• patrimoine industriel
ancienne filature Bourges puis usine Bergère, puis SAB , tissage Soum
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ariège - Pays d'Olmes
  • Commune Montferrier
  • Adresse C.D. 9
  • Cadastre 1834 A4  ; 2015 A5 3315, 3560, 3561, 3634, 3909, 3910
  • Dénominations
    filature, usine textile, tissage, usine de bonneterie
  • Précision dénomination
    filature de laine, tissage de laine
  • Appellations
    filature Bourges puis usine textile Bergère, puis SAB, tissage Soum
  • Parties constituantes non étudiées
    canal

En mars 1833, Jean-Paul-Marie-Bazile Bourges, filateur de laines, domicilié à Bélesta, demande l'autorisation de construire sur la rive gauche du Touyre, une filature de laines à deux assortiments et une foulerie de draps à trois auges sur un terrain qu'il possède à Montferrier. Cette demande est autorisée par ordonnance du roi le 22 avril 1834 (AD09 7S494). Aujourd'hui ce bâtiment n'existe plus. Sur le cadastre napoléonien on constate que le plan des bâtiments diffère légèrement de ceux de la demande d'autorisation de 1834. Selon un plan de 1894, dressant la liste des industries du Touyre, cette usine appartient alors à M. Lacoustène et est en reconstruction. En 1915, elle est propriété de Madame Bezombes Joseph (AD09 7S494), qui expose alors qu'elle doit réparer le barrage de son usine. D'après le document d'archives, il semble toujours s'agir d'une filature. Les plans dressés en 1948 et 1949 sur les communes du pays d’Olmes (AD09, 1Fi63 et 5Fi) et les photographies aériennes de 1942 montrent que les bâtiments correspondant aux actuelles salles 17 et 18 et allant jusqu’à la route, ont été élevés entre 1949 et 1953.£Sur un plan de 1951, concernant l’usine SOTAP, située plus en aval, l'usine est dite usine Bergère (AD09 482w131). Bien que le plan soit incomplet, on devine alors une usine prenant place entre le Touyre et la route de Lavelanet, cependant, cela ne semble pas correspondre exactement aux bâtiments actuels. Les frères Bergère, Aurélien et Ferdinand, possédaient effectivement la filature de Montferrier, dans laquelle la SAB s'est ensuite installée en partie ; l'autre partie ayant été vendue à l'entreprise de tissage Soum. Tissage à façon, l’entreprise Soum s’installe à Montferrier au milieu des années 1960. Elle avait été fondée à Lavelanet (l’Hirondelle), vraisemblablement dans les années 1930. La société s’appuie initialement sur l’association entre Louis Soum, Pousse, Clanet et François Rivière. Jean et Louis Soum, fils de Louis Soum (1e génération) assurent ensuite la direction de l’usine. La troisième génération est incarnée par Paul et Louis (3). En 1964, à la mort de Louis Soum (1), Paul et Louis installent l’activité dans un atelier situé avenue du Maréchal Leclerc à Lavelanet (ils travaillent alors principalement pour Dumons), puis rachètent ensuite une partie de l’usine Bergère de Montferrier (filature et apprêts) pour y adjoindre le tissage. Le créneau « fabrication » est abandonné par la suite, l’usine reprenant son statut d’entreprise façonnière, essentiellement pour Roudière, jusqu’à cession de l’activité en 2006. La partie nord de la salle 16 a été rajoutée entre la fin des années 1960 et le début des années 1970. L’ensemble comprenant les salles 16 et 17 semble avoir été profondément remanié au début des années 1980, voyant sa couverture en shed remplacée par deux travées de couverture en tôle à deux pans à cette époque.£La Société ariégeoise de bonneterie s’installe à Montferrier à une date inconnue. La SAB avait été fondée à Lavelanet le 1er janvier 1941 en tant que SARL. Jusqu’en 1951, l’entreprise est dirigée par Noël Courset, fondateur des établissements Courset-Barthez en 1920, dont la SAB avait pris la suite et qui employait une dizaine de personnes avant la guerre. En 1954, T. Royaerts, directeur technique et commercial d’origine belge, devient actionnaire principal et dirigeant de la société, associé à l’industriel lillois Maurice Delhoumeau. A partir de la fin des années 1950, la SAB se repositionne sur les fibres synthétiques (nylon, rilsan), au détriment du coton et de la rayonne. L’entreprise est alors spécialisée dans la fabrication de sous-vêtements et de textiles synthétiques pour l’habillement, l’ameublement et la carrosserie automobile (Citroën de 1956 à 1960, Simca, Peugeot – notamment la 404). L’entreprise se développe sur le créneau de la fabrication de maille, très original en pays d’Olmes, via les marques « Montségur » (pour le tissu habillement) et « Ormavyl » (pour l’ameublement). Les publicités des années 1960 et 1970 présentent l’activité comme relevant de la fabrication de « sous-vêtements et tissus d’ameublement ». En 1962, le siège social de la SAB se trouve alors au 8 avenue du Général de Gaulle à Lavelanet. Magasin de stockage, contrôle et expéditions prennent place dans les anciens locaux Barthez-Courset, en arrière des bureaux (IA09010127). Le magasin de matières premières et les ateliers sont installés dans des locaux rachetés en 1957, à Lavelanet, au 46bis de l’avenue du Général de Gaulle (site disparu aujourd’hui). L’ensemble de la fabrication déménage au début des années 1960 à Laroque (IA09010076), puis investit le site de Montferrier, jusqu’alors occupé par l’usine Bergère. Deux sites de fabrication sont actifs au cours de son histoire : l’un à Montferrier (pour la filature, la teinture et les apprêts), l’autre à Laroque (bureaux et tricotage). A une date inconnue, la SAB se replie sur son site ferrimontain, probablement après un incendie sur le site de Laroque, vers 1979. L’activité faiblit et l’entreprise délaisse l’habillement. Au début des années 1990, la SAB met au point de nouveaux tissus techniques, notamment un tissu ignifugé destiné à la fusée Ariane, qui relance la production. Les lourds investissements consentis au début des années 2000 ne suffisent pas à sauver l’activité. La SAB a fermé ses portes en 2003 (liquidation prononcée le 17 mars 2003. Une partie des bâtiments a été incendiée en 2014. Dès lors, la destruction du site est envisagée.£A la fin des années 1950, l’usine Bergère compte 111 salariés (AD09, 705W114). En 1972, elle en compte 108 (AD 09, 473W108). En 1964, l’usine Soum compte alors 64 ouvriers ; ils sont 11 en 1984. La SAB emploie 150 personnes sur ses deux sites en 1976, puis 34 personnes en 1984 ; à sa dissolution, l’entreprise employait 19 personnes.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • datation par source

Le site de la SAB se situe dans la partie nord de la commune de Montferrier, en face du cimetière actuel, sur la rive gauche du Touyre. Il s'étend sur un hectare et demi de terrain et comprend 8000 m2 de bâti sur deux niveaux. Les premiers bâtiments des usines Bourges et suivantes ont aujourd'hui totalement disparu. L'ensemble comprend des bâtiments d'usine (anciens et récents) et des logements.£Les bâtiments d'usine sont composés d'un sous-sol et d'un rez-de-chaussée. Ils sont en très mauvais état dans leur partie nord car en partie incendiés en 2014. Les bâtiments les plus anciens, encore visibles aujourd'hui, semblent d'après leur architecture et les documents d'archives, être ceux situés le plus proche de la rivière (compte-tenu de l'usage originel de la force hydraulique), comprenant une partie usine, couverte de toits en sheds (A), et la partie habitation située le long de la rivière (B), qui abritait des logements d'ouvriers à l'étage. S'y ajoutent une partie usine plus récente (C), fortement remaniée dans les années 1970-1980, qui se distingue du reste par sa toiture à deux pans, et l'ensemble du bâti relatif à l'usine textile Soum (D).£La partie ancienne de l'usine (A) possède une toiture de 7 sheds orientés est-ouest, en tuile mécanique. Ses murs extérieurs sont cimentés et partiellement habillés de tôle en élévation nord, et associent brique et béton sur l'élévation sud-est donnant sur le Touyre. Cette élévation, la plus ancienne, est percée de fenêtres vitrées sur toute sa longueur au premier niveau, et de fenêtres plus petites sur le niveau supérieur. L'extension correspondant aux salles 7 est plus récente ; ses murs extérieurs sont cimentés, sa toiture est en tôle. La grande salle 1a (lainage) s'étend en prolongement des ateliers 17 et 18. Elle est en occupée en partie par une mezzanine bétonnée (3+)dont l'usage est incertain. Elle est prolongée sur l'élévation sud-est par une série de petits espaces semi-cloisonnés qui accueillaient les activités de foulage et lavage de la laine (3a, b, c), dans lesquels les bacs de travail sont en partie visibles. Le reste du bâtiment se compose d'espaces de petite dimension qui accueillaient la chaufferie et le traitement des eaux (salle 4), le laboratoire (5a), la teinture (5b), le stockage des matières premières (7, 9a et b), les apprêts (8) et la centrale d'alimentation (10) dans laquelle des machines de commande sont encore visibles. Autour de la cour intérieure ouverte en élévation nord, s'organisaient les locaux destinés aux bureaux et aux logements de fonction (salles 13 en rez-de-chaussée et premier étage reliés par un escalier en bois, aux accès extérieurs murés), la première chaufferie (11) et le magasin (12), et un portail d'accès aux ateliers (1b).