Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ariège - Pays d'Olmes
  • Commune Lavelanet
  • Adresse rue Mirabeau
  • Cadastre 2015 C2 3083 à 3085 , 4006, 4007, 4009, 5128, 5134, 5136, 5138, 5140, 6954, 7060 à 7067
  • Dénominations
    usine d'apprêt des étoffes, usine d'impression sur étoffes, usine de préparation de produits textiles
  • Appellations
    Roudière
  • Parties constituantes étudiées

La société Roudière, créée le 2 juillet 1947 par André Roudière (Livret d'accueil Roudière 1973, p. 7), porte le nom d'André Roudière et Cie, puis ""Tissus Roudière"". Elle est fondée par André Roudière, associé à son père Barthélemy Roudière, tisserand, et son frère Augustin Roudière, sous forme d'une Société à responsabilité limitée. Située au début dans un bâtiment de taille modeste, localisé rue de l'Industrie, cette entreprise ne cesse de grandir par la suite, comptant 122 ouvriers à la fin des années 1950 (AD09, 705 W 114), et 48 métiers à tisser en 1961. Dans les années 1960-65, André Roudière rachète l'entreprise Ichard (1er bâtiment situé chemin de la Coume) et agrandit peu à peu les locaux pour donner naissance à l'usine de tissage de La Coume (IA09010002).£Au début des années 1960, Roudière investit un autre site, de l'autre côté de la rue Mirabeau, en bordure du Touyre, qui comprend le siège social et les apprêts de tissus ""tissés teints"" et La Coume comprend l'usine de tissage de tissus ""tissés teint"". Cette usine est communément désignée sous le nom de ""site Mirabeau"". Le premier bâtiment construit à Mirabeau a vraisemblablement vu le jour au début des années 1960 (vers 1961 probablement). Aujourd'hui les limites de ce bâtiment ne sont pas connues mais d'après l'architecture de l'ensemble il semblerait que ce premier bâtiment corresponde, pour partie, à la partie usine actuelle (A).£Comme il ne dispose pas de filature, Roudière travaille avec ""Bergère"", qui était une filature de cardé, puis de cardé et peigné, située rue Jacquard (future usine FTL, IA09005111). La filature Bergère a été construite vers 1965 et agrandie en 1972 (AD09, 482 W 124). La même année, André Roudière fait construire la ""teinture Jacquard"" juste à côté de Bergère (IA09010073). Au début des années 1980, l'entreprise Roudière rachète ""Bergère Textilia"". Parallèlement, l'entreprise Roudière doit son essor à son engagement dans le filon des fibres synthétiques (Tergal…). La société entre en bourse en 1971 (données AMTPC), et assure au début de la décennie environ la moitié de la production textile du pays d'Olmes. Spécialisée dans les tissus d'habillement pour hommes et jeunes garçons à ses débuts, l'entreprise investit aussi le domaine féminin à partir de 1959.£Avant 1973, (Livret d'accueil Roudière 1973), des bâtiments ont été accolés à l'ouest et au sud de l'usine Mirabeau (B). Ces bâtiments correspondent aujourd'hui en grande partie à la propriété du Conseil Départemental de l'Ariège. Parmi ces ajouts, se trouve l'atelier-terrasse (A'). D'après le style architectural, il semble que la barre d'immeuble située au bord de la rue Mirabeau ait été construite à la même époque. En 1973, ce bâtiment abritait un magasin de vente et le logement du gardien (Livret d'accueil Roudière 1973). Si le sous-sol et le parking situés sous la tour ont semble-t-il été rajoutés en même temps que les ailes ouest et sud, la tour en elle-même (C) a été construite entre avril 1974 et décembre 1975). Une esquisse d'avant-projet datant d'avril 1974 indiquent en effet la surélévation du parking afin d'agrandir les bureaux. Dans les années 1965-1970 (avant 1973), plusieurs éléments ont été ajoutés. D'une part, un étage a été construit sur une partie de l'aile sud (B') et d'autre part, des bâtiments ont été accolés au sud-est de l'usine (D).£En 1976, Roudière fait construire une usine de 40.000 mètres carrés au hameau de Saint-Nestor, à Villeneuve-d'Olmes (IA09010046). Cette usine (baptisée « Nestor », ensuite nommée « Avelana ») est spécialisée dans le tissage d'écrus (fils non teints), teinture en pièce (teinture d'écrus) et atelier d'apprêts pour écrus.£La même année, l'entreprise d'André Roudière passe sous le contrôle financier du groupe ""Révillon"", puis de la ""Compagnie financière de Matignon"" (CoFiMat) en 1983 (Minovez, 2013, p.179). Vers 1979, André Roudière prend sa retraite et nomme Jacques Foropon PDG de ""Roudière"". Vers 1982, André Roudière vend ses parts au groupe cotonnier normand Masurel, filiale de Révillon. Ce dernier nomme Jean Arpentinier PDG et Jacques Foropon, ancien directeur du marketing sous Roudière, devient alors Directeur Général (Minovez, 2013, p.165). En 1983, le groupe maîtrise toutes les étapes de la production textile ; il atteint le milliard de francs de chiffre d'affaires (données AMTPC), et compte 2500 salariés en 1987, se positionnant alors sur les productions milieu de gamme (Daynac, 1994, p.159). En 1986, les Ets André Roudière deviennent ""Tissus Roudière"" (Daynac, 1994, p. 172).£En 1988 le groupe ""Chargeurs"", dirigé par Jérôme Seydoux, rachète Roudière et licencie 750 personnes. Ce licenciement, dur sentimentalement, s'est plutôt bien passé syndicalement car les ouvriers s'y attendaient plus ou moins par rapport au bilan de l'entreprise. En 1990, ""Chargeurs"" effectue un deuxième licenciement de 450 personnes. Celui-ci s'est très mal passé car il a été totalement incompris. Il y a eu de lourdes manifestations, les locaux ont été occupé par les employés, le directeur général, Jacques Foropon a été séquestré. En quatre ans, le groupe perd 50 % de ses effectifs (Daynac, 1994, p.176). La baisse de l'activité impacte les sous-traitants, qui disparaissent progressivement. En 1989-1990, le groupe ""Chargeurs"" procède à une restructuration de la société ""Roudière"" (Minovez, 2013, p.165) en créant quatre sociétés indépendantes : ""Roudière SA"" (360 salariés en 1994), sur le site de la Coume, qui se spécialise dans les tissus hommes (polyester laine fibres longues tissé teint), ""Avelana"" sur le site Nestor, qui se spécialise dans l'habillement féminin, ""FTL"", associant filature et teinture de laine dans un ensemble comprenant la teinture Jacquard et la filature Textilia (témoignage oral) et ""Brantôme"", filiale de la société ""Deldicque"" implantée dans le nord de la France, qui se spécialise dans les costumes pour homme en tissés teints. Cette dernière fonctionne moins de 2 ans et ferme en 1991. ""Chargeurs"" crée également ""Méca 09"" en 1988, dans les locaux de l'ancienne usine SITA fondée par Roudière (IA09010020), avec les anciens maçons et électriciens de ""Roudière"" (Minovez, 2013, p.179).£Au début, les ""Tissages La Coume"" et ""Mirabeau"" restent associés sous la dénomination ""Roudière SA"", mais les deux unités se séparent en 1992. ""La Coume"" devient indépendant sous l'appellation ""Intertis"" et ""Mirabeau"" devient ""Mirabeau SA"". Mais lors de cette séparation, les bâtiments de la pépinière actuelle et de la Tour Mirabeau ne sont plus occupés, il ne reste que la partie usine des apprêts proprement dite qui est en activité au 6 bis rue Mirabeau. La ""Filature Jacquard"" devient ""Filature Teinture de Lavelanet"" (FTL), rue Jacquard. Le groupe ouvre également TCS (Tissages Central Sud) à La Bastide-de-Bousignac, qui reprend une partie des salariés de Brantome.£En 1999, René Hans, qui était directeur technique de Mirabeau devient PDG de FTL, qui comprend alors la teinture Jacquard, la filature de Lavelanet et deux autres filatures, une au Portugal et une en Lituanie. M. Hans rachète la teinture et filature de Lavelanet et celle du Portugal, en s'associant avec Eugène Liagre, qui depuis 2010 est seul propriétaire de la filature du Portugal. Fin 2004, il dépose le bilan de la filature de Lavelanet et fin 2009 est prononcé celui de la teinture, qui continuait à alimenter la filature du Portugal. La pépinière d'entreprises Cap Mirabeau est créée en 2000.£En 2002 ""Fashion Company"", nouvellement créée, devient une filiale du groupe ""Chargeurs Fashion"" qui assure la gestion de l'usine de la Coume (Minovez, 2013, p.179). En 2007, le groupe marocain ""Holfipar"" entre dans le capital de ""Fashion Company"" à parts égales avec ""Chargeurs"" puis récupère toutes les parts le 9 octobre 2009 (Minovez, 2013, p.180). L'usine ""Mirabeau SA"" ferme le 20 avril 2009 et ""Tissages Central Sud"" (TCS), à La Bastide-de-Bousignac, ferme la même année (en février ?). ""Fashion Company"" ferme le 18 mars 2015 les locaux ""Roudière"".£Les bâtiments du site Mirabeau accueillent ensuite plusieurs activités administratives et économiques, dont des locaux du département, avant d'être entièrement détruits en 2016.

