• enquête thématique régionale, Canal du Midi
Pont-rail de Truilhas
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Aude
  • Hydrographies Canal du Midi
  • Commune Sallèles-d'Aude
  • Adresse
  • Cadastre 2021 AC non cadastré domaine public

Dernier ouvrage à avoir été construit sur le Canal du Midi au 19e siècle, le pont de la voie ferrée Narbonne-Bize est édifié dans la garrigue de Truilhas sur la commune de Sallèles, pratiquement au débouché du canal de jonction ; en fait il est installé presque à l'emplacement choisi en 1844 par le projet de pont routier qui devait rétablir la communication entre Sallèles et Bize.

Comme la voie, parallèle au canal de jonction, ne traverse pas perpendiculairement le canal mais le fait selon un angle très marqué, les ingénieurs l'ont appelé "pont-bais sous rail à tablier métallique" dans leur nomenclature de la ligne. Il s'agit de l'ouvrage 11.

Les travaux de construction du pont commencent le 31 aout 1881 par les deux culées en pierre de Frontignan et la fondation des banquettes latérales, sans mise à sec de la cuvette du canal. La compagnie s'engage à mettre en place les batardeaux nécessaires pour assécher l'emplacement des fondations sans interrompre la navigation. L'entreprise Baret a emporté le marché mais une réclamation, déposée en 1887 par le fondé de pouvoir de l'entreprise Sabatier, nous apprend que la société ayant fait faillite, probablement en 1882, c'est Martial Sabatier, entrepreneur installé à Saint-Pons-de-Thomières, qui a récupéré le chantier. La structure métallique est fabriquée par l'usine Schneider au Creusot qu la livre entre 1884 et 1885 et le pont est définitivement réceptionné en novembre 1886.

Peu après la réception des travaux, le fondé de pouvoir de Sabatier déplore le dépassement du devis du chantier. Il dénonce dans sa réclamation les surcoûts liés au mauvais état du terrain car le bon sol a été trouvé bien plus bas que prévu. Il met également en cause la qualité du batardeau, qui installé par les soins de la compagnie du canal, a laissé 50 cm d'eau au fond de la fouille. D'autres doléances sont encore formulées mais elles sont réfutées en bloc par l'ingénieur.

Sur les 259.797 francs réclamés par Sabatier, l'administration ne lui accordera finalement que 43.325 francs somme acceptée sans discussion ni recours, ce qui tendrait à démontrer que les réclamations avaient été largement surestimées ! Les travaux de construction de la voie ferrée sont presque achevés en mars 1887 car les principaux ouvrages, dont le "pont biais" sont dits "en cours d'équipement des voies". La gare de Sallèles est terminée et celles de Bize et de Mirepeisset sont en cours d'achèvement. Aujourd'hui, la voie est quasiment fermée, seuls quelques rares convois de marchandises l'utilisent encore.

Il s'agit d'un pont à poutre treillis. Il est construit selon une technique mixte qui juxtapose les systèmes Pratt et Howe avec des poutres disposées en croix de Saint-André.

D'une portée de 14 mètres, il ménage une hauteur de 4,47 mètres au dessus du miroir qui a été demandée par l'ingénieur du canal. Selon le projet, la largeur de la voie d'eau au droit du canal étant de 7 mètres, il reste la place pour aménager deux baquettes de 3,50 mètres de part et d'autre. En raison de l'emplacement du pont au débouché de la jonction, la largeur de la banquette est essentielle pour permettre un passage facile aux attelages qui doivent lancer la barque, décrocher la maille pour franchir le ponceau jeté sur le canal secondaire, puis la récupérer avant de passer sous le pont de la voie ferrée. Ces manœuvres sont facilitées par la présence de deux colonnes roulantes (passe cordes verticaux) placés le long du chemin de halage, de part et d'autre de l'embouchure de jonction.

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    liste du patrimoine mondial
Date(s) d'enquête : 1997; Date(s) de rédaction : 2021