Avant 1895, l'alimentation en eau potable de la commune se faisait par forage, deux puits étaient présents au coeur du village de Saint-Amadou. A la fin du 19e siècle, ils fournissent un débit insuffisant et une qualité d'eau médiocre voire impropre à la consommation. La population de la commune augmente, alors que l'économie agricole est en plein essor, nécessitant de répondre à ces besoins nouveaux. C'est dans ce contexte que les premiers projets de réseaux d'alimentation en eau voient le jour. A partir de 1895, le conseil municipal de Saint-Amadou projette de créer un réseau public d'alimentation en eau. Pour ce faire, la commune acquiert et capte une source située sur la commune limitrophe des Pujols, à 400 m au sud du hameau du Py, à 200 m du village de Saint-Amadou, sur le talus de la terrasse alluviale et au milieu d'un bois, lui assurant ainsi une bonne protection naturelle. Cette source est dénommée ""source de l'avocat "". Elle était utilisée par son propriétaire, avant le captage, pour l'irrigation des prairies. Le projet d'alimentation en eau est dirigé par l'architecte Emile Sauret, établi à Foix. Les travaux sont financés par la commune et par l'Etat. Ils sont réalisés par l'entrepreneur local Célestin Séguy. Le procès-verbal de réception des travaux est daté de 1899. L'amenée de l'eau depuis la source s'effectue par une conduite en fonte sur 2015 mètres jusqu'au village où un réservoir redistribue l'eau dans une autre conduite qui ceinture le village. Cette conduite est composée de robinets-vannes de régulation qui redistribuent ensuite l'eau par des orifices. Cinq orifices de distribution étaient envisagés : le premier au devant du château, le second sur la place de Saint-Amadou, le troisième à l'angle sud-est du village, le quatrième à l'angle nord-est, le cinquième enfin, qui devait alimenter un abreuvoir existant. Les trois premiers ouvrages sont des bornes fontaines et un abreuvoir, le quatrième est une borne-fontaine et le cinquième, un simple robinet. L'une des bornes fontaines alimente également un lavoir couvert. Cette première adduction d'eau a été évidemment synonyme d'amélioration de la vie au quotidien, notamment pour les femmes, qui ne devaient plus parcourir un long trajet pour laver le linge au bord des ruisseaux intermittents ou de l'Hers, et pour les enfants, souvent chargés de la corvée d'eau. L'abreuvage des troupeaux fut également facilité, le réseau d'alimentation ayant permis d'avoir en toute saison de l'eau à proximité des étables. Le réservoir et la fontaine située sur la place du village sont les éléments architecturaux les plus soignés, symbolisant la modernité des travaux réalisés et le progrès qu'ils ont apportés. Le village comporte également une source de faible débit servant à l'irrigation des prairies et des jardins potagers.