La rue des Niorts porte le même nom en 1828 sur le cadastre napoléonien mais au singulier, rue de Niort. Elle est transversale entre la rue Gabriel-Péri et la rue de la Papeterie. Elle est étroite et présente un front de rue parfaitement aligné excepté en bordure de Gabriel-Péri où une maison en débord témoigne de son non-alignement (plans d'alignement à Pamiers en 1879). L'analyse du cadastre napoléonien rend compte de sa physionomie générale dans le premier quart du 19e siècle. Sur les 33 parcelles bordant la rue, 22 sont des jardins (dont une décharge appartenant à un forgeron). La campagne s'immisce donc au coeur de la ville et une agriculture de subsistance perdure. C'est pourquoi, la rue des Niorts présente un aspect plus rural qu'urbain (monte-charges sous combles servant d'aires de stockage). Les petites parcelles carrées de 1828 traduisent la présence de maisons de taille modeste agrémentées de jardins sur la partie sud de la rue. Sur le plan de 1890, elle est bordée de constructions (excepté sur une parcelle) mais le coeur d'îlot reste vide. Il sera colonisé au cours du 20e siècle entraînant une grande densité de populations et une modification dans l'attribution des bâtiments. Les jardins disparaissant, les combles, les remises, les hangars sont transformés en habitation. L'étude des professions des propriétaires mentionnées dans les états de section fait ressortir une majorité d'activités liées au textile, à l'industrie et des jardiniers : des cordonniers et tisserands en raison de la proximité de la rue des pareurs de draps (Gabriel-Péri), les ouvriers et forgerons s'expliquent par la présence des canaux et de ses moulins, enfin les jardiniers travaillant certainement dans les nombreux jardins composant cette rue. A noter également, la présence d'un chirurgien et d'un tamisier pouvant renvoyer à la fonction d'orpaillage.