Dossier d’œuvre architecture IA11007119 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
maison
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Lagrasse
  • Adresse 22 rue Magène
  • Cadastre 1831 B 0407  ; 2016 B 0234

D'après les modénatures, la nature de la pierre (calcaire froid à patine jaunâtre) et les techniques de construction, cette maison peut dater du 4e quart du 13e ou du 1er quart du 14e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 13e siècle, 1er quart 14e siècle

La façade a une largeur de 10,70 m à l'est, sur la rue Magène, qui était peut-être un axe relativement fréquenté dans sa portion méridionale près de la porte du Pech (contrairement à sa portion septentrionale). Son parement est soigné, d'un moyen appareil réglé en pierre de taille (calcaire froid à patine jaunâtre), à joint fin, aux faces dressées à la laye. Toutes les baies de la façade d’origine sont disposées géométriquement, au rez-de-chaussée comme au premier étage.£Au rez-de-chaussée, quatre arcades extradossées ont des chanfreins amortis par des congés triangulaires surmontés d'une baguette : deux arcades (sans doute pour une boutique), segmentaires, au centre sont entourées par deux portes couvertes d’un arc en plein-cintre près de chaque angle. La hauteur des claveaux est de 60 cm en moyenne au niveau de la clé et, sur chaque sommier, le départ des arcs est matérialisé par une rainure gravée sur le tableau et le chanfrein. Les deux portes près des angles sont identiques. Elles ont une hauteur de 1,82 m et une largeur de 1,10 m. La rue accuse une forte pente le long de la maison et le seuil détruit de la porte de gauche (sud), encore visible grâce aux traces de bûchage, se trouvait entre 46 cm et 54 cm au-dessus du niveau actuel de la rue ; celui de la porte de droite (nord) entre 90 cm et 1 m. Le niveau de la rue a visiblement été modifié après la construction de la maison et n’accusait pas une pente aussi prononcée. En effet, à droite (nord), sous la porte, une assise correspondant à une plinthe en ressaut moulurée d’un biseau est posée sur ce qui semble être les fondations de la maison, visibles sur une hauteur maximale de 20 cm (il s’agit de tout-venant noyé dans du mortier) ; alors que vers la gauche (sud), la plinthe disparaît sous le niveau actuel de la chaussée. Le seuil des portes devait donc se trouver à environ 70 cm au-dessus du niveau d’origine de la rue : plusieurs marches (peut-être trois ou quatre), devaient déborder dans la rue pour y accéder. Les portes s’ouvraient sans doute sur des escaliers droits menant directement au premier étage. Au centre de la façade, l’arcade gauche (sud) a une hauteur de 2,40 m et une largeur de 1,75 m. L’arcade droite (nord) a été mutilée par le percement récent d’une porte, mais elle a la même hauteur et devait avoir sensiblement la même largeur. Un jour oblong largement chanfreiné se trouve entre ces deux arcades, au niveau des écoinçons. Sa situation, au centre de la façade, montre qu’il n’existait sans doute pas de séparation à l’intérieur du rez-de-chaussée, qui constituait ainsi un vaste espace unitaire accessible par les deux arcades.£Au premier étage, trois fenêtres d’époque contemporaine ont cassé le cordon d’appui en calcaire froid qui régnait sur la façade, désormais bûché au nu du mur. Elles révèlent que le niveau du premier étage a été abaissé par rapport à son niveau d’origine. Au-dessus des arcades du rez-de-chaussée, deux fenêtres d’une largeur de 1,32 m ont été bouchées. Seuls leurs piédroits sont conservés, avec des chanfreins amortis par des congés identiques à ceux des baies du rez-de-chaussée. Le couvrement des fenêtres a disparu, mais elles étaient sans doute géminées comme leur largeur le laisse supposer (les fenêtres géminées du bourg datées du 4e quart du 13e ou du 1er quart du 14e siècle ont une largeur moyenne d'environ 1,30 m). Deux jours oblongs, bouchés, largement chanfreinés se trouvaient au-dessus des deux portes piétonnes, de part et d’autre des fenêtres géminées et à la hauteur de leur ancien couvrement. Ils permettaient de faire pénétrer la lumière plus en profondeur dans la salle donnant du côté de la rue, dispositif identique dans d’autres maisons du bourg (9 rue des Cancans, cad. B2026 ; 8 rue Paul Vergnes, cad. B0041). Si l’hypothèse de deux escaliers droits connectés aux portes du rez-de-chaussée était valable, on pourrait supposer que le premier étage était divisé en deux habitations distinctes, chacune desservie par son propre escalier et indépendante du rez-de-chaussée. L’intérieur ayant été particulièrement remanié à l’époque contemporaine et les murs étant recouverts d’enduit, il est impossible d’en restituer l’organisation d’origine avec assurance.

  • Murs
    • calcaire
    • pierre de taille
    • moyen appareil
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie