Le 3 juillet 1921, le conseil municipal de Saint-Ybars – la section de Sainte-Suzanne est distraite de la commune de Saint-Ybars et érigée en commune distincte par arrêté préfectoral du 18 septembre 1948 - et son maire Alphonse Crémazy décident l’érection d’un monument aux morts qui sera situé dans l’ancien cimetière au lieudit de Sainte-Suzanne. Le projet est confié à un comité mis en place par la municipalité. Le 1er février 1923, le maire signe un traité de gré à gré avec Mathieu Dupuy, sculpteur et entrepreneur au Mas-d’Azil qui, pour 4 000 francs doit réaliser le monument aux morts d’après les plans de monsieur Prat, agent voyer et architecte à Foix. Cet édifice doit être terminé avant le 15 novembre de la même année. Les fondations sont exécutées par un maçon local, Jean Raymond. La construction, autorisée par arrêté préfectoral du 23 mai 1923, débute alors. Reportée, l’inauguration est enfin prévue le 30 mars 1924. Ce jour-là, après avoir inauguré à l’école des garçons une plaque à la mémoire de monsieur Roche, instituteur mort pour la France, l’inspecteur d’académie, celui du primaire et le conseil municipal rejoignent le préfet et le sous-préfet, les autorités départementales et locales et les représentants d’associations. Musique en tête, le cortège suivi d’une foule importante se dirige vers le monument aux morts. Après les chants, l’appel aux morts, les discours, les couronnes, gerbes et bouquets sont déposés au pied du monument. L’hymne aux morts de Victor Hugo est récité par deux orphelines et la cérémonie prend fin par un vin d’honneur à l’école des garçons. Puis, le 30 mai 1926, le maire de Saint-Ybars traite avec Jean-Baptiste Fabia, serrurier et mécanicien à Labarthe-sur-Lèze dans la Haute-Garonne. Une grille destinée à interdire l’accès au monument est construite en fer pour un coût de 3 277 francs. Le 14 novembre 1926, cette grille est posée et le 15 janvier 1927, monsieur Fabbia est payé. La liste des noms et prénoms des soldats morts pour la France et les dates et lieux de décès, dates de naissance, grades et régiments figure en pièce annexe.