• patrimoine industriel
ancienne forge à la catalane puis usine textile, aujourd'hui désaffectée
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Pays des Pyrénées Cathares

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ariège - Pays d'Olmes
  • Commune Villeneuve-d'Olmes
  • Adresse chemin du Martinet
  • Cadastre 2017 B 11 955, 1024, 1083, 1247, 1280, 1192, 1247, 1663 à 1672, 2095
  • Dénominations
    forge catalane, filature, tissage, usine d'impression sur étoffes

On sait que deux forges sont attestées à Villeneuve-d'Olmes au 15e siècle (Bayle, 1999, p. 127). Elles sont propriétés de la famille de Lévis et Villeneuve est l'un des principaux centres métallurgiques du secteur. Au lieu-dit la Fonde, Guilhem Delors, marchand ferrier de Toulouse, construit en 1533 une forge et son martinet. On parle de ""deux fornels à la genevoyse"", parfois également qualifiée de ""fonde et molline"". Il concrétise vraisemblablement un projet de ""martinet à la genevoyse"" attesté dès 1527. Le site garde de cette époque le toponyme vernaculaire « Le Martinet ». Au site industriel sont joints une maison, un poulailler, un jardin, des champs et des prés, un bâtiment pour le foin, ainsi qu'une allée conduisant à la forge primitive dont il ne reste que des murs. Dans les reconnaissances au roi de 1540, sont citées deux molines à fer et ""une fonde à faire fer"". Il y a donc trois usines distinctes : la fonde avec sa forge et son martinet et la moline neuve. Cet ensemble est revendu 1000 livres par son fils à Bernard Garrigue, sur qui Philippe III fait jouer son droit de prédation en 1547. La moline neuve, qualifiée de forge vieille dans la seconde moitié du 16e siècle, a peut-être cessé de travailler dès 1555 puisque moline et fonde sont affermées ensemble à partir de 1553 (Bayle, 1999, p. 127 et 128). A la fin du 18e siècle, de décembre 1793 à octobre 1794, on érige sur le même site un haut fourneau. La première mise à feu se fait le 5 mars 1795 mais se solde par un échec (Fabre et Cantelaube, 2016, p. 125). En 1813, Madame de Rochechouart demande en son nom et en qualité de tutrice des enfants Lévis-Mirepoix, une permission de 90 ans pour maintenir l'existence de la forge et du martinet, ce qui sous-entend qu'elle était encore en activité. Dans les années 1880-1890, la forge est remplacée par une usine à apprêter les draps appartenant au sieur Paul Bastide. Le site accueillera un temps un tissage en plus, mais l’activité est principalement marquée par le foulage et la teinture. Paul Bastide épouse une fille Sicre, issue d’une famille de cloutiers de Villeneuve. L’usine passe aux Sicre. Pendant la Première guerre mondiale, les Bastide et les Sicre regroupent leurs activités sur le site du Martinet. A la fin des années 1930, la teinture est brièvement propriété de l’industriel de Lavelanet René Calvet. Au milieu du XXe siècle, l’usine de teinture passe aux Maris par Joseph Sicre, dont la fille, Marie Paule Sicre, épouse Maurice Maris. Peu après 1945, un atelier de teinture est établi à proximité par Maurice Maris, lequel rachète les parts de son beau-frère en 1974 (rachat de la Sté Sicre). Le capital d’1,6 M de francs est réparti entre le président du CA M. Maris, ses enfants Yves (directeur général administratif et financier), Mauricette, Marie-José et Paul (directeur général production), son épouse Marie-Paule et un parent ex-collaborateur, Olivier Périlhou. L’usine est ensuite reprise par les deux fils Yves et Paul Maris en 1978. Elle réalise la teinture en bourre. Les Maris procèdent aussi au rachat des apprêts Sicre, qui continuaient de cohabiter sur le même site. Tout est dès lors regroupé. La modernisation est engagée (gestion informatique), et la relance de l’entreprise se fait avec de nouveaux clients. Les Maris ajoutent une teinture fil (nouvelle unité moderne), et une unité supplémentaire de teinture en pièce. On observe une forte poussée de l’activité dans les années 1980 (jusqu’à 45 millions de francs de CA en 1992), autour de 4 activités majeures : teinture bourre, teinture bobine, teinture pièce, apprêt et finitions des tissus teints ou tissus à teindre. La société Maris travaille notamment pour le tissu automobile, mais encore aussi pour l'habillement, et pas uniquement les matières synthétiques. En 1988, Chargeurs et la SOTAP-Carol proposent une alliance avec Maris pour contrer Carreman, mais ce projet n’aboutit pas. En 1990, Paul Maris dépose un projet de reprise de l’entreprise, mais le projet de la société Carreman, basée à Castres et qui avait également partiellement repris La Ruche à Villeneuve est favorisé. Au début des années 1990, l'entreprise travaille beaucoup pour Michel Thierry (29% du CA en 1992, et même 32 en 1991), mais aussi Cristol, Tissage de Boue, Erda et Chomarat. La situation se tend vers 1993, avec des demandes d’aide financière en urgence. L’audit commandé par la trésorerie générale de l’Ariège révèle des forces (main d'œuvre qualifiée, équipements modernes) et des faiblesses (encadrement lourd, faiblesse commerciale, dépendance aux clients locaux). Paul Maris se retire la même année, laissant Yves Maris seul directeur général, et Maurice Maris « conseil ». L'usine devient la société Fitex (Filière textile). Règlementée par un arrêté d'autorisation du 8 février 1980, elle dépose le bilan au mois d'avril 2001. L’industriel Georges Dumons, issu de la famille Dumons établie à Lavelanet (IA09010005), dépose un projet de reprise en association avec deux actionnaires minoritaires (Pierre Balex, basé dans la Loire, et Jean Noiret, basé dans l’Aisne), mais celui-ci n’aboutit pas. L’usine est rachetée en juin suivant par CMT Finitions, filiale de l’entreprise castraise Carreman, issue d’une association avec l’industriel Michel Thierry (IA09010043). CMTF fait fonctionner trois sites, à Villeneuve (usine La Ruche, IA09010028 ; présent site à compter de 2003) et Lavelanet (IA09010087). Le site de la Ruche assure les tissés teints, tandis que celui de la Fonde se consacre aux écrus. Le présent site cesse son activité vers 2008, et les machines sont dès lors transférées vers La Ruche. CMTF dépose le bilan en mai 2010 (le site de la Ruche connaît une nouvelle activité sous le nom de Mélina). Le présent site de la Fonde demeure en friche.£La société Sicre emploie 23 personnes en 1968. Les établissements Maris emploient une vingtaine de salariés en 1978, 93 salariés en 1983, 100 en 1984, 92 en 1988, 95 en 1989, 108 en 1991. L’usine compte 145 employés en 1990.

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle , (incertitude)
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • État de conservation
    établissement industriel désaffecté

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G
  • NOTB_S Archives départementales de l'Ariège : 7S 490, 7S 435 (plan des industries du Touyre, 1895), 250w8 (fonds du comité d'expansion économique de l'Ariège), 446w162 (fiches statistiques permanentes).£La Dépêche du Midi : "Un repreneur intéressé" (12 mars 2001).£Effectifs des entreprises textiles du pays d'Omes, 1983-1984 (doc. R. Librero).£Données orales : Paul Maris.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • oeuvre sélectionnée
  • IVC09160_LDESTREM
  • accessible au grand public ; non validée
  • 20230112_R_01
  • Statut de la propriété
    propriété privée (incertitude)

Bibliographie

  • revue Lavelanet et le pays d'Olmes, 1964

    Mairie de Lavelanet : non coté
Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2017