Dossier d’œuvre architecture IA11007130 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
maison
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Lagrasse
  • Adresse 8 place de la Halle
  • Cadastre 1831 B 0117, 0118 ; 2016 B 0323

La maison d’origine a sans doute été construite au 13e siècle (des maisons autour de la place sont attestées en 1257). Après 1315 et le transfert du marché et de la halle sur la place actuelle, la maison a été équipée d’un portique empiétant sur l’espace public, en même temps que toutes les maisons mitoyennes de ce côté de la place (beaucoup de sablières reposent sur des coussinets d’un profil courant à Lagrasse pour le 4e quart du 13e-1er quart du 14e siècle). Sans doute au début de l’Époque moderne, en même temps que la réalisation de plafonds peints (datés par l’héraldique entre 1502 et 1537), la maison fut agrandie vers l’ouest, par la construction d’un espace vide qui la séparait du rempart de la ville et par l’intégration de la partie arrière de la maison mitoyenne au sud (10 place de la Halle, cad. B0322) conférant à la parcelle sa forme actuelle en L. Le rempart devint l’élévation postérieure de la maison, mur gouttereau, et un puits de jour fut aménagé au centre du nouvel ensemble.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 14e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 16e siècle

La façade (MUR01), à l’est, a une largeur de 4,65 m sur la place de la Halle. Au rez-de-chaussée, sans compter le portique et l’extension occidentale, la maison d’origine devait avoir une profondeur de 14,80 m. Dans la 1ère moitié du 14e siècle, le rez-de-chaussée est équipé d’un portique dans l’alignement de ceux des maisons mitoyennes, d’une profondeur de 2,75 m. La sablière de plancher orientale repose sur deux piliers communs avec les maisons mitoyennes. Le pilier gauche (sud) ne porte aucun chanfrein et le pilier nord est octogonal, remanié en sous-œuvre à une époque récente. L’encorbellement du premier étage a été détruit à l’époque contemporaine. Au rez-de-chaussée, la façade (MUR01) est une simple cloison d’une épaisseur de 45 cm. Il fait peu de doute qu’elle a remplacé une baie de boutique sous sablière qui s’ouvrait largement sur un espace commercial, une boutique (PCE01), directement accessible depuis la place. Cette boutique avait une profondeur de 6 m. Elle était séparée d’une pièce à l’arrière de la maison par un mur de refend (MUR02) d’une épaisseur de 76 cm. L’arrière-boutique (PCE02) avait une profondeur de 6,50 m. L’élévation postérieure (MUR03), d’une épaisseur de 81 cm, s’ouvrait sur un espace vide (COU01) d’une profondeur de 3,88 m avant le rempart. Cet espace vide occupait le 1/6e de la parcelle, recevait les eaux de pluie et permettait d’aérer et d’éclairer les pièces arrière. Il n’est pas attesté qu’il s’agissait d’une arrière-cour accessible depuis la maison, ni qu’elle appartenait au propriétaire de celle-ci.£La cave se développe sous l’ancien espace vide à l’arrière de la maison (COU01) et l’ancien espace vide à l’arrière de la maison mitoyenne au sud (COU02). Elle est voûtée en berceau, parallèlement à l’Orbieu, et ses parois sont parementées, ce qui est rare à Lagrasse. Un contre-fruit sensible de l’élévation postérieure d’origine (MUR03) peut s’expliquer par le creusement de la cave, qui a mis au jour ses fondations en blocs de calcaire froid, contre lesquelles la voûte s’appuie à l’est. Sur la moitié sud de cette élévation, qui correspond à l’espace vide à l’arrière de la maison mitoyenne (COU02), le parement sur lequel s’appuie la voûte a été remonté, sans doute à l’Époque moderne.£Les pièces orientales du rez-de-chaussée et du premier étage (PCE01 et PCE03) étaient décorées de plafonds peints à poutres et solives. Celui du rez-de-chaussée se prolongeait sous le portique (où sont représentées les armes de l’abbé Philippe de Lévis, 1502-1537) et a été mutilé en 2012. Vingt closoirs qui l’ornaient ont été arrachés et mis en vente, préemptés par la Mairie qui les expose actuellement dans la Maison du Patrimoine. On y trouve des armes, de nombreux portraits de femmes et d’hommes, des animaux et une marque de marchand récurrente qui devait être celle du propriétaire de la maison. À l’étage, la structure du plafond est en place, avec ses poutres moulurées, mais les peintures ont été détruites : il n’en subsiste que de rares traces. Les élévations latérales, mitoyennes, sont partiellement découvertes dans la pièce orientale du premier étage (PCE03), d’une mise en œuvre peu soignée dans un appareil irrégulier en petits moellons équarris et cailloux. L’extrémité orientale du parement sud, qui sert d’appui à la partie en pan-de-bois au-dessus du portique, a été reprise au moment de la construction des plafonds. Le parement de l’élévation nord semble avoir été entièrement repris à cette même époque.£L’actuelle élévation postérieure de la maison correspond à l’ancien rempart. D’une épaisseur moyenne de 1,20 m, il pouvait atteindre 1,50 m : son parement extérieur s’est effondré dans la rivière. Sa hauteur (près de 22 m depuis sa base dans le lit de l'Orbieu) n’a probablement pas été modifiée, puisqu’une étroite baie située au dernier niveau pourrait correspondre à une ancienne fente de tir.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie