La station thermale d’Usson se situe dans le canton de Quérigut dans l’Ariège. A la limite des deux départements de l’Aude et de l’Ariège, la station est nichée au cœur de la Haute Vallée de l’Aude. La rive gauche de l’Aude comprend l’établissement thermal (détruit en 2017), les annexes et la buvette. Sur la rive droite, dans l’Aude, est édifié le chalet.
L’exploitation connue des eaux date du milieu du XIXème siècle. En 1856, les eaux thermales sont sommairement collectées par des canalisations en bois, les baigneurs sont abrités par des auvents en bois (BRGM). Un premier petit établissement de bains est édifié en 1860. Il est alimenté par deux sources : Fontaine chaude (actuelle Ste Geneviève) et Fout das Lays (actuelle Source des Plaies).
Un arrêté ministériel daté du 25 juin 1877 autorise l’exploitation de la source minérale. Elle est alors propriété du Sieur Condamy demeurant au hameau d’Usson. Des fouilles mettent au jour de nouvelles sources sur la rive gauche de l’Aude. En 1881, l’établissement est alimenté par six sources. Deux de ces sources sont captées à l’intérieur du bâtiment : la source des plaies et la source Condamy (2 émergences) BRGM. 4 sources coulent à l’extérieur du bâtiment, la source Geneviève ou Soumain 1, la source Soumain 2, et deux sources non dénommées.
Lors de la construction de la route nationale 118 en 1885, la source Ste Geneviève est recouverte par les remblais et devient inaccessible. L’établissement identifié sur les vues anciennes est édifié en 1903. La source Sainte Geneviève est aménagée en source buvette de l’autre côté de la route, en bordure de l’Aude.
En 1906, un encart du Guide de Carcassonne indique que la saison thermale se déroule du 1er juillet au 31 octobre mais que l'établissement est ouvert à l'année. On peut y pratique la pêche et la chasse, dans un site jugé merveilleux. L'hôtel confortable bien d'être restauré à neuf et compte 120 chambres, aux installations modernes, avec électricité dans toutes les chambres et éclairage extérieur par des lampes à arc. La station est équipée pour les voitures : garage, fosse et dépôt d'essence. Une chambre noire est à disposition pour la photographie.
Un rapport du service des mines en date du 15 mai 1924 donne des informations précises sur l’emplacement des sources. La source des plaies est captée en son point d’émergence qui se situe au milieu du couloir dans l’établissement thermal. L’ancien bassin de captage aurait été transformé en une colonne d’ascension de 1m de haut et recouverte d’un chapeau de ciment armé. Le captage de la source Ste Geneviève est inaccessible car il se situe sous la route nationale 118, à 50m au sud de l’établissement. Seul de robinet de la buvette est visible, il est situé à 1,40m au-dessous du niveau de la route au bas d’un escalier qui surplombe la rivière. Le débit de la buvette n’est pas représentatif puisque la source alimente également un réservoir pour bains lui-même muré dans sa partie supérieure. La source Victoria se situe dans le parc à 30 mètres de la passerelle, en rive droite de l’Aude. Elle est aménagée en buvette.
Un arrêté ministériel du 9 mars 1926 autorise l’exploitation de la source des plaies. Le plan dressé à l'occasion du passage du président Doumergues en 1928 permet de voir l'organisation de la station : l'hôtel se trouve sur la partie audoise de la rivière de l'Aude tandis que sur la rive ariégeoise se déploie le parc ponctué de deux fabriques : un kiosque et une buvette (source Victoria), placée dans l'axe du pont réunissant les installations de la station. La maison à droite du parc correspond au chalet toujours en place.
Par la suite, la fréquentation des bains décline rapidement. En 1950 les deux sources exploitées sont la Fontaine des plaies et la source Ste Geneviève. L'établissement thermal compte sept cabines avec baignoires en marbres. Les eaux sont évacuées dans le cours de l'Aude. Un seul hôtel "très propre, très bien tenu, pouvant héberger la clientèle la plus difficile" compte alors 90 chambres. La station reçoit alors une soixantaine de baigneurs annuels (AD09-342W59 ). Les sources et les captages sont abandonnés en 1954, l’exploitation des eaux s’achève alors. En 1957, la société thermale de l’Aude demande le renouvellement du droit d’exploitation à l’émergence et après transport pour les sources des plaies, Ste Geneviève, Condamy et Marie. Cette demande reste sans suite, l’établissement reste inexploité.
Après plusieurs décennies d’abandon, la station d’Usson est aujourd’hui hors d’activité. L’établissement thermal a été détruit fin 2017. Le chalet est propriété privée, le parc est inaccessible ainsi que les vestiges de la buvette. Ne restent en élévation que les annexes de l’établissement.