Dossier d’œuvre architecture IA09010046 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
usine de tissage, apprêt et teinturerie Roudière, dite usine Nestor, puis Avelana
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Commune Villeneuve-d'Olmes
  • Lieu-dit Saint-Nestor
  • Cadastre 2019 B 1992, 1993
  • Dénominations
    tissage, usine d'apprêt des étoffes, usine de teinturerie
  • Précision dénomination
    tissage de laine, usine d'apprêt des étoffes et teinturerie
  • Appellations
    usine textile Nestor (Roudière), puis Avelana

L’usine de Saint-Nestor, dite « usine Nestor » est construite en 1975-1976 par le groupe textile lavelanétien Roudière. Ce dernier possède déjà des usines à proximité, en particulier sur son site historique de la Coume-Mirabeau (IA09010002 et IA09005108) ainsi que rue Jacquard à Lavelanet (IA09010073). L’usine Nestor, bâtie sur des plans de Pierre Biagioni et dont le chantier est supervisé par René Hans, permet de réunir en un même site tissage d'écrus (fils non teints), teinture en pièce (teinture d'écrus) et atelier d'apprêts pour écrus. Le fonctionnement de l’usine est effectif en septembre 1976 sur 14 450 m2 d’ateliers (données communiquées en assemblée générale aux actionnaires en 1977, AD09 325W223). A son extension maximale, l’usine atteint 40 000 m2 de surface développée. La mise en service de cette unité de production doit permettre, selon les mots d’André Roudière lui-même, d’engager la production d’une nouvelle génération d’étoffes en polyester texturé, et d’installer de nouvelles machines de teinture, plus modernes. La même année, l'entreprise d’André Roudière passe sous le contrôle financier du groupe ""Révillon"", puis de la ""Compagnie financière de Matignon"" (CoFiMat) en 1983 (Minovez, 2013, p.179). Vers 1979, André Roudière prend sa retraite et nomme Jacques Foropon PDG de ""Roudière"". Vers 1982, André Roudière vend ses parts au groupe cotonnier normand Masurel, filiale de Révillon. Ce dernier nomme Jean Arpentinier PDG et Jacques Foropon, ancien directeur du marketing sous Roudière, devient alors Directeur Général (Minovez, 2013, p.165). En 1983, le groupe maîtrise toutes les étapes de la production textile ; il atteint le milliard de francs de chiffre d’affaires (données AMTPC), et compte 2500 salariés en 1987, se positionnant alors sur les productions milieu de gamme (Daynac, 1994, p.159). En 1986, les Ets André Roudière deviennent ""Tissus Roudière"" (Daynac, 1994, p. 172). En 1988 le groupe ""Chargeurs"", dirigé par Jérôme Seydoux, rachète Roudière et licencie 750 personnes. Ce licenciement, relativement accepté compte tenu des résultats déclinants de la société, précède une autre vague, qui en 1990 concerne 450 personnes. Ce plan social est très mal reçu car il a été totalement incompris. Il y a eu de lourdes manifestations, les locaux ont été occupé par les employés, le directeur général, Jacques Foropon a été séquestré. En quatre ans, le groupe perd 50 % de ses effectifs (Daynac, 1994, p.176). La baisse de l’activité impacte les sous-traitants, qui disparaissent progressivement. En 1989-1990, le groupe ""Chargeurs"" procède à une restructuration de la société ""Roudière"" (Minovez, 2013, p.165) en créant quatre sociétés indépendantes : ""Roudière SA"" sur le site de la Coume (IA09010002), qui se spécialise dans les tissus hommes (polyester laine fibres longues tissé teint), ""Avelana"" sur le site de l’usine Nestor, qui se spécialise dans l'habillement féminin, ""FTL"", associant filature et teinture de laine dans un ensemble comprenant la teinture Jacquard (IA09010073) et la filature Textilia (IA09005111) et ""Brantôme"", filiale de la société ""Deldicque"" implantée dans le nord de la France, qui se spécialise dans les costumes pour homme en tissés teints. Cette dernière fonctionne moins de 2 ans et ferme en 1991. ""Chargeurs"" crée également ""Méca 09"" en 1988, dans les locaux de l’ancienne usine SITA fondée par Roudière (IA09010020), avec les anciens maçons et électriciens de ""Roudière"" (Minovez, 2013, p.179). Dans