Dossier d’œuvre architecture IA11007131 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
maison
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Lagrasse
  • Adresse 4 place de la Halle
  • Cadastre 1831 B 0116  ; 2016 B 0325

D'après les peintures murales conservées dans la salle du premier étage, cette maison pourrait dater du 13e siècle. Elle a été modifiée lors des grands travaux effectués sur la place dans la 1ère moitié du 14e siècle (v. 1315, v. 1345-1348). La maison mitoyenne au sud (6 place de la Halle, cad. B0324) a été modifiée au même moment, peu avant la maison enregistrée dans ce dossier. À la fin du 15e ou au début du 16e siècle, des plafonds peints à poutres et solives ont été construits au rez-de-chaussée et au premier étage, surtout datés d'après leur profil. C'est à cette époque, ou peut-être plus tard, que la maison fut étendue vers l'arrière, jusqu'au rempart de la ville occidental qui fait désormais office de mur gouttereau postérieur.

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 14e siècle
    • Secondaire : limite 15e siècle 16e siècle

Un portique se trouve à l'avant de la maison, du côté de la place de la Halle, dans l'alignement de ceux des maisons mitoyennes au sud. La sablière repose sur des coussinets en bois disposés dans la chaîne d'angle de la maison mitoyenne au nord et sur deux piliers en pierre octogonaux dont celui de gauche (sud) est commun avec la maison mitoyenne. Les coussinets sont finement moulurés par une superposition de tores à listel et de gorges, pouvant être datés de la même époque que le plafond peint du premier étage : de la fin du 15e ou du début du 16e siècle. Celui de gauche (sud) est en porte-à-faux sur le pilier et des mortaises sont visibles sur la face inférieure des coussinets d’angles, témoins d'un ancien système d'assemblage. Le pilier central est surmonté d'un chapiteau sculpté de deux têtes, visiblement en remploi, et des ajustements ont été nécessaires pour caler le coussinet (cale en bois, partie supérieure du coussinet rabotée ?). Aussi, il semblerait que les supports de la sablière aient été modifiés en sous-œuvre, probablement à l’époque contemporaine, lorsque l’encorbellement des niveaux supérieurs fut détruit et transformé en balcon. Le coussinet central, double, porte des armes à deux poissons, semblables à celles d’une clé de voûte de l’église paroissiale (construite entre 1359 et 1398) et d’une pierre en remploi sur une façade récente du bourg (16 rue du Consulat, cad. B0264). Au rez-de-chaussée, la façade est composée d’une cloison percée par deux baies, l’une d’époque contemporaine au sud, l’autre moderne au nord. La sablière à ce niveau repose à gauche (sud) sur un pilier chanfreiné surmonté d’un coussinet en quart-de-rond à listel. Le pilier est commun avec la maison mitoyenne au sud (6 place de la Halle, cad. B0324), mais pas le coussinet, car la sablière de la maison sud est plus basse. Le coussinet de cette dernière présente un profil courant à Lagrasse dans le 4e quart du 13e-1er quart du 14e siècle (deux quarts-de-rond à listel chanfreinés superposés en ressaut). La maison mitoyenne au sud est d’ailleurs antérieure : la partie droite (nord) du pilier et le coussinet ont été ajoutés à posteriori. La façade est une création moderne, contemporaine de la porte de droite (nord), et elle a probablement remplacé une large baie sous sablière de plain-pied qui mettait en communication directe la place et une boutique.£Le rez-de-chaussée n’est plus de plain-pied : il a été surélevé de quelques dizaines de centimètres lorsque la hauteur de la cave fut augmentée, sans doute en même temps que la construction de la façade et de la porte de droite (nord). La cave d’origine se développe sous les deux tiers est de la maison, divisée en deux parties à peu près égales par un mur de refend dont le parement est d’un moyen appareil réglé, assez soigné, en moellons équarris. Dans ce mur de refend, près de l'angle sud, le piédroit chanfreiné d'une ancienne baie (reprise à l'époque contemporaine) est peut-être en place. Il porte un congé bifolié concave surmonté d’une baguette, courant à Lagrasse dans le 4e quart du 13e-1er quart du 14e siècle. L’accès d’origine n’a pas pu être formellement identifié, mais il est possible qu’un piédroit apparemment en place en partie supérieure du mur de refend, contre l’angle sud, corresponde à une ancienne porte s’ouvrant sur un escalier détruit (le piédroit est visible dans la cave grâce au rehaussement du niveau du plafond à l'Époque moderne ou contemporaine). L’étendue de cette cave matérialise sans doute l’emprise de la maison d’origine qui ne devait pas s’étendre jusqu’au rempart comme c’est le cas actuellement : un espace vide devait se trouver à l'ouest entre son élévation postérieure et le rempart, bâti tardivement comme pour toutes les maisons situées contre le rempart occidental. Cependant, une autre cave a ensuite été creusée sous l'extension occidentale de la maison. Son niveau est plus bas que la cave orientale et c'est là que se trouve désormais l'accès à l'ensemble du sous-sol.£Au rez-de-chaussée, récemment restauré et recouvert de plaques de plâtre, aucun vestige n’est visible. Dans la cuisine actuelle, au centre de la maison à un niveau d’entresol entre le rez-de-chaussée et le premier étage, deux claveaux d’une baie apparaissent au niveau du sol contre l’élévation sud, mur mitoyen avec la maison au sud, dont la datation, la forme et la fonction sont impossibles à déterminer. Dans la salle est du premier étage, à l’avant de la maison du côté de la place, une succession d’enduits peints est conservée dans l’angle sud-ouest. Le plus ancien est décoré d’un faux appareil ocre dont les modules sont cloutés aux quatre angles et soulignés d’un trait rouge, du 13e siècle. Il a été recouvert par un autre enduit décoré sur trois registres. Le registre inférieur est composé d’un drapé ocre sur fond bleu. Le registre central est un bandeau bleu décoré d’un réseau de rinceaux rouges et blancs. Le registre supérieur est un faux appareil polychrome alternant en diagonale les couleurs bleue, rouge (avec quelquefois des étoiles à six branches noires) et blanche (avec une fleur rouge à cinq pétales). Courant en Languedoc à la fin du 13e siècle, ce décor est aussi représenté à l’abbaye, quoi que d’une réalisation plus soignée, dans le vestibule de la chapelle Saint-Barthélemy réalisée en 1296 (d’après l’inscription sur le tympan de la porte). Des graffitis ont été gravés sur cet enduit avant qu'un troisième enduit ne le recouvre, réalisé à l’Époque moderne, contemporain ou postérieur du plafond à poutres et solives de ce niveau. Le plafond, d’après sa structure et ses moulures, est de la fin du 15e ou du début du 16e siècle. Les décors d’origine sont dissimulés derrière un décor au pochoir du 17e siècle (?), à l’exception d’un closoir dans l’angle nord-est sur lequel est représenté un ange portant une marque de marchand.£Le tiers arrière de la maison, supposé construit sur un ancien espace vide entre l’élévation postérieure d’origine et le rempart, n’a pas pu être visité.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie