Dossier d’œuvre architecture IA11001531 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, coopératives vinicoles
coopérative vinicole : Les Vignerons d'Ambrosia ; Les Vignerons du Narbonnais
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton aire d'étude de la région Languedoc-Roussillon - Narbonne-1
  • Commune Narbonne
  • Adresse 90 avenue Anatole-France
  • Cadastre 2008 BD 29, 526
  • Dénominations
    établissement vinicole
  • Précision dénomination
    coopérative vinicole
  • Appellations
    Les Vignerons d'Ambrosia, Les Vignerons du Narbonnais
  • Destinations
    centre de collecte
  • Parties constituantes non étudiées
    chai, logement, bureau, transformateur, pont bascule

La société coopérative est créée en 1933 et la cave construite en 1935. L’'architecte choisi par le Conseil d’'administration est Henri Gibert, architecte narbonnais, né à Luc-sur-Orbieu (Aude) en 1895 et membre de la Société nationale des architectes de France et de la Société française d'’architectes. La cave primitive semble se limiter à un seul vaisseau car il comporte, dans sa partie droite, deux séries de cuves qui appartiennent à un agrandissement. La construction du second vaisseau n'est pas datée mais elle intervient probablement avant la guerre et au moins quatre campagnes d'agrandissements rapprochées peuvent être déduites des aménagements des cuves. Henri Gibert construit certainement la première moitié du 3e vaisseau (qui possède un étage de cuves en plus) après guerre car la grande baie du mur de croupe est semblable aux baies des deux autres bâtiments. Il ne le termine pas car la seconde moitié de ce vaisseau est construite en 1951, année de son décès qui intervient le 1er mai et ce sont des cuves rondes qui sont installées dans cette partie. René Villeneuve est probablement le nouveau maître d'oeuvre retenu par la cave pour suivre les travaux futurs. C'est lui qui continue dans les années 60, associé à son fils Jean, ingénieur conseil en béton armé. Cette même année, une grande cuverie de 16000 hl, composée de cuves rondes en béton, prend place à l'arrière de la cave, le long de la limite de parcelle. Un bâtiment couvert par une dalle en béton, protège les cuves. Les agrandissements suivants se feront latéralement, par allongement des vaisseaux existants, en commençant par le 3e vaisseau le plus reculé qui est construit en 1955. En 1957 puis en 1959, ce sont les 2e et 1er vaisseaux qui sont allongés. La longueur de ce dernier est encore doublée en 1962, après la construction de deux nouvelles cuves extérieures dans le prolongement de celles édifiées en 1951. En 1967, deux vinificateurs sont installés dans le prolongement des cuves rondes extérieures, derrière la cave. En 1967, le troisième vaisseau est encore allongé par la construction d'une nouvelle cuverie associée à un poste de pressurage fixe. René Villeneuve cesse son activité en juillet 1968 et, en 1969, Jean Villeneuve signe seul un projet de construction de nouveaux quais isolés. L'emplacement retenu pour cet aménagement se situe en fond de parcelle, au nord de la cave, dans la partie basse (et inondable) du terrain mais le projet est abandonné très vite, au profit de la modernisation des quais existants, en raison de la récolte médiocre de cette année. En 1970, projet de construction de quatre ponts bascule qui seront installés entre l'entrée du terrain de la cave et les quais pour faciliter les manoeuvres des engins agricoles : deux ponts bascule entrants pour la pesée en pleine charge, deux sortants sur le côté de la cave pour la pesée à vide. En 1977, une nouvelle cuverie est construite avec des équipements de réfrigération et de pressurage, tandis que les cuves, destinées à la production de mutés et de jus de fruits, sont plastifiées l'année suivante. En 1979, la cave se lance dans la production de jus de raisin et construit une unité de réception de la vendange avec un égrappoir qui est installée à droite de l'avant-corps, dans le couloir séparant la cave primitive des extensions de 1959-1962. Par la suite, des travaux de modernisation et d'agrandissement sont encore entrepris, y compris l'installation d'une unité de vinification des blancs qui doit être démontée pour rejoindre le site d'Ouveillan avec la fusion des deux caves. Le site sert encore pour le stockage et comme centre de réception mais il sera abandonné à court terme.

