Le 24 novembre 1918, le maire de La Bastide-de-Sérou propose à son conseil d'ériger un monument pour les soldats de la commune morts pour la France. En février 1923, la décision de le construire au cours de l'année à l'ancien cimetière ""aujourd'hui jardin public, faubourg Sainte-Croix"" est prise. Une souscription publique est aussitôt lancée, la liste des souscripteurs devant être déposée à l'hôtel de ville. Le nom de chacun d'eux figurera dans le Livre d'Or que réalise depuis le début de la Grande Guerre, François Escaich. Le 25 novembre 1923, le maire informe que le projet de ce monument, dressé par l'architecte départemental Emile Sauret, sera réalisé par Jean-Marie Cabé, entrepreneur demeurant à Tarascon-sur-Ariège. Le coût de l'édicule s'élève à 34 560 francs. L'arrêté préfectoral autorisant cette construction est signé les 28 décembre 1923. Mais le 19 octobre 1924, le maire de la commune informe de problèmes qu'il rencontre avec l'entrepreneur. La municipalité saisit le conseil de préfecture et obtient gain de cause, l'entrepreneur étant condamné, après expertise, à payer les dépenses supplémentaires du monument (10 823 francs) et les frais d'expertise. Aussi, le 6 décembre 1925, le projet de monument ayant subi quelques aménagements par Emile Sauret est présenté en conseil. Georges Mondin, entrepreneur à Foix est chargé de mettre en place la stèle et la balustrade, Gaston Tourenq, entrepreneur à Foix doit assurer les travaux de maçonnerie et la construction de la plate-forme et Jean-Marie Fourès, sculpteur ornementaliste demeurant à Toulouse, réalise les plaques en simili-bronze portant les noms des morts. Le monument est inauguré le 11 novembre 1926 en présence de François Graux, préfet de l'Ariège. Un article paru dans le quotidien La Dépêche, rend compte de la journée. Le cortège part de l'hôtel de ville à 9h30. Composé du conseil municipal, des vétérans, de la section cantonale des mutilés, des veuves, des anciens combattants, des pupilles de la nation, de la société de Secours mutuel, des enfants des écoles suivis d'une nombreuse foule, il se rend à l'église. Après la messe, les personnes se dirigent au monument sur la ""Marche funèbre"" de Chopin. Le préfet de l'Ariège, François Graux et monsieur Dautresme sous-préfet de Saint-Girons prennent alors place. Après la musique, l'appel aux morts, les discours de monsieur Rispail, président de la section cantonale des mutilés et anciens combattants, de François Escaich félibre, du maire et conseiller général monsieur Charles, du préfet de l'Ariège, la ""Marseillaise"" retentit et clôt la cérémonie. Le 11 novembre 1948, la plaque dédiée aux morts de la Seconde Guerre mondiale, mobilisés, déportés FFI, combattants en Indochine est ajoutée. Les noms de ceux morts en Algérie seront ensuite gravés au cours des années 1960. La liste des noms et prénoms des soldats morts pour la France et les dates et lieux de décès, dates de naissance, grades et régiments figure en pièce annexe.