Un premier édifice est porté sur le cadastre de 1838 à la parcelle C 567. Il appartient alors à Etienne Balthazar Bastide, fouleur et affineur de drap à Lavelanet et correspond à la mention ""maison, cour, foulon, affinerie, 10 portes et fenêtres ordinaires et une roue"". Il est organisé en C autour d'une petite cour et est entouré par deux canaux. E. B. Bastide possède également le canal d'amenée avec une roue (C 568), un jardin (C 566) et deux prés (C 569 et 590). D'après les matrices cadastrales, ce premier bâtiment de la parcelle C 567 est démoli en 1849 et reconstruit en 1850 pour abriter toujours une maison, une filature et un foulon.
Cet ensemble bâti, qualifié de ""maison et usines Bastide"", est connu par un plan du quartier réalisé à l'occasion des modifications apportées par le notaire Achille Rolland à ses propriétés voisines, moulin et scierie. Dressé par l'ingénieur ordinaire hydraulique Vidalon et daté du 15 février 1865, il montre un édifice qui semble plus grand que le précédent mais qui suit un parti général proche et est toujours encadré par deux canaux d'amenées, celui des usines Rolland à l'ouest et celui des usines Bastide, à l'est.
Tandis que son frère aîné, Etienne (1865-1954) fait construire la demeure des Aulnaies (IA09000012) sur les parcelles voisines rachetées à Rolland, c'est le second petit-fils d'E. B. Bastide, Hippolyte (1868 - ?) qui prend la tête de la propriété familiale en 1897 (année de son mariage avec Jeanne Gardelle) et fait agrandir les lieux. Une première augmentation de construction portant l'ensemble à 32 ouvertures est mentionnée dans la matrice dès 1897 ; la parcelle 567 est alors toujours qualifiée de ""maison, filature, foulon et apprêt. Une seconde, en 1907 provoque la création de 20 ouvertures supplémentaire de ce qui n'est plus qualifié que de ""maison"". Cela correspond à l'extension est, côté rue : sur une photographie datée de 1905, on voit la construction de la verrière de la terrasse qui achève peut-être cette première extension. Les locaux professionnels de ce qui est désormais une banque sont installés au rez-de-chaussée, séparés de la rue par une grille portée par un mur-bahut. La banque était en effet initialement installée dans la maison ce qui explique la présence d'une salle des coffres au sous-sol. Un autre agrandissement a lieu du côté ouest mais qui ne comporte qu'un étage, du côté du Touyre (AD 09 18 FI 894).
Veuf, Hippolyte souhaite vivre près de sa fille Simone, qui a épousé François de Roaldès : c'est pour cette famille (5 enfants nés à partir de 1926) qu'est reconstruit et surélevé le corps ouest, dans les années 1920 ou 1930. Il n'y avait initialement pas d'accès par l'ouest et la famille devait traverser la maison d'Hippolyte pour atteindre ses appartements. La création de l'escalier d'accès indépendant à l'ouest a entraîné la destruction de deux des trois verrières du rez-de-chaussée. La famille était royaliste au tournant du 20e siècle ce qui explique les décor à fleurs de lys de la salle à manger.
La cuisine se trouvait probablement initialement au sous-sol où sont conservés une cheminée et un potager. Une buanderie se trouvait également au sous-sol où deux bacs de lavage sont encore en place.£En 1975, Simone, veuve de François, fait réaménager la partie nord-ouest du premier étage en appartement par le maître d'oeuvre Henri Demay, rue Mirabeau à Lavelanet (archives privées Roaldès).
Après la mort d'Etienne de Roaldès en 2015 (2e fils de Simone et François de Roaldès, né en 1928), la mairie de Lavelanet a racheté la demeure et le parc.