Dossier d’œuvre architecture IA09010039 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
filature de laine Garros, dite du Moulin
Œuvre repérée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Pays des Pyrénées cathares

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ariège
  • Commune Lagarde
  • Adresse chemin du Moulin
  • Cadastre 2018 AD 686
  • Dénominations
    filature
  • Précision dénomination
    filature de laine
  • Appellations
    dite filature du Moulin

Au XIXe siècle, on trouve ici un moulin à farine, à l’'usage des habitants, au pied du village. Les propriétaires, les Bernard, disposent de nombre de terres et de personnel. Pierre Alexandre Bernard est un avocat de Pamiers. En 1831, on sait qu’il propose d’ajouter à la fonction farinière un moulin à huile et une scierie (qu’il alimenterait avec ses nombreux peupliers d'’Italie), ce qui lui est accordé par l’'administration ; mais pour des raisons imprécises, il renonce à son projet. Trois générations au moins se succèdent sur le site : Pierre Alexandre, puis Albert (médecin) et enfin Henri, qui lui s’'établit à Lagarde

A proximité immédiate, la famille Garros développe une activité de filature à partir d’'Etienne Marie Garros (né en 1872 à Lavelanet), au début du 20e siècle (années 1910) ; il en est probablement le créateur. Avec son fils Elie Georges (né en 1904 à Lagarde), ils établissent en 1938 une SARL ayant pour objet la filature de laines et cotons, dite Filature du Moulin-Etablissements Garros. Les apports sont constitués du fonds industriel et commercial, du stock préexistants, et de matériel (renvideurs, assortiment de cardes, etc.). Le tout provient alors de la communauté de biens ayant existé entre E. M. Garros et Mme Tisseyre, sa première épouse décédée en 1922. E. G. bénéficie de la cession des parts de son frère Albert, établi à Toulouse. Le capital social est alors de 232 000 francs. E. M. Garros meurt en 1941. Le capital passe à 250 000 francs. Noélie Carol est nouvelle associée ; elle détient 58 des 250 parts, E. G. Garros détenant les 192 autres. Si c’'est Etienne Garros qui fonde l'’usine dans les années 1910, au moins deux générations en amont ont déjà oeœuvré dans la laine. Le grand-père, Guilhem Garros, est fileur à la Mécanique de Sainte-Colombe-sur-l'’Hers dans les années 1850. Le père, André, l'’est à Lavelanet. Etienne Marie Garros, né en 1872 à Lavelanet, mort en 1943, fondateur de la filature du Moulin, a ensuite deux enfants : Albert Garros, un temps fileur auprès de son père, et surtout Elie Georges Garros, né à Lagarde en 1904, qui s’'impliquera comme co-gérant puis seul dirigeant. Les deux frères d'’Etienne sont aussi dans le métier :Louis est contremaître de chapellerie à Chalabre, Augustin contremaître de filature. Dans les années 1950, Etienne Garros est alors mentionné parmi les « filateurs forfaitiers et façonniers ». Le capital est à nouveau augmenté en 1950 (1,25 million de francs) puis en 1959 (5 millions). A cette date, les parts sont réparties entre Elie Garros (125 parts), Noélie Carol (58) et Odette Carbonnel, fille d'’Elie (67 parts) et épouse de Jean Carbonnel. Les Garros siègent à la chambre syndicale patronale du textile de Lavelanet-Laroque et environs, preuve de leur rayonnement et de leur participation à l’'essor économique du bassin du pays d’Olmes. Ils possèdent des terres, et une maison allouée aux métayers qui travaillent aussi à l’usine (on se souvient d’Italiens). En 1962, l'’entreprise est décrite comme « filature en tous genres, draperies, bonneteries, bérets, Ets Garros, filature du Moulin ». Il s’agit de l’'un des trois sites textiles de la commune de Lagarde, avec les établissements Bourdil (IA09010034) et la Mécanique. En 1969, une tornade cause de gros dégâts. En 1971, un incendie frappe le site et précipite la fin de l’'activité, épargnant les maisons d’habitation voisines. Odette et Jean Carbonnel investissent l'’ancienne filature du Ménéchal pour poursuivre le fonctionnement de l’'entreprise de filature familiale. A Lagarde, les ruines qui subsistaient ont été nettoyées vers 2000, de sorte à ce que les stigmates de l’activité industrielle soient aujourd’hui presque inexistants. La famille Garros possédait de nombreuses terres dans la « plaine » autour de l’usine. La propriété comprenait aussi une maison allouée à des métayers, de l’'autre côté de la route (parcelle 686). L'’usine se trouvait tout contre cette bâtisse.

L'’usine compte jusqu’à une grosse quarantaine d’'ouvriers après-guerre. Dans les années 1950, la filature emploie trente personnes (705 W 114).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Dates
    • date portée
  • État de conservation
    détruit, vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • Archives départementales de l'Ariège : 705W114 (effectifs des entreprises textiles du pays d'Olmes, années 1950).

    Effectifs des entreprises textiles du pays d'Olmes, 1983-1984 (doc. R. Librero).

    AD Ariège : 705W114
  • 7s452, 7s1261, 7u887, 342w15 : sinistres de 1969 et 1971

    AD Ariège : 7s452, 7s1261, 7u887, 342w15

Bibliographie

  • Revue Lavelanet et le pays d'Olmes, années 1962 à 1970

    Mairie de Lavelanet : non coté
  • Recherches menées par l'Association des Amis du Musée du Textile et du Peigne en Corne (AMTPC)

Lien web

Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2018
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Pays des Pyrénées cathares