Dossier d’œuvre architecture IA11007158 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
ensemble de trois maisons médiévales
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Lagrasse
  • Adresse 10 rue de l' Église
  • Cadastre 1831 B 0168  ; 2016 B 1963

D'après les modénatures et les techniques de construction, les vestiges les plus anciens pourraient dater de la 2e moitié moitié du 13e ou de la 1ère moitié du 14e siècle. La maison a été reprise dans la 2e moitié moitié du 15e ou de la 1ère moitié du 16e siècle, date à laquelle elle fut équipée de plafonds moulurés. Il est probable que ce fut à cette époque que plusieurs maisons furent réunies pour constituer le vaste ensemble qui nous est parvenu. Sur les plans des fiefs abbatiaux de 1769 (A.D. Aude, 1 Fi 975), l’angle sud-ouest est mentionnée comme étant vide et le reste appartenait au sieur Louis Lapie, sauf la partie orientale appartenant à Jean Rouch. Les mêmes plans mentionnent Raymonde Massote pour toute la partie ouest en 1457 et Pierre Gos pour la partie orientale en 1436, cette dernière confrontant alors, au nord et à l'est, le four.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 13e siècle, 1ère moitié 14e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 15e siècle, 1ère moitié 16e siècle

D’après l’épaisseur des murs et le plan tel qu’il nous est parvenu, l’ensemble actuel est issu de la réunion d’au moins trois maisons. Une maison à l’angle avait une élévation de 5 m de large environ sur la rue des Mazels à l’ouest et une autre de 10 m environ au sud sur la place de la Bouquerie. Au nord de cette maison, une autre présentait sans doute un plan carré, avec une façade de 10,10 m à l’ouest sur la rue des Mazels et divisée en deux par un mur de refend parallèle à la rue et à une distance de 4,60 m du parement intérieur de la façade. À l’est de la parcelle, une maison de plan barlong s’étirait sur les deux tiers de la profondeur de la parcelle. Cette dernière contrariant l'écoulement des eaux pluviales provenant du pan arrière du toit de la maison carrée au nord, il est possible qu'elle lui soit postérieure et qu'un système dévacuation particulier fut mis en place au moment de sa construction, système qui ne nous est pas parvenu.£Les élévations extérieures sont recouvertes d'enduit et semblent avoir été très remaniées à l'époque contemporaine, voire entièrement reconstruite au sud, sur la place de la Bouquerie. Sur l'actuelle élévation latérale ouest, sur la rue des Mazels, la division entre la maison d'angle et la maison carrée au nord se distingue par la tête du mur mitoyen et une ancienne console d'encorbellement partiellement détruite et remaniée, ainsi que par le changement d'orientation des pans du toit. La console d'encorbellement est constituée d’éléments médiévaux en remploi. Au premier étage, un corbeau chanfreiné en quart-de-rond à listel était sans doute le coussinet d’une porte : sa face nord est plate pour recevoir un vantail. Il est surmonté d’un corbeau beaucoup plus long, chanfreiné sur ses deux faces, en quart-de-rond à listel. Les deux corbeaux n’ont pas été taillés pour fonctionner ensemble. Au deuxième étage, un seul corbeau à arêtes vives est conservé, en quart-de-rond à listel.£À l’intérieur, dans l’ancienne maison carrée au nord, à 4,60 m du parement intérieur de la façade et parallèle à la rue des Mazels, le mur de refend est ajouré en rez-de-chaussée par deux grandes arcades, en grande partie dissimulées au moment de l’enquête. Des travaux menés en 2015 par de nouveaux propriétaires les ont dégagés : le pilier central, commun aux deux arcades, déverse fortement vers le sud. L’emplacement de la porte actuelle dans la façade, près de l’angle gauche (nord), correspond peut-être à son emplacement d’origine : les arcades du refend s’interrompent quelques mètres avant l’angle et le pan de mur laissé vers le nord dans le refend recevait peut-être un escalier montant depuis la porte d’entrée jusqu’à une pièce arrière au premier étage. Toujours au rez-de-chaussée de cette ancienne maison carrée, la pièce occupant la moitié nord à l’arrière possède un plafond à la française, sans doute du 17e siècle. Dans l’angle sud-est de la pièce, un accès permet de descendre dans une cave voûtée, perpendiculaire à la rue des Mazels. Ses parois sont parementées, ce qui est rare à Lagrasse et indiquerait un creusement assez ancien, peut-être de la fin du Moyen Âge ou du début de l’Époque moderne. Le parement est d’un appareil irrégulier et peu soigné, en moellons ébauchés et cailloux.£À l’intérieur de l’ancienne maison d’angle, le seul élément visible au moment de l’enquête était une portion de plafond mouluré à poutres et solives dans l’angle nord-ouest du premier étage. Badigeonné d’un enduit à la chaux, il pourrait dater de la grande période des plafonds peints de Lagrasse, dans la 2e moitié du 15e ou la 1ère moitié du 16e siècle.£Enfin, la maison oblongue dans la partie est, du côté de la rue de l’Église, ancienne boulangerie, a, du côté de la rue, une pièce étroite (2,66 m x 4,30 m) et voûtée en berceau perpendiculaire à la rue. Les parements et la voûte ne sont pas visibles. Elle donne accès vers l’arrière à une pièce de 3,70 m x 4,60 m voûtée d’arêtes. Au nord, elle s’ouvrait sur le four de la boulangerie jusqu’à son transfert sur le boulevard en 2010. Il est difficile de savoir si ce bâtiment était l’ancien four de la ville. Sur les plans des fiefs abbatiaux de 1769, la maison appartenait à un particulier et le four se trouvait dans l’édifice mitoyen à l’est (6 rue de l’Eglise, cad. B0248).

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie