Une source appelée les Eaux Chaudes, sourd au nord du village en aval. Cette source de 24° est très abondante. Elle est utilisée initialement pour l’arrosage des jardins et alimente un lavoir communal. Gensanne en 1778, dans son histoire naturelle du Languedoc, mentionne une source d’eau ferrugineuse au nord d’Alet à 24° (source communale) (GENSANNE, 1778, p. 152-153).
Dans le cadastre de 1830, une construction apparaît au lieu-dit des Eaux Chaudes, probablement un établissement de bains. Les gens du pays avaient constaté que les cas de typhoïde et de maladies intestinales étaient rares chez les personnes buvant cette eau. Ce n’est que vers 1850 que les travaux sont entrepris pour capter les eaux de source et notamment celle des Eaux Chaudes ou source communale. Un captage est réalisé pour aller chercher l’eau au pied d’un énorme rocher calcaire. En date du 22 janvier 1886, la source communale dite des Eaux Chaudes, obtient une autorisation ministérielle d’exploitation. L’eau est mise en bouteille dans un bâtiment situé au nord du village, avant d’être commercialisée. Un établissement thermal communal est édifié en amont, près du pont romain. L’architecte marseillais Angré Gabelle en établit les plans en 1886. Alimenté par les eaux de la source communale, l’établissement de la source communale comprend une buvette, des bains, et une piscine. Le corps principal hors œuvre est flanqué de deux pavillons latéraux, qui sont reliés par deux galeries ouvertes de larges baies. Le porche d’entrée est orné d’un auvent en bois découpé. Le parc est aménagé d’un bassin circulaire au centre et agrémenté de sculptures représentants un lion couché et une naïade. L’ensemble architectural, largement inspiré par l’orientalisme, rappelle que la source froide tout près a été baptisée source orientale ou source des Arabes. Selon Lise Grenier, ces références directes naissent de la volonté d’insuffler un vent d’exotisme au lieu, pour accentuer le dépaysement des baigneurs (GRENIER, 1985, p.280). Un temps de repos, comme dans un autre monde, accentué par le caractère bucolique et romantique des ruines de l’abbaye du IXème siècle et les jardins de l’Évêché.
Alet-les-Bains est classée station hydrominérale le 28 mars 1923 par décision ministérielle. Un casino est créé d’abord dans les locaux de l’ancien évêché, avant de rejoindre le rez-de-chaussée de l’Hôtel Terminus, juste en face de la source buvette, dans les années 1960. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, quatre usines de limonade se font concurrence. Il en reste deux à la fin des années 1960 et il n’en existe plus aujourd’hui (RUIZ, 1997, p.2).
La source communale est dotée d’un nouveau captage en 1950. Son débit est de 50m3 par heure. Elle est utilisée pour l’embouteillage et le thermalisme. Des locaux modernes ont été édifiés dans les années 1960 au-dessus des anciens thermes. Le nouvel établissement thermal est inauguré en 1964. Durant la saison, du 1er avril au 30 novembre, 800 personnes pouvaient être accueillies. Les cures médicales prescrites concernent les troubles digestifs et les problèmes de surcharge pondérale. Les soins sont de deux sortes : des soins internes avec cures d’eau de boisson et soins externes sous forme de jets, de bains, massages sous l’eau, sauna… Le Centre propose également des soins de remise en forme avec des modelages amincissants, des massages relaxants, et de la réflexologie plantaire. Une infirmière et trois esthéticiennes sont à l’écoute des curistes afin que ceux-ci puissent profiter au mieux de leur séjour. L’activité thermale cesse au milieu des années 2000 et une usine de limonade s’y installe un temps. Aujourd’hui, l’établissement est fermé, mais le parc est ouvert au public. L’eau n’est plus mise en bouteille, mais la piscine accueille des baigneurs en saison, et les locaux peuvent profiter de l’eau d’Alet au lavoir communal.