Dossier d’œuvre architecture IA11007132 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
maison
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Lagrasse
  • Adresse 8 rue Foy
  • Cadastre 1831 B 0198  ; 2016 B 1589, 1873, 1874

D’après les modénatures, la nature de la pierre (calcaire froid à patine jaunâtre) et les techniques de construction du rez-de-chaussée de la façade, la maison d’origine peut être datée du 4e quart du 13e ou du 1er quart du 14e siècle. Les croisées du premier étage, remontées, sont sans doute de la fin du 14e ou du début du 15e siècle. La maison a subi des remaniements importants dans la 1ère moitié du 16e siècle, notamment la construction d’un plafond à caissons (datation par l’héraldique). La façade a été en grande partie remontée en 1930 sous la direction de l’architecte en chef des Monuments historiques Henri Nodet, mais il est probable que l'organisation médiévale fut respectée.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 13e siècle, 1er quart 14e siècle
    • Secondaire : limite 14e siècle 15e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 16e siècle

La façade, à l’est, a une largeur de 7,50 m, entièrement occupée par trois arcades chanfreinées en rez-de-chaussée. À l’évidence, les arcs des baies du rez-de-chaussée (peut-être pas les piédroits) et les niveaux supérieurs ont été remontés. Les arcs segmentaires des deux baies de gauche (sud) présentent des anomalies, surtout au niveau des retombées : claveaux mal taillés, rattrapages. Il n’est cependant pas exclu que la façade ait été remontée selon son organisation initiale, qui correspondrait à un modèle courant à Lagrasse : les deux baies de gauche (sud) seraient des arcades de boutique (la rue Foy, ancienne portion nord de la rue des Mazels, était une rue marchande, près de la place de la Halle) de dimensions similaires ((h x l) 2,35 x 1,90 m) avec un pilier central commun d’une largeur de 44 cm. La baie près de l’angle de droite (nord) serait une porte, avec un pilier commun d’une largeur de 40 cm avec l’arcade de boutique de droite (nord). Elle est couverte d’un arc en plein-cintre et les congés du chanfrein se trouvent à 78 cm du niveau actuel de la rue. Elle aurait eu une hauteur d’origine de 2,10 m et une largeur de 1,06 m, comme couramment à Lagrasse. Plusieurs marches débordant dans la rue auraient été nécessaires pour atteindre le seuil et la porte se serait ouverte sur un escalier droit (au bas duquel un palier aurait permis l’ouverture de la porte vers l’intérieur) menant directement dans une pièce arrière au premier étage. Aussi, la maison se serait nécessairement prolongée vers l’ouest, à l’emplacement des parcelles B 1873 et B 1874 (sur le cadastre de 1831, la maison n’est d’ailleurs pas divisée en plusieurs parcelles). Les croisées du premier étage sont peut-être, d’après leur profil, de la fin du 14e ou du début du 15e siècle, mais les numéros inscrits à la craie grasse sur les piédroits de l’arrière-voussure segmentaire trahissent le remontage, à l’occasion duquel certaines parties ont clairement été refaites. Dans cette perspective, il est difficile d’accorder un quelconque crédit au piédroit chanfreiné situé contre le piédroit sud des croisées et qui aurait pu être interprété comme le vestige d’une fenêtre plus ancienne. Le jour oblong du deuxième étage est aussi une création des années 1930.£À l’intérieur, toutes les baies du rez-de-chaussée sont équipées d’arrière-voussures segmentaires (remontées ?). L’éventuel escalier d’origine connecté à la porte dans l’angle nord a été détruit. Il aurait franchi une hauteur de 3,30 m environ à partir du seuil de la porte et aurait comporté une quinzaine de marches (d’une hauteur de 20-22,5 cm), soit une longueur approximative de 4,50 à 5 m (pour un giron de 30 cm), à laquelle il faut ajouter un palier d’au moins 1,10 m derrière la porte pour permettre son ouverture, soit un total de 5,60 à 6,10 m ; le mur de refend, à l’ouest, est à une distance 6,15 m de la façade. Les parements du mur latéral nord et de l’ancien mur de refend, à l’ouest, ont été perturbés par le percement de baies et sont recouverts d’enduit. Celui du mur latéral sud, mitoyen, perturbé par le percement de baies, désormais bouchées, est d’un moyen appareil grossièrement assisé en moellons équarris, à joint gras avec des cales principalement en éclats calcaire et plus rarement en terre cuite.£Au premier étage, les murs ont été recouverts d’un enduit au ciment dans les années 1960. Des baies bouchées sur les murs sud et ouest, transformées en placard ou en niche, trahissent d’anciennes communications impossibles à dater en l’état. Les closoirs du plafond à six caissons qui agrémente la pièce sont décorés de portraits (dont celui du dauphin de France) d’armes, (dont celles de l’abbé de Lagrasse Philippe de Lévis (1502-1537)), de végétaux et de marques de marchands différentes, dont quelques-unes sont récurrentes (celles du propriétaire et de son réseau ?). La cheminée et la moitié nord du dallage sont sans doute du 17e siècle. Cependant, l’emplacement de la cheminée, au centre de l’élévation nord, n’a pas changé depuis la construction des plafonds à caissons (l’emplacement de la hotte a été aménagée dans le plafond dès l’origine).£Les combles ne sont accessibles qu’avec une nacelle par le jour oblong situé sur la façade. Tous les murs sont recouverts d’un enduit rose, à l’exception du mur oriental (façade), repris dans les années 1930. Des graffitis sont gravés dans l’enduit ou dessinés, parmi lesquels une addition (« 2 dindes 21 ½ + 1 [?] 5 ½ + 3 chapons 11 = 38 lt »), une rosace et deux armes. L’une porte une bande à deux larmes, l’autre est difficile à distinguer.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie