La façade, à l'est, sur la place de la Halle, a une largeur de 8,25 m. Elle est issue de la réunion de deux anciennes maisons plus étroites dont la façade avait 4,80 m pour celle au sud et 3,45 m pour celle au nord, parmi les plus étroites du bourg (largeur moyenne des maisons antérieures au 15e siècle à Lagrasse : 6,80 m). Des maisons d’origine, ne subsistent que peu d’éléments. Sur la façade, au rez-de-chaussée, les piliers chanfreinés sont amortis par des congés en boule, comme ceux des piliers de la halle (4e quart du 13e-1er quart du 14e siècle), et surmontés de coussinets. Ils supportaient deux sablières, une pour chaque maison, qui devaient couvrir deux larges baies ouvertes sur la place (la façade actuelle est une cloison récente). Les solives du portique, qui formaient un encorbellement aujourd’hui détruit, présentent encore les encoches destinées à recevoir les closoirs, mais leur position souvent inadaptée aux sablières trahit des remaniements. Suivant l’exemple des maisons mitoyennes, ce plafond à closoirs aurait pu dater de la fin du Moyen Âge ou du début de l’Époque moderne.£À l’intérieur, dans le mur de refend de la maison sud, distant d’environ 6 m de la façade, une arcade segmentaire est conservée près de l’angle sud. Chanfreinée, elle est équipée d’une arrière-voussure et de gonds révélant un ancien système de fermeture à double-vantaux : il était donc possible de verrouiller la pièce arrière de la maison, quand la pièce avant était librement accessible depuis la rue (dispositif rare à Lagrasse : maison 9 rue des Cancans, cad. B2026). Le mur mitoyen entre les deux anciennes maisons est lié avec le pilier central visible sur la façade et il est d'un appareil simple (son épaisseur est donc assez faible, de l'ordre de 30 cm). Il a été percé d’une large arcade au moment du regroupement. Une autre arcade dans l'élévation latérale nord montre qu'il existait sans doute une communication avec la maison mitoyenne au nord (4 place de la Halle, cad. B0325).£À l’arrière des deux maisons, sur un espace vide entre leur élévation postérieure et le rempart de la ville, une extension a été construite. Les pièces arrière des deux maisons furent réunies et transformées en puits de jour, ou ciel-ouvert, pour la distribution et l’éclairement de ce nouvel ensemble très profond. Le rempart de la ville fut aliéné et devint l’élévation postérieure de la maison. Dans sa partie supérieure, une fente de tir est encore conservée. Quelques éléments permettent de donner une période approximative pour la réalisation de cette extension occidentale. Au premier étage, une porte largement chanfreinée a des congés triangulaires biais et des cavets d’adoucissement et le plafond d’une pièce met en œuvre des poutres (sans doute en remploi) dont les angles sont moulurés de la même façon que celles des nombreux plafonds peints de la 2e moitié du 15e-1ère moitié du 16e siècle à Lagrasse.