne et Montauban. Le même jour, le centre fédéral de Revel est créé.

Le 13 juin 1933, le premier hangar type Bessonneau est acheté pour 7.000 francs. Les fonds sont généreusement mis à disposition par Claude Thomas, le père du président du club. Quelques jours plus tard, le terrain est loué pour 2 francs par an à Paul Boutes, résidant à Revel. Le centre est inauguré le 3 novembre 1933 mais deux ans plus tard, au printemps 1935, le hangar est détruit par une tempête. Cela n'empêche pas Jean Thomas de poursuivre ses expériences. Après un premier accident en Condor (de l'ingénieur Robert Castello de chez Dewoitine), le 27 juin 1934, Thomas réalise le premier record de France avec un vol de 33,3 km jusqu'à Mazamet.

En 1937, la municipalité de Revel achète le terrain. L'entreprise Sentenac construit alors les bâtiments techniques et la tour métallique météo conçus par l'architecte Marcel Barette. La construction des bâtiments en bois destinés à l'hébergement est confiée à l'entreprise Marty de Saint-Papoul qui édifie également un chalet pour Jean Thomas qui sera plus tard nommé "chalet Jarlaud".

A compter de 1938, le centre géré par l'aéroclub de Revel, accueille la formation d'instructeurs et pour assurer leur accueil on monte une tente de type "A16". La Seconde Guerre mondiale entraine la fermeture du centre mais les activités reprennent à compter de juin 1940 sous la direction du Commissariat général à l'éducation physique et au sports. Le Centre régional de vol à voile de la Montagne Noire sert à la formation des instructeurs et on y annexe un atelier de réparations et d'approvisionnement spécialisé. Cet atelier était installée sur l'emplacement de l'ancienne briqueterie Fondassié, usine du Pont Rouge à Castelnaudary.

Le 1er février 1941 est créé l'association des sports aériens de la Montagne Noire (ASAMN) pour gérer le terrain d'aviation et l'usine de réparation du Pont Rouge. On construit le hangar en bois XVA dit aujourd'hui "ancienne menuiserie" et quelques baraques Adrian (bâtiments préfabriqués démontables en bois et multi usages abondamment utilisés durant la Première Guerre mondiale. L'ensemble est placé sous la direction du Commandant Du Chesne. Le 20 juin 1942, le pilote Eric Nessler à bord d'un Spal S18, chauffé et éclairé avec des rondelles de cierges détournés par le curé de Carcassonne, bat le record du monde de durée avec un vol de 38 heures 21 minutes.

Le 5 décembre 1942 marque la fin des vols mais le centre conserve une importante activité modéliste. La reconversion du parc atelier central de Castenaudary est organisée par Mr Morignot. Il devient Établissement d'Etudes Techniques des Sports Aériens (E.E.T.S.A.) avec l'arrivée d'ingénieurs de l'école des Arts et Métiers d'Aix-en-Provence placés sous la direction de l'ingénieur Schneider. On y améliore le planeur Emouchet conçu par Albert Mangeot et la version biplace Eider qui fut construit malgré l'interdiction des Allemands par Mr Du Maroussem, maire de Villespy. Le maire sera déporté. Il sera remplacé par Raymond Jarlaud, chef du bureau d'études de la société Avia qui conçut plusieurs nouveaux planeurs.

Le 31 août 1944, un arrêté autorise la réouverture du Centre Ecole de la Montagne Noire et des ateliers de Castelnaudary. Les premiers vols reprennent au mois de septembre et on poursuit la formation des instructeurs. Le hangar Mistral est construit par l'entreprise Marty de Saint-Papoul. Il s'agit d'un bâtiment en kit, entreposé par les Allemands à Blagnac.

Le 1er avril 1946, l'E.E.T.S.A. est remplacé par une société coopérative intitulée "O.S.A.L.Y." Ouvriers Spécialistes d'Aviation Légère et de Yachting dirigé par Alphonse Sauvat. A compter de cette date, les bâtiments sont entretenus par les charpentiers Viguier et Pierre de Sorèze. L'entreprise construira le 30 juin 1946 le hangar Mistral II puis la cuisine et la cantine l'année suivante.

En 1954, on démonte le premier hangar métallique et le tour météo érigés en 1937. En 1955, de nouveaux bureaux et ateliers sont construits en dur par l'entreprise Estève de Castelnaudary. L'année suivante, la piste n° 5 est aménagée.

Dans les années 1960, le centre poursuit ses activités sous la direction de Guy de Lasagéas, élève instructeur en 1941, puis instructeur en 1944 et enfin chef pilot en 1952. il accueille près de 200 stagiaires et distribue jusqu'à 370 brevets en 1965.

En 1977, la direction générale de l'aviation civile remet en cause l'existence du Centre et envisage le regroupement des moyens sur la commune de Saint-Auban dans les Alpes-Maritimes. Le centre ferme définitivement ses portes en 1980. Il devient un lieu de formation complémentaire à la mécanique aéronautique pour le lycée professionnel de Revel en 1987 jusqu'en 1998. En 2002, la direction générale de l'aviation civile reprend la gestion de l'aérodrome en régie directe. L'année suivante, on y installe le musée de l'aviation légère. Des planeurs anciens sont progressivement installés dans les bâtiments

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle

Une dizaine de bâtiments sont installés sur le site à cheval sur les communes de Labécède-Lauragais (Aude) et Vaudreuille (Haute-Garonne). Une partie des bâtiments est placée au sud de la voie centrale, le reste est au nord. Les hangars en kit de type Mistral témoignant de l'architecture provisoire élaborée dans les années 1930-1940 sont conçus avec une charpente en bois recouverte de tôle onduline. Les pignons sont réalisés à l'aide 'un essentage de bois et de métal.

La cantine, petit bâtiment en bois construit en rez-de-chaussée sur un socle en béton abrite aujourd'hui l'espace muséal et de présentation des panneaux des stages et des promotions qui s'y sont succédés. Il est recouvert d'un toit à longs pans en tuile mécanique qui déborde vers le nord et repose sur des poteaux en bois assurant ainsi une galerie couverte devant les locaux.Un grand bâtiment rectangulaire en maçonnerie, fait office de hangar à l'entrée du site. Enduit, il est recouvert d'un toit à longs pans en tuiles.

En face est établi un autre bâtiment construit en dur. Il abrite les locaux techniques, ceux destinés aux stagiaires et le pavillon. Avec un étage carré, ce long bâtiment au plan en E est percé de larges baies rectangulaires.

  • Murs
    • béton essentage de bardeaux
  • Toits
    tuile plate mécanique, tôle ondulée
  • Étages
    1 étage carré, en rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2009/01/08
  • Précisions sur la protection

    Les parties suivantes : le hangar Mistral I, l'atelier Jacques Aubriot, l'ancienne cantine, le hangar Mistral II, les pistes d'envol et d'atterrissage (cad. Labécède-Lauragais A 226 (hangar Mistral I, ancienne cantine, atelier Jacques Aubriot) , 187 (hangar Mistral II) , 184 à 186, 526 (pistes) ; Vaudreuille (Haute Garonne) ZO 6 (portion de pistes) ) : inscription par arrêté du 8 janvier 2009

  • Référence MH

Bibliographie

  • Roger Alby, Le vol à voile à la Montagne Noire, Cépaduès-Editions, Toulouse, 1994

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Inventaire général Région Occitanie
Chabbert Roland
Chabbert Roland

2002-2008 : chercheur associé à l'Inventaire général

depuis 2008 : cbercheur à l'Inventaire général d'Occitanie

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