L'ensemble Mirabeau se compose de la partie usine, installée en grande partie en sous-sol ; des bureaux (aujourd'hui Ariège Expansion) et de la tour.£La partie usine de l'ensemble Mirabeau est construite en béton. Certaines cloisons sont en parpaing de béton, d'autres en briques. Le toit en sheds, reposant sur une charpente métallique, comprend une partie en verre (nord) et une partie en plaques de ciment-amiante (sud). L'usine comprend 8 rangées de sheds de 10,5m de large chacun.£La majeure partie de l'usine se situe à l'étage de soubassement. Celui-ci comprend une vaste salle où étaient situés, dans la partie nord, les apprêts secs, les apprêts mouillés, la chaufferie et des bureaux et dans la partie sud, la salle de ""Visite Après Teinture"" et la salle d'expédition. Cette grande salle est bordée au nord par plusieurs alvéoles (stock, réfectoire, pompes, bourres humides, atelier de mécanique, dépôt de bourres, transformateur, compresseur), à l'ouest par le local technique et la salle comprenant le fioul. Au sud, se situent les quais, donnant sur le parking et une salle d'archives, qui dans les années 1970, servait à l'échantillonnage. Cette dernière, de forme arrondie dans son angle sud-ouest, possède un étage, communiquant auparavant avec l'espace d'échantillonnage par un escalier droit en béton.£A l'est de cette grande salle, deux bâtiments ont été rajouté sans doute dans les années 1965-1970 (voir schéma chronologique). Jusque vers 1972-73 (construction de la teinture Jaquard), leur sous-sol était destiné à la teinture, puis au stock. Un monte-charge et un escalier permettent d'accéder à l'étage (rez-de-chaussée de l'ensemble Mirabeau). Cet étage comprenait, au moins jusqu'en 1973, une partie teinture et une partie laboratoire. La partie la plus à l'est, contre le Touyre, comprend une grande salle de cinq travées avec charpente en lamellé-collé. Ce type de charpente se retrouve également à l'ancien gymnase, construit en 1966, ainsi qu'à l'ancienne usine de La Coume (aujourd'hui hôtel d'entreprise), construite à la même époque.

  • Murs
    • béton
    • enduit
  • Toits
    ciment amiante en couverture, béton en couverture
  • Étages
    étage de soubassement, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
    • dalle de béton
  • Couvertures
    • terrasse
    • shed
  • État de conservation
    détruit après inventaire

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Michel Daynac, "Le secteur textile dans la région Midi-Pyrénées" et "Restructuration d'u groupe et reconversion d'un pôle industriel : le cas de Lavelanet", in C. Dupuy et J.-P. Gilly, L'industrie de Midi-Pyrénées : entre tradition et modernité, Toulouse,
  • NOTB_S Archives départementales de l'Ariège : 123W40 (statuts de l'entreprise), 325W223 (assemblée générale 1977 et bilan social 1978), 446W163 (dossier économique années 1960), 482W124, 705W114 (description de l'entreprise, 1960), matrices cadastrales (séries 5
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93 0605993 ; 6204894/0605983 ; 6204938/0606034 ; 6205043/0606113 ; 6204926/0606110 ; 6204879/0605993 ; 6204894
  • COORMWGS84 42.9372754476335, 1.84935301842984/42.9376697855578, 1.84922278734288/42.9386206292639, 1.84982822486011/42.9375789069503, 1.85081591263034/42.9371558898, 1.85078756961822/42.9372754476335, 1.84935301842984
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IV09160_LDESTREM
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM Lavelanet
  • IMP 20220315_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété du département
    propriété de la commune
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015, 2017
Articulation des dossiers