les années 1990, Christian Laffont est le président-directeur général d’Avelana. L’usine , spécialisée sur le secteur habillement femme, dont le développement avait commencé sous Roudière dans les années 1980, exploite des filons novateurs grâce à un laboratoire de recherche et développement performant, actif en 1997, qui irrigue l’ensemble des unités textiles du groupe. L’usine de Nestor est alors la plus grosse unité de teinture en discontinu du monde. Durant les années 1990, l’usine concentre teintures, apprêts et expéditions, et travaillent avec les écrus tissés au sein du groupe Chargeurs (usine TCS) ou à l’extérieur (façonniers tels Tissages des Pyrénées, Mico, Plantié). Toujours intégrée au groupe Chargeurs, Avelana constitue l’un des fleurons du groupe, alors que ce dernier, via les opérations « Dolly », se désengage massivement de la production textile. A la fin de la décennie, l’entreprise dégage ainsi 500 millions de FF de chiffre d’affaires. A cette période, Avelana promeut des tissus aux propriétés innovantes, comme le tissu XCL, mariage de laine et coton, conçu dans le cadre d’un partenariat lancé en 1998-1999 (société « Roxclana » composé d’Avelana et de l’entreprise espagnole Royo, basée près de Valence). A cette date, Avelana est présenté comme spécialiste du tissu bi-extensible lainé, tandis que Royo excelle dans le denim (coton). La production d’un tissu « anti-stress » permet aussi de renforcer la visibilité de la société à l’étranger. A partir de 2002, l’usine Avelana forme avec l’usine Roudière SA l’entité Fashion Company, dirigée par Christian Laffont, filiale de Chargeurs Fashion. L’innovation est poursuivie : la gamme Inanova est lancée en 2004 ; elle produit des tissus anti-tâches et infroissables. Parmi les créations figurent les tissus Carbo Touch (tissu traité au carbone devenant anti tâches), Elixir (tissus extensible), Klimeo (thermo-régulant avec micro-capsules)… (Minovez, 2013, p. 173). La conjoncture se complique toutefois. En 2005, un important mouvement social est généré par la perspective de 60 suppressions d’emplois sur les 238 de l’usine. En 2007, Chargeurs se désengage partiellement en provoquant l’entrée au capital, à hauteur de moitié, du groupe textile marocain Holfipar, qui approvisionne en tissage et filature. L’entreprise redresse la barre entre 2006 et 2008 (travail pour Air France via Christian Lacroix par ex.). Avelana travaille encore beaucoup sur l’habillement féminin à cette période. Les effectifs remontent à 270 salariés en 2006. Christian Laffont est alors toujours aux manettes. L’usine récupère alors l’activité autrefois assurée par Mirabeau SA (qui ferme en 2009). Dans les années 2000, on teint et on apprête les écrus peignés haut de gamme de sociétés du Nord de la France qui appartiennent aussi à Chargeurs, tels Deldicque, Lepoutre, Tiberghien… La crise de 2008 constitue un coup dur. Chargeurs se désengage complètement en 2009 au profit d’Holfipar. L’année 2009 est catastrophique ; sur les cinq premiers mois de l’année, le déficit de l’activité est de -30 % par rapport à 2008. De très nombreux licenciements sont prononcés. En 2010, l’activité d’ennoblissement est reprise par Akim Tazi (à la tête d’Holfipar) et Michel Deléglise (directeur industriel d’Avelana), avec 38 salariés (60 étaient initialement promis). Cette relance se fait au prix d’une division de la société Avelana en deux entités : « Avelana Société Nouvelle » qui assure la recherche et développement et la commercialisation (A. Tazi) et « Nestor », qui s’occupe de la fabrication textile (M. Deléglise). Le projet décline rapidement ; l’usine ferme définitivement avec la liquidation judiciaire annoncée le 3 septembre 2012. Le site est partiellement occupé par une entreprise de fabrication de textiles pour la défense en 2017, qui quitte les lieux dès 2018 en raison d’une contrainte environnementale.£L’aménagement de l’usine s’accompagne de la création d’une retenue d’eau utilisée pour l’activité.£L’unité compte 238 salariés en 2005, 270 en 2006, 38 en 2010.

