Ce vaste hôtel particulier, constitué dans la 1ère moitié du 16e siècle, occupe l'angle entre la rue des Deux Ponts à l'ouest, conduisant au pont, et la place du marché au sud. Trois ailes sont articulées autour d'une cour intérieure, où un escalier en vis, dans l'angle sud-ouest, assurait la desserte des étages.£Les élévations extérieures ont été recouvertes d'un enduit au ciment dans les années 1960. Seuls quelques éléments ont été laissés apparents. Dans l'angle gauche (nord) de l'élévation ouest, sur la rue des Deux Ponts, l'enduit recouvre la console d'un ancien encorbellement sur deux niveaux. L'encorbellement a dû être détruit au début du 16e siècle, car la façade actuelle a sans doute été reconstruite à cette époque. En effet, le plafond du rez-de-chaussée, daté de cette époque, ne semble pas avoir été prolongé au-delà du mur actuel de façade et un jour couvert d’un linteau aux angles adoucis en cavet et largement chanfreiné avec des congés en pointe de diamant est percé à peu près au centre du premier étage de cette élévation. Le deuxième étage est percé de cinq jours en grès de Carcassonne largement chanfreinés, mais sans congé, disposés à intervalle régulier. Plusieurs crochets en fer sont disposés au 2e étage de la façade. Une cimaise moulurée en bois couronne l’élévation. Aucun autre élément antérieur à l'époque contemporaine n'est visible sur cette élévation, ni sur l'élévation sud, du côté de la place.£La tour hexagonale de l’escalier en vis s’ouvre dans l’angle sud-ouest de la cour intérieure. La porte est bouchée et a été en grande partie mutilée, mais on reconnaît encore les traces des pinacles et une pierre en grès portait sans doute des armes au-dessus du linteau. L’aile ouest était largement ouverte sur la cour intérieure par une arcade moulurée de cavets, située face à la porte de l’escalier.£À l’intérieur, les parois de la cave qui se développe sous la pièce nord de l’aile ouest sont parementées, comme habituellement dans les maisons de la fin du Moyen Âge ou du début de l’Époque moderne à Lagrasse. La cave est voûtée en berceau et composée de deux pièces, dont l’une donne accès à un puits. Sa construction a entraîné un exhaussement du niveau du rez-de-chaussée de plusieurs dizaines de centimètres. Au rez-de-chaussée, des plafonds peints mutilés et remaniés ont été mis au jour dans les pièces au nord de l’aile ouest. Ils représentent notamment des portraits, des animaux fantastiques, des marques de marchand et des armes, dont celles d’or à trois chevrons de sable de l’abbé de Lagrasse Philippe de Lévis (1502-1537) et celles d’un pape issu de la famille de Médicis, qui pourrait être soit Léon X (1513-1521), soit Clément VII (1523-1534) : d’or à six tourteaux mis en orle, cinq de gueules, celui en chef d’azur chargé de trois fleurs de lis d’or. Une partie est encore dissimulée sous de faux-plafonds. Deux closoirs provenant de ce plafond ont été déposés à la Maison du Patrimoine de Lagrasse. Au-dessus de ces pièces, il existe d’autres plafonds d’une structure identique au deuxième étage, recouverts d’un badigeon, aperçus dans des pièces où le faux-plafond est lacunaire. D’autres plafonds peints qui se trouvaient dans l’aile sud ont été démembrés dans les années 1960, les éléments qui le constituaient ont disparu.