Riquet innove en construisant sur le Répudre entre Paraza et Ventenac-en-Minervois le premier pont-canal de France permettant à une voie d'eau de passer au-dessus d'une rivière. L'ouvrage réalisé par l'architecte Delestang reste donc exceptionnel puisque, pour les autres cours d'eau, Riquet choisit de les passer à niveau au moyen d'une chaussée, barrage établi en travers de la rivière pour en élever le niveau à celui du canal. Ce mode de construction moins onéreux que la construction d'un pont n'était pas envisageable sur le Répudre car il aurait nécessité la construction d'un ouvrage colossal, véritable barrage de retenue, long de plusieurs centaines de mètres sur un ruisseau pratiquement insignifiant tout au long de l'année mais sujet à des crues dévastatrices. Des témoins, posés après quelques crues spectaculaires au XIXe siècle (1843 et 1875) montrent que l'ouvrage, plusieurs fois submergé, a résisté.
Le méandre que fait le canal pour franchir le cours d'eau révèle les hésitations de Riquet qui choisit de remonter assez haut dans le vallon pour réduire la longueur et la hauteur des maçonneries à construire. Choix qui a certainement contribué à sauvegarder l'ouvrage malgré les crues.
Commencé en 1676, le pont est quasiment achevé en 1680, il ne reste que les parapets en pierre à construire ainsi qu'à couvrir le bâtiment attenant du garde aujourd'hui disparu, ce qui sera fait plus tard.
En 1683, Delestang, à la suite d'un conflit qui l'oppose à Riquet au sujet des sommes qui lui seraient encore dues, va passer 10 mois dans les prisons du canal avant d'être libéré
2002-2008 : chercheur associé à l'Inventaire général
depuis 2008 : cbercheur à l'Inventaire général d'Occitanie