Le monument aux morts situé sur la petite place du village du Port près du mur nord-ouest de l'église paroissiale est dédié aux morts de la commune, morts en 1914-1918 et 1939-1945. Il a été construit à la fin des années 1920, le maire, Jean Piquemal signant le 19 août 1930 le procès-verbal de réception de ce monument au projet mouvementé. En effet, la construction décidée par la municipalité au début des années 1920, le choix de son emplacement divise, dès 1926, les représentants de la commune ainsi que les habitants. Il devait être construit au lieudit les Coumels, à l’emplacement d’une fontaine et d’un lavoir construits en 1925 par les habitants, le financement ayant été assuré par la municipalité. Le maire et quelques conseillers, contre ce projet qu’ils estiment onéreux puisque en plus du coût du monument, le lavoir et la fontaine seront déplacés, s’opposent à l’adjoint soutenu par l’autre partie du conseil municipal. Mais, le 2 mai 1926, l’adjoint au maire signe un traité de gré à gré avec Joseph Lagarde marbrier à Saint-Girons, traité dénoncé rapidement par le maire. Aussitôt, le sous-préfet puis le préfet sont alertés. Une plainte est déposée auprès du procureur de Saint-Girons par les porteurs de ce projet qui accusent le maire de faux en écriture. La gendarmerie est saisie et une enquête est menée auprès de tous les membres du conseil municipal le 17 juillet 1926. Le conseiller général est informé et il est demandé l’arbitrage du député et même du ministre de l’Intérieur. Les autorités préfectorales consultent, se déplacent au Port. La solution d’ériger le monument aux morts sur une partie du jardin du curé est envisagée. Mais le prêtre refuse, estimant qu’il a déjà fait un effort en autorisant la construction de la fontaine et du lavoir sur une partie de son jardin. Les réunions du conseil tournent à la confusion et la préfecture envisage même sa dissolution. Enfin, le 9 août 1927, le préfet informe qu’il refuse l’autorisation de construire le monument aux morts du Port tant que les problèmes ne seront pas résolus. Deux ans plus tard, la municipalité fait preuve de sagesse. En séance du 17 août 1929, le maire accepte le projet de Joseph Lagarde – il avait choisi celui de monsieur Bergès – et ses opposants acceptent que le monument aux morts soit érigé sur la place publique. Le 24 octobre 1929, le préfet signe l’arrêté autorisant cette construction à condition que la municipalité suive les observations faites par la commission départementale d’esthétique réunie à Foix : ""la saillie de l’entablement du socle est trop disproportionnée avec les dimensions dudit socle et surtout avec celles de la stèle qu’il supporte. Cette saillie gagnera à être réduite"". Le monument aux morts seul coûte 12 000 francs et plusieurs personnes de la commune sont employées au terrassement et sa mise en place ainsi que de sa grille : Paul Rougeau transporteur, Baptiste Loubet et Jean Subra maçons, Gabriel Sutra, Pierre Rivière, Jean-François Loubet et Lucien Piquemal, manœuvres. Ainsi, le 19 août 1930, le maire Piquemal assisté des conseillers Jean-François Subra et Jean Sutra réceptionne, en présence de l’entrepreneur Joseph Lagarde, le monument aux morts du Port. A la fin des années 1940, la plaque dédiée aux morts de 1939-1945 est ajoutée. La liste des noms et prénoms des soldats morts pour la France et les dates et lieux de décès, dates de naissance, grades et régiments figure en pièce annexe.