Dossier d’œuvre architecture IA11000070 | Réalisé par
  • dossier ponctuel
phare aéronautique de Montferrand
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Haute-Garonne
  • Commune Montferrand
  • Lieu-dit
  • Adresse 1 place de l' Aéropostale
  • Cadastre 2025 AB 161
  • Dénominations
    phare
  • Précision dénomination
    phare aéronautique

Au cours des années 1920, le territoire fut doté d'un réseau aéronautique modernisé, organisé par le service de la navigation aérienne (le SNAé, créé en 1919), sous la direction du lieutenant-colonel Saconney qui donne son nom au plan d'aménagement du réseau qui vise l'équipement des grands itinéraires de l'aéronautique civile. Ces lignes interurbaines furent équipées de systèmes de sécurité pour la navigation des appareils de jour comme de nuit : des tours-phares ont été installées pour fournir des repères adaptés au mode de pilotage, largement fondé sur la vision humaine. Ces équipements, au nombre de 14 en 1928 passent à 116 en 1936. Ces phares du SNAé sont complétés par les infrastructures des compagnies, notamment de l'Aéropostale qui acheminaient le courrier depuis Toulouse-Montaudran en direction de l'Afrique et de l'Amérique du Sud. C'est pour permettre le vol de nuit, à partir de 1927, que la compagnie construit une série de huit phares aéronautiques entre Toulouse et la Méditerranée. . Ces phares terrestres étaient indiqués par une étoile sur les cartes aéronautiques qui cartographiaient ainsi des routes aériennes. Avec les avions Laté 26 à moteur Renault 450 CV livrés en 1927, l'Aéropostale put procéder à des vols de nuit sans interruption. La technique de la radio n'étant pas satisfaisante, l'installation de repères physiques bien visibles fut préférée.

Le phare de Montferrand se situait sur l'axe Toulouse-Narbonne et servit de guide à des noms prestigieux tels Mermoz, Saint-Exupéry ou Guillaumet. Après Bazièges, c'était le second jalon de la route de Toulouse vers la Méditerranée, dont les suivants étaient Barrié (Castelnaudary), Alzonne Barbaira, Lézignan, Frontignan qui étaient tous au néon.

Édifié comme son jumeau de Baziège vers 1927, il s'agit d'une construction en béton. Il figure sur les cartes aéronautiques des années 1930 et relevait du commandement de la base aérienne de Toulouse Francazal. En 1938, il fallait un délai de 2 h pour obtenir son allumage (Navigation aérienne, 21 février 1938). Il représente l'un des quelques exemplaires conservés dans la région où les quelques dizaines installés ont soit disparu, soit s'avèrent fortement dégradés. Son importance historique est considérée comme indéniable car il représente un jalon primordial dans la connaissance de l'aéronautique et des premières techniques de vol qui trouvèrent un terrain d'expérimentation incontestable au coeur de la région toulousaine. Ce phare symbolise également tous les "vols de nuit" effectués par les pionniers de l'aéronautique. Il incarne aussi une technique de vol très particulière, de repère lumineux en repère lumineux, qui disparut avec la Seconde guerre mondiale.

Le phare de Montferrand a été restauré en 1998 à l'initiative de l'Association Patrimoine et Culture de la commune.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 20e siècle

Le phare aéronautique de Montferrand à l'extrémité de l'éperon qui surmonte le village, à 280 m d'altitude. Cette butte isolée était bien repérable dans l'axe du couloir topographique qui relie Toulous et Narbonne, longeant le canal du Midi. Le même site avait été préalablement exploité par le réseau télégraphique Chappe.

Il s'agit d'un un phare de jalonnement au néon. Les caractéristiques de cette technique étaient bien adaptées car il fallait des allumages et extinctions répétées, rapides et fiables pour émettre en code morse la lettre correspondant à leur lieu d'implantation. Celui de Montferrand émettait la lettre R. Les préposés chargés de l'allumage, généralement à la demande, étaient des gens du village : à Montferrand, il s'agissait dans l'entre-deux-guerres du garde-champêtre du village M. Pinel.

Le phare mesure 12 m de mètres de haut. Il est constitué d'un pylône en béton armé supportant une plateforme préfabriquée également en béton percé d'une plaque d'accès. Un garde-corps métallique entoure la plateforme. L'échelle d'accès était en partie amovible pour éviter les intrusions et accidents. L'armoire métallique et la structure métallique portant les tubes à néon ont été restaurés.

Ce type de phare est conservé également notamment à Mailly-le-Château dans l'Yonne (qui conserve son équipement électrique), mais aussi à Saint-Witz (au nord de Roissy) ou à Sens.

  • Murs
    • béton béton armé
  • État de conservation
    mauvais état
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2010/08/06
  • Précisions sur la protection

    Le phare aéronautique (cad. I 748)

Bibliographie

  • Les phares aéronautiques. France, Allemagne, Etats-Unis, Europe du Nord, La Mémoire de Bordeaux Contrôle, Mémoire de l'avion civile, 2018, 100 p.

  • NOGUE Nicolas, L'architecture aéronautique en France, 1850-2006, DOCOMOMO France, 2006, 355 p.

Périodiques

  • Navigation aérienne, 21 février 1938

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2025
(c) Inventaire général Région Occitanie