Dossier d’œuvre architecture IA11001528 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, coopératives vinicoles
coopérative vinicole : La Vinicole Coursannaise
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton aire d'étude de la région Languedoc-Roussillon - Coursan
  • Commune Coursan
  • Cadastre 2008 BP 302
  • Dénominations
    établissement vinicole
  • Précision dénomination
    coopérative vinicole
  • Appellations
    La Vinicole Coursannaise
  • Destinations
    ateliers municipaux
  • Parties constituantes non étudiées
    chai, logement, bureau, transformateur, pont bascule

Une demande de concours du Génie rural est formulée en janvier 1935 pour la construction d'une cave coopérative mais la société coopérative est créée seulement le 1er avril 1936 : il existe déjà une première coopérative sur la commune, la cave l'Espérance. Cette nouvelle société n'est pas agréée par le service du Génie rural et les demandes d'aide et de subvention sont refusées jusqu'en décembre 1935 en raison de la qualité de la production et surtout sur le fait que le conseil d'administration désirait faire l'acquisition d'un ancien chai pour s'installer, ce que les services agricoles ne voulaient pas car le bâtiment, trop enclavé, ne permettait aucune évolution future. En janvier 1937, un projet de construction d'une cave coopérative est déposé auprès des services agricoles. Le maître d'oeuvre choisi pour suivre la construction est Jules-Pierre Reverdy, architecte installé à Carcassonne et auteur de plusieurs dizaines de caves dans l'Aude, également architecte départemental de l'Aude et assez proche de la retraite. Pour cette opération, il est secondé par Emile Cambiès, autre architecte installé à Narbonne, auteur de quelques caves du Narbonnais : il apparaît sur les certificats de réception comme le représentant de Reverdy et les plans semblent être de la main de Cambiès plutôt que de celle de Reverdy : le graphisme et l'écriture ne sont pas ceux de Reverdy. Les travaux de construction semblent avoir démarré avant l'accord du Génie rural et ce projet ne serait que la régularisation de la situation comme semble l'indiquer l'état comparatif des dépenses depuis la création de la coopérative dressé par Cambiès en 1941 : l'auteur y mentionne une campagne de construction, qui s'échelonne sur 1936 et 1937, réalisée par l'entreprise Jacques Barrull. Un petit bâtiment à deux niveaux est construit perpendiculairement au vaisseau, en fond de parcelle, pour abriter les bureaux, le laboratoire et le logement; il est terminé lors de la campagne suivante. En 1937-1938, un deuxième vaisseau identique prend place à l'arrière du bâtiment primitif tandis que les cuves sont construites en deux tranches. En 1940, le troisième vaisseau identique, d'une capacité légèrement supérieure, est construit derrière les précédents tandis qu'une installation de concentration prend place en fond de parcelle, dans l'angle gauche et dans le prolongement des bureaux. Ces deux dernières campagnes ont été suivies exclusivement par Emile Cambiès. En 1943, un poste de désulfitation est encore installé, puis les quais de réception de la vendange sont modernisés en 1950 tandis qu'une cuverie de 4000 hl ainsi qu'une machine de réfrigération, sont mises en place : la cuverie est probablement le bâtiment qui s'élève en retour d'équerre à gauche de la cour, dans le prolongement de la salle de concentration. En 1959, un nouvel agrandissement est signalé par les sources : il s'agit probablement des cuves suspendues au-dessus du hall de travail des vaisseaux 2 et 3, signalées sur le plan dressé en 1963. En 1960 le 5e vaisseau est installé dans l'espace encore libre situé derrière le 4e. L'étroitesse du lieu permet de construire une seule rangée de cuves. Par la suite, probablement entre 1961 et 1962, ce vaisseau, plus haut que les autres (les cuves étant disposées sur deux niveaux), est achevé par des cuves séparées par une allée axiale. L'architecte de ce bâtiment n'est pas connu mais ce n'est certainement pas Cambiès car le style de la construction ne lui correspond pas. Ce sont peut-être les Villeneuve, père et fils puisque le projet d'agrandissement déposé en 1963 est signé de leur main. Cet agrandissement ambitieux, qui prévoit la construction de trois grands vaisseaux en trois tranches, ne sera cependant pas réalisé puisque le président de la cave demande l'annulation de la subvention en 1967. En 1974, Jean Villeneuve suit les derniers travaux documentés sur la cave avec la modernisation des quais de réception de la vendange et la construction d'une batterie de cuves rondes extérieures en polyester, d'une capacité de 8000 hl. C'est approximativement à cette époque que la Vinicole Coursannaise fusionne avec sa rivale de l'Espérance et que le site ferme. Récupéré par la municipalité de Coursan, le site abrite les services techniques municipaux.

La Vinicole Coursannaise est une cave relativement atypique dans la longue série de caves construites par J.-P. Reverdy avec son avant-corps en rez-de-chaussée et un corps de bâtiment à un étage carré, en fond de parcelle, accolé perpendiculairement au mur gouttereau de la façade principale, à gauche, tandis qu'un transformateur électrique flanque le côté droit de l'avant-corps. La cave primitive comporte un seul vaisseau transversal avec le hall de travail traversant derrière l'avant-corps qui a été centré sur le mur gouttereau laissé libre par le bâtiment accolé. Le corps de bâtiment perpendiculaire abrite les locaux techniques et administratifs au rez-de-chaussée et le logement à l'étage. La couverture du vaisseau est portée par une charpente en bois, matériau peu utilisé par Reverdy qui privilégie systématiquement les charpentes métalliques : elle comporte des fermes triangulaires traditionnelles renforcées par des poinçons et des contrefiches. Les sablières sont ancrées dans les murs et soutenues en sous-oeuvre par des jambettes appuyées contre le mur et posées sur le sommet des cuves ; elles supportent des consoles contrefortées par des aisseliers. Les cuves sont également disposées curieusement dans le bâtiment : grandes cuves cubiques sur un seul niveau contre le mur gouttereau de la façade, cuves sur deux niveaux de l'autre côté, ce qui ne correspond pas non plus à une disposition courante. Les agrandissements futurs, suivis par Cambiès, se font dans le respect de l'existant (jusqu'en 1950) avec la mise en place de trois autres vaisseaux identiques. Les agrandissements suivants s'adaptent au terrain et occupent la place restante en respectant la cour de manoeuvre.

  • Murs
    • enduit
    • maçonnerie
    • béton armé
    • parpaing de béton
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    4 vaisseaux
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne morale

Documents d'archives

  • Commission archéologique de Narbonne. Fonds Gibert, liasse de Coursan, « la Vinicole Coursannaise », 1937.

  • Commission archéologique de Narbonne. Fonds Gibert, liasse de Coursan, « la Vinicole Coursannaise ».

  • AD Aude. Série W ; sous-série 1104 W : 1104 W 35, 1963.

    AD Aude : 1104 W 35
  • Commission archéologique de Narbonne. Fonds Gibert, liasse de Coursan, « la Vinicole Coursannaise », 1959.

Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2010
(c) Inventaire général Région Occitanie