• patrimoine industriel
Bâtiment dit la batteuse hydraulique
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ariège - Castillon-en-Couserans
  • Hydrographies la Bouigane
  • Commune Audressein
  • Cadastre 2002 A 1308
  • Dénominations
    hangar agricole

Edifice privé à vocation communautaire, construit à la fin du 19e siècle, et intégré à un groupe d'équipements ruraux comprenant un lavoir et un moulin. Ce dispositif témoigne d'une organisation semi-collective du travail agricole et d'une capacité d'invention vernaculaire assez répandue au 19e siècle.

A la fin du XIXe siècle, existe déjà un moulin sur le site. En 1882, Pierre Bardou, propriétaire du moulin, demande à Joseph Pic son voisin, qui est à la fois menuisier, éleveur, industriel et chevalier du mérite agricole, d'installer des machines (batteuse et tarare) sur son terrain.

En septembre 1888 la commune propose de vendre à M. Pic un second terrain provenant de l'excédent du chemin du Biouès. L'acte de vente est passé le 30 octobre 1888 devant Maître Morère, notaire à Balaguères. Les deux machines sont alors installées sur ce nouveau terrain plus accessible du chemin pour les charrettes. L'activité de battage en plein air débute alors mais le voisinage se plaint de la poussière et du bruit, ce qui conduit Joseph Pic à construire dès 1889 un hangar pour abriter les machines. La batteuse et la tarare sont installées au rez de chaussée tandis que le premier étage est réservé à un grenier.

En 1890, le bâtiment est prolongé d'un mur de moellons et mortier de chaux. L'année suivante, le 4 août 1891, on installe dans la partie sud-ouest une façade mobile qui permet d'aérer le bâtiment lors du dépiquage. Plus tard, le moulin, transformé en maison d'habitation par son propriétaire entraîna la modification du toit de la batteuse.

Le bâtiment va servir l'activité économique de la commune et des environs de 1883 à 1946.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1888, daté par source

Le bâtiment se situe au centre du village, à proximité immédiate du vieux pont qui, enjambant la Bouigane, relie les différents quartiers de l'agglomération, ainsi que du lavoir.

Il s'agit d'un édifice de plan trapézoïdal, orienté sud-ouest - nord-est, parallèlement aux eaux de fuite du moulin, en partie dérivées sous son soubassement. Il associe, en fonction de sa destination même, plusieurs matériaux : le soubassement, laissant passer les eaux du canal du moulin sont en pierre ; mais, dans l'élévation, seul le long mur sud-est est maçonné, les parois nord-ouest et sud-ouest étant faites de panneaux de bois, en grande partie mobiles pour ce qui est de la paroi nord-ouest : le pignon nord-est quant à lui est presque entièrement ouvert sur l'extérieur à l'exception de sa partie nord fermée au rez-de-chaussée par un portail à double battant. Cette disposition particulière répond à la fonctionnalité même de l'édifice. La couverture est faite d'ardoises établies sur le voligeage constitué de planches simplement refendues.

Un système de "pont-levis" sur la paroi nord-ouest s'abaisse sur un muret construit sur la rive opposée du canal de dérivation, permettant ainsi la communication avec le premier étage de l'édifice. Il est mitoyen du moulin par son petit côté sud-ouest.

L'ensemble est couvert d'un large toit d'ardoises, au profil asymétrique dû à la forme trapézoïdale du bâtiment, son extrémité sud-ouest n'étant couverte que par un versant ; le deuxième versant établi sur un plan triangulaire allongé part en oblique du mur de fond pour s'épanouir peu à peu, appuyé sur la paroi de bois nord-ouest, qui elle-même, voit peu à peu sa hauteur diminuer. Ce profil est dû aussi à la différence de hauteur entre la paroi de bois et le mur maçonné sud-est.

Du sud-ouest au nord-est, la hauteur de ce mur va diminuant cependant que la surface couverte s'élargit, cette paroi de bois divergeant très sensiblement par rapport au mur sud-ouest maçonné, pour suivre le cours du canal de dérivation ; cela donne ainsi à l'édifice son étrange silhouette.

Le sous-sol contient le mécanisme d'entraînement de la machine : une ouverture pratiquée dans le mur nord-ouest permet le passage des eaux échappées du moulin. Le flux actionne un ensemble de rouages qui transmettent le mouvement à un système de roues installées au rez-de-chaussée, puis à la machine elle même installée à l'étage.

Le rez-de-chaussée, en partie fermé au nord-est par une porte, devait servir de lieu de stockage ; il abritait aussi les installations relais entre le mécanisme du sous-sol et l'étage : système des courroies et roues de transmission, van destiné à récupérer les grains tombés au rez-de-chaussée, dispositif d'enroulement de la poulie destinée à commander l'ouverture du pont-levis.

A l'étage, la machine installée approximativement au centre de la pièce, est constituée d'un ensemble de godets, qui, mis en mouvement par une roue et des courroies de transmission, servaient à battre le blé. Deux orifices ménagés dans le plancher, latéralement à la machine, permettaient le passage des courroies de transmission depuis le rez-de-chaussée ; une ouverture plus grande, sous la machine, livrait la place au van.

Le mur nord-ouest est en bois totalement amovible : des doubles portes fermées par des espagnolettes à l'intérieur permettaient l'aération de la pièce au moment où la machine était en marche et où l'atmosphère était rendue irrespirable et la visibilité très réduite. Sur cette même paroi, le système de poulies relié au mur opposé permettait de monter ou de baisser le pont-levis. Ce dernier, communiquant avec le rez-de-chaussée, permettait de s'approcher du bâtiment avec les bottes de blé qui étaient jetées au premier étage.

L'eau dérivée de la rivière Bouigane met en mouvement une turbine qui actionne le ventilateur et la batteuse qui se trouve au 1er étage.

  • Murs
    • pierre maçonnerie
    • bois
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Énergies
    • énergie hydraulique
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2003/03/17
  • Précisions sur la protection

    Le bâtiment en totalité, y compris l' ensemble du mécanisme hydraulique et la machine de battage elle-même (cad. A 1308) : inscription par arrêté du 17 mars 2003£mécanisme ; machine de battage

  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003, 2022