La façade, à l'est, sur la place de la Halle, est équipée d'un portique dont la sablière repose sur un pilier de section carrée près de l'angle droit (nord). Au-rez-de-chaussée, la façade actuelle n'est qu'une cloison qui a sans doute bouché une ancienne baie sous sablière. Là, la sablière repose sur des corbeaux dont le profil est courant à Lagrasse dans le 4e quart du 13e et le 1er quart du 14e siècle : deux quarts-de-rond à listel chanfreinés superposés en ressaut. Les congés qui amortissent les chanfreins étaient aussi courants à cette même époque : motif bifolié concave surmonté d'une baguette. Dans l'angle de droite (nord) de la façade, la porte actuelle, apparemment remaniée au début de l'Époque moderne, a sans doute remplacé une porte déjà existante à l'origine, entre deux piliers supportant la sablière. Au premier étage, la façade a été remaniée à l'époque contemporaine : l'encorbellement a été détruit.£La maison a été agrandie vers l'ouest, sans doute à l'Époque moderne, par la construction d'un corps de bâtiment sur un espace vide entre son élévation postérieure et le rempart de la ville. À la suite de cette extension, le rempart est devenu l'élévation postérieure de la maison, faisant office de mur gouttereau. Il a été ajouré de nombreuses baies et une portion de cordon d’appui en quart-de-rond à listel est remployée près de l’angle gauche (nord) au deuxième étage. La cave qui a été creusée en-dessous de cette extension est voûtée en berceau et son parement est d’un appareil irrégulier en moellons ébauchés et cailloux, à l’exception du parement sud, plus régulier mais avec de nombreuses cales en terre cuite. La cave est équipée de niches couvertes d’arcs en brique, d’un four, d’un puits. Il existe une autre cave sous l’emprise initiale de la maison, qui date sans doute de la 1ère moitié du 14e siècle, du moins de l’époque de construction du portique. Celle-ci est planchéiée (le plancher a été repris récemment). Le mur de façade repose sur une arche puissante, qui se prolonge vers l’est sur une longueur de 2 m environ, soit sous l’espace du portique.£Au rez-de-chaussée, un puissant pilier en pierre de section carrée, à une distance d’environ 6 m de la façade et dans le prolongement du piédroit gauche (sud) de la porte d’entrée, est surmonté par un double corbeau en quart-de-rond à listel qui supporte la poutre intermédiaire du plafond. Une encoche sur sa face orientale montre qu’un aisselier permettait de décharger le poids du plafond. Le plafond actuel n’est pas celui d’origine. Le plafond ne se prolongeait pas au-delà du mur de façade : le plafond sous le portique est indépendant et il est peut-être d’origine. Il est constitué par une superposition de deux corbeaux en bois reposant sur la sablière de plancher de la façade, moulurés en quart-de-rond chanfreiné dont la base est soulignée par un tore ; les solives reposent sur cette superposition à l’ouest et sur la sablière de plancher à l’avant du portique à l’est.£Au premier étage, peu de vestiges sont visibles. Dans la salle est, du côté de la place, les solives badigeonnées appartenaient à un ancien plafond peut-être de la 2e moitié du 15e ou de la 1ère moitié du 16e siècle, dont quelques baguettes moulurées sont conservées. Les encoches pour loger les closoirs sont visibles, mais ne sont pas à leur emplacement d’origine : les solives ont été déplacées, sans doute en même temps que l’encorbellement du côté de la place a été détruit. Un pilier en pierre se trouve au-dessus du pilier du rez-de-chaussée dont il est identique, si ce n’est qu’il est mutilé et que sa face sud est chanfreinée.