Un dispositif hydraulique original et en partie intact subsiste. Un long canal d'amenée prend l'eau sur la rive gauche du Touyre, à 950 m en amont de l'entrée des réservoirs. Un pont voûté, construit en briques, permettait au chemin de Queille de le franchir. A ce même endroit, le ruisseau de Saint-Quentin passe sous le canal d'amenée.£A l'angle du premier réservoir, se situe le départ d'un ""épenchoir"" qui rejoint celui du canal dont le tracé est rendu bien visible dans le paysage de plaine par deux allées d'arbres qui le bordent. Ce long canal de décharge se jette lui-même dans le Touyre.£Les deux réservoirs sont nettement individualisés par une séparation fonctionnelle correspondant au canal d'amenée voûté qui débouche dans le bassin de pierre de taille de la trompe de la forge. Ce bassin comprend une ouverture d'où partaient verticalement les arbres en pierre de la trompe. Il en subsiste encore quelques éléments sous la voûte soutenant le bassin. L'usure des arbres de la forge de Queille laisse penser qu'il s'agit de ceux décrits dans le procès-verbal d'adjudication de la forge (18 fructidor an II). L'étanchéité de la trompe était obtenue grâce à des joints en plomb.£La vue d'ensemble de la halle de la forge permet de comprendre l'organisation de l'usine : au fond, la voûte de soutènement du bassin et la trompe, en avant de cet appareil, on remarque le début du mur sur lequel s'appuyait le creuset.£L'absence du plan de détail de l'usine et les lacunes du site n'ont pas permis de situer le coursier d'amenée d'eau au marteau de la forge ; l'hypothèse d'un coursier aérien en bois soutenu par des corbeaux en pierre visibles sur le mur intérieur ouest est peut-être à retenir. Un double alignement de corbeaux rigoureusement parallèles matérialise une pente , de plus, sous ces corbeaux, on peut remarquer une voûte aveugle et une ouverture.£Le martinet est contigu à la forge. Le second réservoir, s'appuyant comme le premier sur un tertre, moins important achemine l'eau au bassin du martinet. Ce dernier servait à alimenter la trompe du martinet grâce à deux ouvertures au fond du bassin et à pourvoir en eau la roue du marteau par un coursier en pierre s'échappant de sa partie supérieure.£Cette double fonction explique son volume bien supérieur à celui du bassin de la trompe de la forge. Contrairement aux arbres en pierre de cette dernière, ceux du martinet sont toujours scellés et reliés au bassin d'approvisionnement. Nous avons pu, après dégagement des orifices comblés de gros blocages et d'humus, mesurer la hauteur de chute de chaque arbre : chacun canalisait l'eau verticalement sur une hauteur de chute de 3,80 m. Les arbres encastrés dans les voûtes, bien conservés, sont visibles depuis le sol du martinet). Il reste encore pour un arbre, la caisse de réception d'eau en pierre.£Le canal de fuite des usines, rectiligne, d'abord souterrain, restitue les eaux au Touyre. Des dépendances de l'établissement subsistent des pans de murs.