Dossier d’œuvre architecture IA11009362 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
Château de Quillan
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Quillan
  • Commune Quillan
  • Adresse rue du château
  • Cadastre 2017 AI 386
  • Dénominations
    château fort
  • Parties constituantes non étudiées
    château d'eau

Au début du 13e siècle, la seigneurie de Quillan est aux mains des archevêques de Narbonne : elle leur est confisquée durant la croisade albigeoise. Simon de Montfort entre ainsi en possession du lieu, et en remet la garde à Guy de Lévis, seigneur de Mirepoix. En 1280, Philippe III le Hardi abandonne la localité à Pierre de Montbrun, archevêque de Narbonne, moyennant le versement de la somme de 3000 livres tournois ; il n'en conserve que le ressort et les infractions à la paix publique (L. BAYROU, 1993).

Le château actuel est bâti durant cette période, à la fin du 13e siècle ou au début du 14e siècle. S'il fait partie des possessions de l'archevêché, il n'y demeure que peu de temps : en 1332, un document fait savoir que Philippe VI de Valois a obtenu le château pour 5000 livres tournois. Il revient sans doute dans le giron de l'archevêché au cours des décennies suivantes, puisque le Livre Vert de l'archevêque Pierre de La Jugie fait savoir que celui-ci possède à Quillan, en 1351 : « un beau château avec deux vergers contigus » (L. BAYROU, 1993).

Par la suite, le château connaît de nombreuses vicissitudes : il subit un premier incendie à la fin du 15e siècle ou au début du 16e siècle, dans le contexte des guerres franco-espagnoles ; il est assiégé et incendié en 1573 par les protestants ; partiellement restauré et réoccupé à la fin du 16e siècle, son état se dégrade au cours des 17e et 18e siècles, et son occupation apparaît alors très partielle (D. MASO, 2004). Il est finalement démantelé dans les années 1735-1736. Vendu à un particulier en 1805, il est acquis par la commune de Quillan en 1950, qui y fait construire, quelques années plus tard, le château d'eau qui occupe aujourd'hui encore le quart sud-est de la cour.

  • Période(s)
    • Principale : limite 13e siècle 14e siècle

Le château de Quillan est construit en surplomb de l'Aude, à l'est du bourg, qu'il domine. Il est édifié selon un plan carré d'une grande simplicité, typique d'un château bâti ex nihilo. Son enceinte, de 34,50 m de côté, est cantonnée d'échauguettes polygonales (à triple encorbellement en quart de rond). Une tour-porte occupe le centre de l'aile orientale. Large de 8 m, et en saillie sur 5,50 m, elle surmonte une voûte en berceau brisé dotée d'un assommoir et d'une ouverture pour une herse. Le vestige de l'encorbellement d'une échauguette demeure, à l'intersection nord de la tour et de la courtine (L. BAYROU, 1993).

Les courtines, arasées, ont une épaisseur moyenne de 1,80 m : leur parement, partiellement conservé, est en moyen appareil, en partie traité en bossage. Le blocage est constitué des galets de l'Aude, noyés dans un bain de mortier (L. BAYROU, 1993) : il est visible sur la face externe de la courtine orientale, ainsi que sur la tour-porte, ou des effondrements partiels donnent à voir la composition du mur. Au niveau inférieur toutes les courtines sont percées d'archères dont l'ébrasement est couvert par des linteaux sur coussinets ; la courtine méridionale est également percée par une poterne à arc brisé ; la courtine ouest comporte deux larges baies, couvertes par des arcs surbaissés. Le niveau supérieur comporte des ouvertures carrées : une petite au sud, ainsi que deux autres à l'ouest, couvertes par des linteaux ; et trois ouvertures un peu plus larges au nord et couvertes par des arcs surbaissés, dont le bon état est à mettre au crédit des restaurations, notamment concernant les glacis.

La cour du château a été en partie comblée durant la Révolution, afin d'en faire une plateforme de tir pour des canons. Elle est aujourd'hui occupée, dans son quart sud-est, par un château d'eau toujours en activité. Des fouilles archéologiques réalisées dans les années 1990 ont permis de mettre au jour les maçonneries dissimulées par le comblement : si des bâtiments en appentis pouvaient occuper le revers des courtines ouest et sud, il est certain qu'une grande salle d'apparat en maçonnerie, dotée d'une cheminée monumentale occupait la partie nord de la cour. Cette salle basse aurait été couverte par une charpente, soutenue (entre autre ?) par des arcs diaphragmes dont deux départs ont été mis au jour lors des fouilles. Le mur délimitant cette pièce a été dégagé sur trois mètres, lors de ces fouilles, permettant notamment la découverte d'une porte en tiers-point (D. MASO, 2004). La présence de cette salle d'apparat rappelle le rôle du château comme résidence des archevêques de Narbonne, et évoque le plan d'autres châteaux tels ceux d'Auriac ou de Villerouge-Termenès (L. BAYROU, 1993).

  • Murs
    • pierre moyen appareil bossage
    • pierre galet
  • Toits
    bois en couverture
  • Plans
    plan carré régulier
  • Couvrements
    • voûte en berceau brisé
    • voûte en berceau segmentaire
  • État de conservation
    vestiges, restauré
  • Représentations
  • Mesures
    • l : 34,5 m
  • Précision dimensions

    Le quadrilatère mesure 34,50 m de côté ; la tour-porte est large de 8 m et fait saillie sur 5,50 m (L. BAYROU, 1993).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1954/04/24
  • Précisions sur la protection

    Château (ruines) (cad. B 1796) : inscription par arrêté du 24 avril 1954

  • Référence MH

Bibliographie

  • GAUTHIEZ B., ZADORA-RIO E., GALINIÉ H. (dir). Village et ville au Moyen Âge : le dynamiques morphologiques, tome 1. Presses universitaires François Rabelais, 2003, 485 pages.

    ISBN : 2-86906-178-1

    p. 149-182.

  • ERLANDE-BRANDENBURG A. (dir). Bulletin monumental. T. 151.1. Société française d'archéologie, 1993, 320 pages.

    p. 229-241.

Date(s) d'enquête : 1993; Date(s) de rédaction : 2016, 2019
(c) Inventaire général Région Occitanie