Dossier d’œuvre architecture IA11009373 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
Eglise paroissiale Saint-Martin
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Saint-Martin-des-Puits
  • Adresse rue de l'Eglise
  • Cadastre 2020 OA 137, 138
  • Dénominations
    église paroissiale
  • Vocables
    Saint-Martin
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière

Eglise pré-romane dont les origines paraissent être un monastère carolingien (Griffe, 1933) dont le roi Eudes confirme les possessions vers 897. A la fin du 11e siècle, Bertrand de Durfort, seigneur laïc du site doit restituer l'église et ses biens à l'abbaye de Lagrasse dont elle deviendra un prieuré qui comporte, si l'on en croit un procès verbal de visite, daté de 1416 et cité par Marcel Durliat (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1971) « une maison de peu de valeur, pour recueillir receptes, faire prison, et pour la demeure du religieux qui a la charge du prieuré. Lui appartiennent en outre « une quantité de terres fort infertiles, à cause de la pauvreté du pays, qui est fort maigre (...)». L'ensemble était évalué 307 livres 10 sous.Un acte du 2 mars 1667, précise que le prieur de Saint-Martin, religieux conventuel de Lagrasse, est seigneur du lieu, qu'il nomme le curé ou recteur ayant la responsabilité de l'église de Saint-Martin et de son annexe de Saint-André de Mayronnes et que ce dernier était chargé des « réparations desdites esglises, mesmes des ornemens nécessaires en icelles pour le divin service ». Il recevait du prieur, en 1608, une somme annuelle de 45 livres tournois.

Il semble que le chœur, avec l'arc triomphal, soit tout ce qui subsiste de l'édifice primitif. Au 11e siècle, on ajouta au Sud, sur un axe perpendiculaire, une chapelle formant un bras de transept dont la voûte prend appui sur des murs épais (1,20 m). Les traces d'arrachement d'un second bras du transept sont visibles du côté Nord.

Il semble que le chœur, avec l'arc triomphal, soit tout ce qui subsiste de l'édifice primitif. Au 11e siècle, on ajouta au Sud, sur un axe perpendiculaire, une chapelle formant un bras de transept dont la voûte prend appui sur des murs épais (1,20 m). Les traces d'arrachement d'un second bras du transept sont visibles du côté Nord. La nef, qui va en s'élargissant vers l'Ouest, pourrait avoir été refaite en même temps que les bras du transept, mais il est manifeste qu'elle a été restaurée encore plusieurs fois par la suite. Ce vaisseau, très court, est divisé en deux parties par une sorte de mur-diaphragme, assez tardif, qui supporte la charpente. La porte en plein cintre, composée de grands claveaux, évoque les portails catalans d'époque gothique. Elle était protégée par un porche aujourd'hui démoli.

Un important décor datable du 12e siècle a été mis au jour en 1967 lors de travaux entrepris par les services des Monuments historiques. Un aménagement de l'église a eu lieu au milieu du 18e siècle puisque le décor le plus superficiel date de la mise en place du maître autel (1764), les cloches sont installées en

Un important décor datable du 12e siècle a été mis au jour en 1967 lors de travaux entrepris par les services des Monuments historiques. Un aménagement de l'église a eu lieu au milieu du 18e siècle puisque le décor le plus superficiel date de la mise en place du maître autel (1764), les cloches datent de 1723 et 1772.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle
    • Principale : 12e siècle

Le plan de l'église est relativement simple et ses dimensions sont modestes. Le chœur, assez exactement orienté, dessine un carré de près de 5 mètres de côté dans œuvre, avec des murs insuffisamment épais pour avoir jamais reçu une véritable voûte. Les enduits en dissimulent encore la majeure partie, mais on devine que la maçonnerie est des plus médiocres, sauf aux angles, où apparaît la pierre de taille. Du côté de la nef, le choeur est fermé par un mur tracé de biais. Une communication est assurée par un grand arc outrepassé en pierres de taille, qui repose sur des colonnes et des chapiteaux de marbre en remploi, par l'intermédiaire de deux impostes au profil massif, comportant un cavet très peu profond et un listel, sans retours latéraux.

Sur le mur occidental de la nef, s'élève un clocher-mur pourvu de deux ouvertures. Sans doute s'agit-il du « campanille » mentionné dans un procès-verbal de visite ecclésiastique des environs de 1416.

  • Murs
    • pierre
  • Toits
    tuile
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
  • Représentations
    • ornement végétal
    • animal fantastique
    • oiseau
    • Annonciation
    • personnage biblique
  • Précision représentations

    Les chapiteaux sont sculptés de motifs floraux et le décor peint présente des animaux fantastiques, de fausses tentures et un oiseau au long cou qui se penche vers un personnage assez peu lisible. Cependant les scènes les plus importantes, et par chance les mieux conservées, se développent au registre supérieur.

    C'est d'abord, à gauche, une Annonciation à trois personnages. L'ange Gabriel vient de la gauche, dans un grand mouvement qu'amplifie le gonflement du bas de sa tunique. Il tend la main droite vers la Vierge et ponctue son message en pointant l'index et le médius. Marie, désignée par son nom écrit en lettres capitales (mar...) étend la main droite en un geste de surprise ou d'acquiescement, cependant qu'elle paraît retenir son manteau de la main gauche. Une servante, grimpée sur l'échelle qui conduit à la maison, observe la scène avec curiosité.

    Sur la scène suivante, représentée au-dessus et à droite de la fenêtre, on aperçoit trois très jeunes gens vêtus de tuniques courtes, arrêtées à la hauteur du genou. Le premier, à gauche, porte en outre un long manteau apparemment bordé de fourrure blanche intérieurement. Les visages des adolescents, de forme ronde, comme ceux de la Vierge et de l'Ange de l'Annonciation, se détachent sur des rectangles d'ocre jaune, encadrés d'ocre rouge. Il s'agit d'un nimbe de forme particulière, couramment utilisé sur les mosaïques chrétiennes de Rome pour des personnages vivants. Peut-être son emploi se justifie-t-il ici du fait que les saints représentés appartiennent à l'Ancien Testament.En effet les trois personnages peuvent être identifiés par les lettres en capitales tracées au-dessus d'eux : à droite, a(b)denago ; à gauche, m(i)sac. Voici donc les trois jeunes Hébreux précipités dans la fournaise pour avoir refusé d'adorer une statue d'or dressée sur une colonne par Nabuchodonosor1. L'ensemble de la scène se lit donc de la manière suivante. Le personnage désigné sous le nom de lida — inconnu de la Bible — montre du doigt aux jeunes Hébreux l'idole d'or représentée par une forme humaine de couleur ocre jaune, vêtue d'un curieux costume, que terminent des sortes de lanières rectangulaires : le costume même dont on affublait parfois les démons. Ainsi est affirmée par ce détail vestimentaire la croyance médiévale à l'existence réelle des faux dieux, identifiés aux démons. A l'extrême gauche, un grand cavalier, vêtu d'une cotte de mailles et coiffé d'un heaume conique, apparemment dépourvu de nasal et de couvre- nuque, porte un bouclier allongé et une lance. Il est désigné du nom de mil(es), et sans doute s'agit-il d'un soldat envoyé pour exécuter les ordres de Nabuchodonosor.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1951/02/12
    classé MH, 1965/02/23
  • Précisions sur la protection

    Vieux cyprès près de l'église : inscription par arrêté du 12 février 1951 ; Eglise (cad. A 100) : classement par arrêté du 23 février 1965

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 1993; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie