Une maison occupe cette emprise depuis au moins le 17e siècle comme en témoigne la cave voûtée conservée. Sur le plan du cadastre napoléonien de 1828, la parcelle est strictement identique. Il s’agit d’une grande maison (1828 D 1785) appartenant à Jean Martin, boulanger, composée d’une cour et d’une décharge (bâti ruiné). En 1817, ledit Martin achète une cour au sieur Vernus qui avait acquis le couvent des Jacobins mitoyen, devenu bien national, pour y installer une fabrique de draps. Suite à cette acquisition, il doit élever un « mur à pierre et à chaux ou en masseca ou en cloison de brique droite […] pour séparer le patu vendu du hangar qui reste au sieur Vernus ».
Sur les plans d’alignement de la ville dressés en 1879, la maison appartient à un dénommé Marty, probablement le même Martin. Elle y est dite en « pierre, deux étages, solide ».
Dans une lettre datant du 16 mai 1913 conservée dans le fonds des Jacobins aux Archives Municipales, Baptiste Pujol qui désire acquérir ou louer la partie du Petit Séminaire (ancien couvent des Jacobins) dite la « loge du concierge » précise que « cette partie d’immeuble étant contournée par le mien, il n’est pas d’une grande utilité pour l’établissement futur et me rendrait un grand service ». La mairie ne donne aucune réponse et conserve cette petite parcelle correspondant à une petite maison en pan-de-bois appartenant à un cordonnier sur le plan napoléonien (1828 D 1786). Baptiste Pujol écrit sur un papier à en-tête reprenant des motifs Art nouveau et le texte suivant « Epicerie Parisienne – Huiles d’olive – Spiritueux – Spécialités de cafés – Articles recommandés : cafés des amateurs, Armagnac Galli ». Il est probablement le commanditaire de la façade tel qu’elle se présente aujourd’hui.
En effet, l’élévation sur rue présente un ensemble architectural très intéressant par le décor qu’elle développe. De style éclectique, elle mêle des influences diverses mettant en scène des colonnes antiques, des gargouilles, des fenêtres à coussinets, un décor de céramique…