Dossier d’œuvre architecture IA11007117 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
maison
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Commune Lagrasse
  • Adresse 16 rue Paul Vergnes
  • Cadastre 1831 B 0286  ; 2016 B 0230

D'après les matériaux utilisés (calcaire froid à patine jaunâtre pour le gros œuvre, grès de Carcassonne pour la baie) et les techniques de construction, la maison daterait du 4e quart du 13e ou du 1er quart du 14e siècle. En 1359, la construction d’une nouvelle église paroissiale au centre du bourg a entraîné la destruction de la moitié ouest de l'îlot sur lequel elle était construite. Le propriétaire de la maison n'est pas connu en 1359, mais celui de la maison mitoyenne au sud était Johan de Lort (A.D. Aude, H 8, f° 23 v°). En 1457, la maison était intégrée dans un vaste ensemble issu du regroupement de trois anciennes maisons mitoyennes, le tout appartenant à Bonet Boutet (A.D. Aude, 1 Fi 975). Le tiers arrière de la parcelle, ancienne arrière-cour, était lui aussi intégré dans un ensemble assez vaste regroupant les arrière-cours des trois anciennes maisons, le tout mitoyen de l'église à l'ouest et déclaré en 1457 comme le patu (ou cour) de l'église paroissiale. Peu après, avant 1491-1492, les deux ensembles de maisons et de patus furent regroupés à leur tour, le tout fut bâti, pour constituer un grand hôtel particulier dont le propriétaire est inconnu. Le tiers sud de cet hôtel fut décoré de plafonds peints vers 1491-1492 (datation par l'héraldique). À partir de 1620, l'hôtel est déclaré comme presbytère, fonction qu'il a gardée jusqu'en 2004.£La maison du 4e quart du 13e-1er quart du 14e siècle au nord de cet ensemble a été en grande partie détruite par des travaux réalisés dans les années 1890 : elle a été transformée en cour et seul le rez-de-chaussée de ses élévations extérieures a été conservé pour servir de clôture.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 13e siècle, 1er quart 14e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 15e siècle

D'après le plan avant travaux de 1890 (A.D. Aude, 2 Op 1530), la maison était divisée en deux pièces par un mur de refend parallèle à la rue. Une première pièce, vers l'est, mesurait environ 4,10 (dans le sens est (ouest)) × 4,90 m (dans le sens nord (sud)) et s'ouvrait directement sur la rue par une arcade (encore en place). Une deuxième pièce vers l'arrière s'ouvrait sur une arrière-cour carrée. Ses dimensions étaient d’environ 3,10 (dans le sens est (ouest)) × 4,90 m (dans le sens nord (sud)). L’arrière de la parcelle était occupé par une cour carrée, d’environ 4,60 m de côté, encore mentionnée comme ciel-ouvert sur le plan des années 1890. Cette cour était peut-être divisée en deux : la moitié orientale rattachée à cette maison, la moitié ouest à une autre maison. La parcelle d’origine avait donc une forme barlongue, présentant son petit côté sur la rue et pour dimensions moyennes 5 × 13,50 m ; ses deux-tiers côté rue occupés par une maison et son tiers arrière, en cœur d’îlot avant la construction de l’église paroissiale en 1359, par une cour.£La façade, à l’est côté rue Paul Vergnes, a une longueur de 5 m et une arcade en grès, partiellement bouchée, mutilée et très érodée, d’une largeur de 1,95 m et une hauteur estimée de 2,40 m est percée au centre du rez-de-chaussée. Seuls ses piédroits et le départ d’arc côté nord ont été conservés, mais la projection de l’arc laisse supposer qu’il était en plein-cintre. Son arrière-voussure en grès était segmentaire (seul son départ côté nord est conservé). Une partie du parement d’origine lié à l’arcade a été conservé, sur une hauteur de six assises (1,65 m ; soit une hauteur moyenne de 27,5 cm/assise) au sud et de dix assises (2,70 m) au nord. Il s’agit d’un moyen appareil en pierre de taille, en calcaire froid, d’une mise en œuvre soignée avec des joints fins, présentant des cales exclusivement en cailloux ou en éclats calcaires. L’assise inférieure du mur en saillie constitue une plinthe chanfreinée.£Le parement intérieur de la façade est lié au mur nord, ancien mur pignon mitoyen avec une autre maison détruite au nord. Le parement intérieur de l'élévation nord, harpée avec le parement intérieur de la façade, présente de nombreuses traces de reprises révélant partiellement l'organisation intérieure de la maison. La partie orientale du mur conserve son parement d’origine sur une longueur de 4,10 m : cette mesure correspond à la profondeur de la pièce est de la maison et la ligne de reprise qui interrompt ce parement à l’ouest se trouve au niveau d'un mur de refend détruit (visible sur le plan de 1890). Le parement, identique au parement intérieur de la façade, est constitué d’un petit appareil assisé, assez peu soigné, en moellons équarris ou ébauchés, avec de nombreuses cales exclusivement en calcaire. Le reste du mur, vers l’ouest, semble avoir été reconstruit à l’époque contemporaine, mais deux lignes de reprises visibles à 3,88 m et 4,52 m de son angle ouest matérialisent sans doute l’ancienne élévation postérieure de la maison, qui aurait donc eu une épaisseur de 65 cm environ.£Toute la partie arrière, entre l’élévation postérieure supposée et la limite occidentale de la parcelle, devait constituer une arrière-cour occupant environ le tiers de la parcelle, arrière-cour carrée d’environ 4,60 m de côté. Avant la destruction de la moitié occidentale de l’îlot où est sise cette maison pour la construction de l’église paroissiale après 1359, l’élévation postérieure des maisons détruites devait se trouver à la limite occidentale de la parcelle. L’arrière-cour carrée était donc au centre de l’îlot et était sans doute commune aux deux maisons de part et d’autre, recevant les eaux des murs gouttereaux postérieurs et permettant d’éclairer et d’aérer les pièces à l’arrière des maisons. Deux lignes de reprise sur l’élévation nord au centre de l’ancienne arrière-cour pourrait matérialiser une ancienne division de cet espace : chacune des maison de part et d’autre aurait donc disposé d’une petite arrière-cour privée.£Trois caves récemment comblées ont pu être partiellement observées, se développant sous la totalité de la parcelle. La cave centrale (CAV01), voûtée parallèlement à la rue Paul Vergnes, est un espace de distribution. Elle occupe le sous-sol de l’ancienne pièce arrière (ouest) de la maison. Sur les plans de la fin du 19e siècle, l’escalier arrivait dans son angle sud-ouest. Une étroite baie contre l’escalier s’ouvrait sur un passage vers la CAV03, qui se développe à l’ouest sous l’ancienne arrière-cour. Sa voûte est perpendiculaire à la rue Paul Vergnes et elle se prolonge au moins jusqu’au centre de l’ancienne arrière-cour. Les murs ouest et nord sont parementés. L’appareil irrégulier est constitué de moellons équarris et de blocs de pierre, en calcaire froid, avec de nombreuses cales en éclats de calcaire. La cave orientale (CAV02) est voûtée perpendiculairement à la rue et se développe sous la pièce avant de la maison. Seul le profil de sa voûte a été observé, mais elle semble se prolonger jusqu’à la rue. Au nord, la voûte repose sur un épaississement du mur. Le sommet des trois voûtes a exhaussé le sol de la maison qui se situe à plus de 50 cm au-dessus du seuil de l’arcade de la façade datée de la fin du 13e-début du 14e siècle. Cependant, ce niveau correspond à celui du seuil de la porte sud de l’hôtel particulier dans lequel la maison a été intégrée dans la deuxième moitié du 15e siècle. Aussi, les trois caves, ou du moins leur voûtement, ne sont donc sans doute pas antérieures à la deuxième moitié du 15e siècle. Dans l’inventaire des biens du curé Jean Neret dressé en 1683, une grande cuve de bois de 15 charges et treize tonneaux remplis de 30 charges de vin, soit plus de 41 hl (la charge avait une capacité de 137,76 litres à Lagrasse), se trouvaient dans la cave.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2016
(c) Inventaire général Région Occitanie