£L'ensemble des logements SAB (B), non visité, s'inscrit dans un bâtiment au plan allongé, à la toiture de tuiles mécaniques à deux pans, s'élevant sur deux niveaux dont le supérieur comprend un balcon. La façade est percée aux deux niveaux de fenêtres aux menuiseries de bois et de portes, ces dernières étant condamnées.£La partie la plus récente (C), qui a subi un incendie dans sa partie contiguë à la route, se compose principalement de deux grandes travées avec toiture à double pente, recouverte de plaques d'éverite, percée de lucarnes et posée sur une charpente métallique. Les élévations extérieures sont recouvertes de tôle, exception faite du niveau inférieur, visible en élévation est, simplement cimenté et percé de portails métalliques condamnés. Les salles 17 et 18 constituent deux grands ateliers communicants. La salle 2, initialement comprise dans le bâtiment A, a été remaniée à la construction de la partie C. La jonction avec la salle 16 se fait via un portail coulissant. C'est aussi par la salle 16 que se faisait l'un des principaux accès aux ateliers depuis l'extérieur, par un portail métallique.£Les anciens bâtiments Soum (D) associent, de la rivière vers la route, une toiture à double pente, une toiture de 2 sheds, puis une toiture à double pente, toutes trois en tuile mécanique et orientées nord-sud, et enfin une toiture à double pente en tôle orientée est-ouest. En amont, l'ensemble est adossé à un bâtiment plus haut, d'usage résidentiel, dont la toiture à double pente suivant la même orientation, est en tuile canal récente.£Une cheminée, en bon état de conservation, se situe à l'ouest des bâtiments d'usine, à la jonction des ensembles A et D. Elle est en briques réfractaires posées en boutisse, et sa base est plus large que son sommet. Celui-ci est encore muni de son couronnement, et coiffé d'un paratonnerre.£Le sous-sol des bâtiments d'usine est bétonné, avec système de piliers porteurs en béton. Dans la partie la plus ancienne, certains murs sont en brique et ceux jouxtant la rivière sont percés de grandes baies à gros carreaux de vitre. Le sous-sol comprend des vestiaires, accessibles depuis la salle 18, composés de trois WC à la turque, deux douches et une fontaine à vasque circulaire. On compte également trois salles de bourre, accessibles depuis la salle 17 par un escalier désormais condamné. Historiquement, le sous-sol a également vu s'effectuer le traitement des eaux usées et a abrité les citernes de fioul nécessaires à l'alimentation de l'usine.£Les murs des bâtiments les plus anciens sont recouverts d'une tôle beige, sur laquelle on peut lire, à plusieurs endroits, ""S.A.B"" et ""Jersey Montségur"", dénominations respectives de l'entreprise et de sa marque commerciale à la fin du 20ème siècle.£L'ancien canal d'alimentation est encore visible au départ de la chaussée sur le Touyre.

  • Murs
    • métal
    • brique
    • enduit
    • maçonnerie
  • Toits
    matériau synthétique en couverture
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • charpente métallique apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
    • shed
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté, menacé

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Dossier d'expertise de 1969, Cabinet Lecart (collection AMTPC).
  • NOTB_S Archives départementales de l'Ariège : 7 S 494 (plan et documentation relatifs aux prises d'eau 1833-1915), 3 P 729 (plan napoléonien), 482 W 131 (plan du réservoir de mazout - société Marius Carol et Cie, 1951), 705 W 115 (demande de prime d'équipement S
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93 0601750 ; 6200528/0601740 ; 6200568/0601714 ; 6200607/0601675 ; 6200582/0601687 ; 6200531/0601639 ; 6200509/0601625 ; 6200483/0601631 ; 6200447/0601706 ; 6200476/0601750 ; 6200534/0601750 ; 6200528
  • COORMWGS84 42.8974488692223, 1.79823975081907/42.8978071647967, 1.79811000658375/42.8981542783511, 1.79778476828134/42.8979241476524, 1.7973124588738/42.89746721926, 1.79746871677483/42.8972628290674, 1.79688578767131/42.8970271291939, 1.79671941737033/42.8967042538
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IV09160_LDESTREM
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM Montferrier
  • IMP 20220315_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété publique
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2015