La cave de Narbonne est très représentative des réalisations d'Henri Gibert qui a construit par ailleurs plusieurs autres caves dans le Narbonnais : Camplong-d'Aude en 1932, Argeliers ("La Languedocienne") et Luc-sur-Orbieu en 1933, Cuxac-d'Aude en même temps que Narbonne. Par la suite, il construit celle de Gruissan (1948) puis celle de Roquefort-des-Corbières en 1949. Il concourt par ailleurs pour d'autres communes, à Marcorignan où il innove avec un projet de cave à vaisseau unique qui ne se fera pas. À Moussan, son projet (non retenu également) s'inspire sensiblement du plan de la cave de Cuxac. La cave de Narbonne comporte un vaisseau transversal couvert d'un toit à longs-pans terminé par deux croupes. Un grand avant-corps à deux niveaux et aux angles arrondis, précède le vaisseau. Ce corps possède une série de huit quais dans oeuvre surmontés d'un auvent proéminent en béton. Le nombre de quais montre l'importance du nombre d'adhérents de la cave. Les quais sont flanqués des bureaux à gauche. L'angle du corps de bâtiment est terminé par un quart de cercle assez singulier qui s'inspire vaguement d'un répertoire régionaliste pas encore à la mode. Les baies d'angle éclairant les bureaux possèdent des meneaux ronds en béton. L'angle opposé de l'avant-corps est également arrondi mais ne comporte plus qu'un seul niveau, restituant ainsi une certaine symétrie de façade. D'autres bureaux sont installés à l'étage qui abrite également le logement du directeur. Les baies de ce niveau sont de formes variées : grandes fenêtres horizontales allongées, carrées disposées par paires ou verticales isolées. Un toit à croupe couvre l'avant-corps. Le vaisseau transversal est coupé en deux par un hall de travail traversant dans lequel prend place l'unique escalier d'accès au sommet des cuves. Adossé au mur gouttereau derrière l'avant-corps, cet escalier tournant à double volée est caractéristique des réalisations de Gibert. Les cuves, d'abord construites sur piliers ménageant un vide, sont disposées sur un niveau unique, de part et d'autre d'une large allée de circulation perpendiculaire au hall. Des joints de dilatation séparent les différentes campagnes de construction des cuves qui, ensuite, sont construites sur radiers. La charpente métallique qui couvre les vaisseaux repose sur des séries de poteaux appuyés sur les murs de séparation. Le 2e vaisseau est identique au 1er, son mur de croupe possède la même grande baie à meneaux en béton. Le 3e vaisseau est plus haut mais possède le même type de baie. Des cuves parallélépipédiques sont installées à gauche, sur deux niveaux tandis que des cuves rondes verticales occupent la partie droite. Les extensions latérales sont construites sur le même module que les vaisseaux plus anciens et possèdent une armature en béton armé avec les murs construits en parpaings de béton. Les cuves sont disposées sur deux niveaux, trois dans le prolongement du vaisseau 1. A l'arrière, un grand hangar au toit en terrasse protège des cuves rondes en béton.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
    • béton armé
    • parpaing de béton
  • Toits
    béton en couverture, tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    3 vaisseaux
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne morale

Documents d'archives

  • AD Aude. Série W ; sous-série 1066 W : 1066 W 47, 1967.

    AD Aude : 1066 W 47
  • AD Aude. Série W ; sous-série 1066 W : 1066 W 47, 1970.

    AD Aude : 1066 W 47
  • AD Aude. Série W ; sous-série 1066 W : 1066 W 47, 1968.

    AD Aude : 1066 W 47
  • AD Aude. Série W ; sous-série 1104 W : 1104 W 82, 1967.

    AD Aude : 1104 W 82
  • AD Aude. Série W ; sous-série 1066 W : 1066 W 47.

    AD Aude : 1066 W 47
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Inventaire général Région Occitanie