Dossier d’œuvre architecture IA11007160 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
maison
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Lagrasse
  • Adresse 1 rue des Cancans , Tineries
  • Cadastre 1831 B 0023  ; 2016 B 2028

Le parement au rez-de-chaussée de la façade est antérieur à celui de la maison mitoyenne au sud (même adresse, même cadastre), qui fut construite avec des moellons provenant du chantier du pont tout proche (2e moitié du 12e ou 1ère moitié du 13e siècle). Le premier étage est une construction plus tardive : du 4e quart du 13e ou du 1er quart du 14e siècle d’après les modénatures et les techniques de construction. À l’intérieur, la maison fut équipée de plafonds moulurés dans la 2e moitié du 15e ou la 1ère moitié du 16e siècle. Il semblerait que ce soit à cette même époque qu’elle fut réunie à la maison mitoyenne au sud qui fut elle aussi équipée de plafonds identiques.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 12e siècle, 1ère moitié 13e siècle
    • Secondaire : 4e quart 13e siècle, 1er quart 14e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 15e siècle, 1ère moitié 16e siècle

La parcelle B2028 comprend deux maisons médiévales ; celle-ci occupe la partie nord.£La maison a actuellement un plan oblong. La façade, à l’ouest, a une largeur de 11,96 m sur la rue des Tineries.£Au rez-de-chaussée, contrairement à la majorité des maisons médiévales de Lagrasse, elle n’est pas ajourée d’une série d’arcades, alors que la rue des Tineries, entre la porte septentrionale de la ville et le pont au sud, était sans doute une rue bien fréquentée. Le parement du rez-de-chaussée est composé de deux appareils différents, en calcaire froid d’extraction locale à patine jaunâtre. Sur une hauteur moyenne de 1,20 m, il s’agit d’un moyen appareil réglé en moellons équarris à joint gras avec de nombreuses cales en éclats calcaires (dimension des moellons (h x l) : 19 x 44 cm, 24 x 66 cm, 33 x 37 cm). Au-dessus, c’est un petit appareil réglé en moellons équarris qui présentent une forme souvent plus allongée : (h x l) 14 x 73 cm, 14 x 56 cm, 13 x 50, 17 x 35 cm. Les lits sont plus rectilignes que l’appareil inférieur, mais les joints gras présentent aussi de nombreuses cales exclusivement calcaires. Entre les deux appareils, dans la partie gauche (nord) du parement, une assise de rattrapage a été nécessaire pour redresser les assises, mais la chaîne d’angle gauche (nord) est correctement liée aux deux appareils qui sont donc probablement contemporains. Cependant, la liaison avec le parement de la maison mitoyenne à droite (sud) se fait différemment pour l’appareil inférieur et le supérieur. Les quatre assises inférieures semblent antérieures au parement de la maison mitoyenne : des pierres ont été mises en attente et celles de la maison mitoyenne ont été adaptées. Mais au-dessus, alors que les assises s’affinent, la liaison est moins évidente, bien que le parement semble toujours antérieur à celui de la maison mitoyenne. En l’absence d’une étude du bâti approfondie, il reste difficile d’apprécier la chronologie relative entre les deux édifices, mais on peut déjà penser que la maison nord est antérieure à la maison mitoyenne au sud. La baie bouchée au centre de la façade en rez-de-chaussée, en grès de Carcassonne et couverte d’un arc en plein-cintre, a été insérée plus tard (des ajustements ont été nécessaires avec le parement), peut-être au moment du rehaussement de la maison, dans le 4e quart du 13e ou le 1er du 14e siècle. Sa hauteur (1,86 m) a été diminuée par le rehaussement du niveau de la rue. Elle a une largeur de 1,22 m et ses claveaux ont une hauteur de 45 cm au niveau de la clé. La baie bouchée près de l’angle droit (sud) a été percée à l’époque contemporaine et a fortement perturbé le parement. La moitié inférieure de son bouchage contient des claveaux en remploi, dont la provenance est indéterminée.£Le premier étage de la façade est plus uniforme et dépend d’une campagne de construction unique dans le 4e quart du 13e ou le 1er quart du 14e siècle. Le parement est beaucoup plus soigné qu’au rez-de-chaussée, d’un moyen appareil réglé en moellons équarris, à la face dressée à la laye, à joint fin. La chaîne d’angle de gauche (nord) présentait des pierres d’attente qui ont été bûchées. Un cordon d’appui en quart-de-rond à listel règne sur la presque totalité de la façade. À environ 2,50 m de l’angle gauche (nord), une fenêtre d’origine a été mutilée par l’insertion d’une fenêtre à l’époque contemporaine. Ses piédroits sont en grès de Carcassonne, à l’exception de leur base en calcaire froid qui portent les congés du chanfrein. Le couvrement d’origine a été détruit, mais la largeur de la fenêtre (près de 1,30 m) est similaire à celle des baies géminées conservées dans l’agglomération. Vers la droite (sud), une autre fenêtre d’époque contemporaine a fortement perturbé le parement, mais il est difficile de dire si elle a remplacé une baie plus ancienne, malgré la présence de pierres en grès de Carcassonne remployées dans les piédroits. À droite (sud), le parement de la maison mitoyenne, sans doute repris à l’Époque moderne ou contemporaine, s’appuie contre la chaîne d’angle.£Le deuxième étage a été reconstruit en tout-venant. Les solives du plancher de ce niveau, construit dans la 2e moitié du 15e ou la 1ère moitié du 16e siècle, ont été sciées au nu du mur (elles supportaient peut-être un encorbellement, mais il n'y a pas de tête de mur aux angles de la façade, ou simplement l'avant-toit).£L’élévation postérieure, à l’est, sur la cour, est recouverte d’enduit et de végétation. Elle a été percée par de grandes baies vitrées à l’époque contemporaine, sans doute lorsque la maison accueillait l’école communale (jusqu’aux années 1930).£À l’intérieur, le rez-de-chaussée présente un volume unitaire, sans mur de refend conservé. Les murs sont recouverts d’enduit. Le niveau du sol est plus bas que le niveau de la rue (cette dernière ayant été rehaussée d’au moins 70 cm). Le mur latéral sud, mitoyen, est d’un petit à moyen appareil réglé en moellons équarris avec de nombreuses cales en éclats calcaires. Au premier étage, quelques poutres moulurées d’un plafond de la 2e moitié de 15e ou la 1ère moitié du 16e siècle (dont les solives sont sciées en façade) sont laissées apparentes, la majeure partie étant cependant dissimulée sous un faux-plafond. Le plafond est visible sur quelques centimètres carrés seulement, avec ses baguettes moulurées et ses closoirs. Recouvert d’un badigeon à la chaux en mauvais état, des sondages réalisés par une équipe de professionnles en 2016 ont révélé qu'ils n'étaient pas peints.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie