Le pont de Ciman ou de Sinan, si l'on s'en réfère à l'IGN est construit sur la rigole d'alimentation de la Cesse qui coupe le chemin de Mirepeisset à Bize. Le projet de rétablissement des communications reste peu documenté. Les devis établis en 1680 mentionnent bien le village de Mirepeisset mais aucun prix-fait n'est signé. Pourtant un pont a bien été édifié au XVIIIe siècle sur la rigole, en contrebas du village, puisque les Etats des projets dressés par l'administration du canal prévoient en 1761 et en 1762 "la construction du mur entre la pile des grands épanchoirs et le pont de Ciman pour empêcher les eaux de la Cesse de grossir la rigole". Il a certainement été construit aux frais des propriétaires du canal du début du XVIIIe siècle.
La situation de l'ouvrage, sur le chemin de Bize et d'Argeliers, s'avère également assez unique car il permet aux habitants de franchir la rigole à pied sec, pour franchir ensuite le lit de la Cesse à gué.
Pendant la Révolution, l'état du pont de Ciman se dégrade faute d'entretien et Andréossy, directeur de la division du Somail, propose, en l'an II (1794), de "construire [un pont] sur la rigole de la Cesse à la place de celui de Siman". Rien n'est entrepris car en ces temps difficiles, les prix des matériaux sont très élevés en raison du mauvais état des chemins et des réquisitions de l'armée qui se réserve l'usage du bois devenu rare et cher. Ce n'est qu'en 1804 (an XII de la République) qu'un nouveau projet voit le jour.
Andréossy se contente en fait de réactualiser son projet précédent. Le dossier est accepté la même année et les travaux menés rapidement car les États des projets de 1804 signalent le pont comme "reconstruit à neuf selon l'état métrique".
En 1870, profitant de la richesse générée par la vigne et la vente des vins, la commune de Mirepeisset envisage de reconstruire l'ouvrage en le prolongeant par un autre qui permettrait de franchir la Cesse à pied sec. Le projet est soumis au directeur du canal, à l'ingénieur en chef Urbain Maguès, constructeur du pont-canal sur l'Orb à Béziers : il fait quelques remarques sur la largeur et la hauteur des arches du pont doivent pouvoir absorber les eaux de crues de la rivière. Il regrette surtout l'impact du pont projeté sur la rigole d'alimentation dont "la hauteur du chemin sur le franc-bord est telle qu'elle va gêner le passage." Le projet est rapidement abandonné.
2002-2008 : chercheur associé à l'Inventaire général
depuis 2008 : cbercheur à l'Inventaire général d'Occitanie