Dès le milieu du XIXe siècle, Aulus-les-Bains est une station thermale réputée et a ainsi développé son équipement hôtelier. Pour ses capacités d'hébergement, parce que la ville est isolée, située en fond de vallée - l'entrée peut être facilement verrouillée au lieudit Kercabanac - et entourée de montagnes, elle est choisie par les autorités de Vichy, avec celles de Lacaune (Tarn) et de Tournon (Lot-et-Garonne) pour la région Midi-Pyrénées. L'Etat français crée en janvier 1942 des centres nationaux, régionaux et départementaux d'assignation à résidence mais depuis mars 1941, 686 israélites de nationalité étrangère sont assignés à résidence à Aulus-les-Bains. Nombre d'entre eux décident, avec l'aide de passeurs - des habitants de la vallée - de traverser les Pyrénées. Comme toutes les personnes quittant la France à cette époque, ils seront arrêtés en Espagne, dépouillés et conduits à la prison de Sor puis à celle de Lérida, enfin au camp de Miranda del Ebro dans la région de Burgos. L'administration française décide de procéder à l'évacuation des Israélites, officiellement parce que les hôtels vont fermer en hiver, surtout pour éloigner les Juifs de la frontière. La rafle concerne alors la zone sud de la France et le 26 août 1942, les gendarmes investissent la ville et arrêtent les Juifs qu'ils emmènent au camp du Vernet-sur-Ariège ou dans la Creuse. De là, les internés sont déportés vers le camp de Drancy puis vers celui d'Auschwitz. Le 11 janvier 1943, la dernière rafle permet l'arrestation de 266 personnes. La stèle érigée le 13 novembre 1988 à Aulus-les-Bains est dédiée aux Juifs ayant subi - assignés à résidence, raflés et déportés- la politique de Vichy. Les passeurs, par leur aide, ont permis à beaucoup de personnes de fuir ce régime. Quatre familles aulusiennes reçurent le diplôme de ""Justes parmi les Nations"" : Jean et Guillaume Ané en septembre 1985, Germaine Ajas, sa soeur Justine et leur mère madame Bacque en novembre 1991, Catherine Trompette et sa fille Huguette en mai 1999 et Jeanne Rogalle en 2005, son père et son mari. Grâce aux travaux de F. Ritorcelli et Jean-Pierre Gaubert, la stèle est ensuite complétée par les quatre plaques de granite gravées des noms des ""assignés à résidence rescapés"", des ""déportés, morts en déportation"", des ""fusillés ailleurs en France"", des ""mort naturelle en cours de séjour à Aulus"" et des ""rescapés de la déportation"". 886 noms sont gravés sur les plaques inaugurées en septembre 2008.