L’usine consiste principalement en un bâtiment de forme approximativement rectangulaire, d’environ 200 mètres de long sur 100 mètres de large en moyenne, pour une surface au sol d’environ 20 000 mètres carrés. Le bâtiment s’étend sur huit travées successives de sheds de 25 mètres de large, dans lesquelles les ateliers prennent place.£Les murs porteurs, en béton, sont enduits. La charpente de l’édifice repose principalement sur un système de piliers et de poutrelles métalliques. Dans la partie méridionale du bâtiment , plus récente (salle 10 notamment), l’armature est constituée de piliers de béton armé soutenant une grande charpente en lamellé collé. Les charpentes soutiennent la toiture en shed ; la couverture alterne pans courts, au nord, en plexiglas ou verre, et pans longs au sud, en tôle de fibro-ciment.£La majeure partie du bâtiment s’élève sur un niveau unique, mais se développe en deux endroits sur un étage supplémentaire, permettant l’accueil de bureaux industriels et laboratoires (salles 11) et de bureaux (salles 16). Ces éléments en surélévation disposent d’une toiture plate.£L’intérieur du bâtiment abrite un ensemble d’ateliers alloués aux différentes étapes de la production. L’accès depuis l’extérieur se fait par différents portails métalliques en élévation nord, donnant sur la cour d’accès, et par les portes principales disposées dans les locaux administratifs, en élévation est. Les espaces intérieurs sont distingués par des cloisons plus légères, pleines ou s’interrompant à mi-hauteur, en parpaings de briques ou béton. Ils communiquent entre eux par des portes sans battants dont certaines sont fermées par des rideaux à lanières. Plusieurs salles intègrent des locaux annexes destinés à des fonctions de direction, de gestion ou de repos.£Les bureaux industriels (salles 11) s’organisent autour d’un couloir central, délimitant plusieurs salles aux cloisons vitrées pour partie. Eb élévation est, cette extension en hauteur donne sur l’extérieur, accessible par un escalier métallique.£Sur ses côtés ouest, nord et est, l’édifice est entouré d’une esplanade engravillonnée. A l’est de l’édifice principal, un bâtiment annexe en bordure du Touyre accueille la chaudière, le stockage du fioul et la station de collecte des eaux usées.

  • Murs
    • brique
    • béton
  • Toits
    ciment amiante en couverture, matériau synthétique en couverture
  • Plans
    plan allongé
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • shed
  • État de conservation
    bon état, établissement industriel désaffecté

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Michel Daynac, "Le secteur textile dans la région Midi-Pyrénées" et "Restructuration d'un groupe et reconversion d'un pôle industriel : le cas de Lavelanet", in C. Dupuy et J.-P. Gilly, L'industrie de Midi-Pyrénées : entre tradition et modernité, Toulouse
  • NOTB_S Archives Départementales de l'Ariège : 325W223 (dossier économique d'entreprise).£La Dépêche du midi.£Données orales CCPO, AMTPC, Alain Moreno, Léon Jeurissen, Valérie Foropon, Christian Laffont, René Hans.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93 0604788 ; 6292529/0604884 ; 6202490/0604812 ; 6202303/0604764 ; 6202322/0604721 ; 6202392
  • COORMWGS84 43.7253774578807, 1.81855802189908/42.9155127408787, 1.8362144458223/42.9138217271928, 1.83536736636594/42.9139862034442, 1.83477673765678/42.9146099221333, 1.83423806081224
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IV09160_LDESTREM
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM Villeneuve-d'Olmes
  • IMP 20220315_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété privée

fermé au public

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Pays des Pyrénées Cathares