• inventaire topographique
Couvent de Récollets Notre-Dame-de-Grâce, aujourd'hui église Notre-Dame-de-Grâce et Carmel saint Joseph
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Gignac
  • Commune Gignac
  • Lieu-dit Chemin de Notre-Dame
  • Cadastre 1947 E 127
  • Dénominations
    couvent
  • Genre
    de récollets
  • Vocables
    Notre-Dame-de-Grâce
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    oratoire

Résumé. Construction entre 1624 et 1643 ; à l'emplacement d'une chapelle de pèlerinage du 14e siècle attribuée aux récollets ; et détruite au moment des guerres de religion ; chemin de croix du 19e ; remplaçant celui du 18e siècle ; l'église a été classée en totalité en 1989.

Edifices antérieurs : Selon une tradition, Saint Flour, premier évêque de Lodève, aurait élevé sur la colline, jadis dédiée à la déesse Vesta, une chapelle à la Vierge Marie. Détruite par les Cathares, en 1200, cette chapelle aurait été reconstruite au XIVème siècle par l'évêque de Béziers, Hugues de Jugera après la découverte d'une statue de la Vierge, dite Miraculeuse; cette chapelle élevée par les consuls entre 1360 et 1373 enclavait l'oratoire des miracles, mais n'était, assure le Père Cambin (A.D. 34, série H, Doc. I, 1) pas plus grande que le choeur de 1672 ou sacristie actuelle. (Segondy, A la gloire de Notre-Dame, p. 44 ; Luttsang, p. 22-37 ; et de Laurès, p. 190-191; et cf. ANNEXES, ch. V). Elle comportait en tout cas, en 1527, un clocher dont un prix fait nous signale la construction (Doc. I, 1 et ch. V, ANNEXES) et une rosace signalée également par un prix-fait en 1536 (Cf. Doc. 1 tt ch. V, ANNEXES).

Le 3 février 1613, installation à Gignac de 15 Recollets envoyés par le Cardinal de Bonzy, évêque de Béziers. Le premier supérieur, le Père Augustin de Lassus dressa le plan de l'église et du couvent. Le nouvel édifice n'était pas encore achevé que les partisans de Montmorency, sous la conduite du duc de Rohan, assiégèrent l'église qui fut détruite et rasée avec le couvent (avril 1622) (Doc. de Laurès, p. 204-209).

Construction de l'église : Les contrats de la reconstruction sont passés entre 1624 et 1629. (Autorisation du gouvernement de Languedoc et prix-fait du 21 mai passé entre le Syndic des Pères et Jean Meric, maître-maçon de Gignac, passé devant le notaire Poulahon). (Doc. I, Segondy, A la gloire de Notre-Dame, p. 44, et Luthard, p. 278-281). Il semblerait que seul le couvent était à rebâtir et que les travaux faits à l'église consistaient en réfection des vôûtes, des arcs et agrandissements par la construction de chapelles. Les plans de ces restaurations auraient été établis par les Pères Chabrier (1623-1624), Innocent du Peron, d'Avignon (1625-1627) et Daniel d'Aiminy, de Tarascon (1632-1634) (Doc. III, Hyvert, Dossiers de Recensement).

C'est en 1636 que le maçon François Méric reçut la charge de rebâtir la façade, à l'Est, les portes, la galerie voûtée, le balustrage. La façade occidentale fut l'oeuvre du père Joseph Seiron d'Arles, entre 1641 et 1643 (Cf. description de l'anonyme de 1675 et de De Laurès, ch. V, ANNEXES).

Restaurations - Remaniements : Le clocher, construit en "mauvaise pierre de la tailhade", est rebâti en coupole, en "bonne pierre de taille de Pouzols" en 1727, par Joseph Fauquier, maître-maçon de Gignac (DOC. III, Hyvert). La façade ayant subi des mouvements inquiétants, il fallut (cf. pl. IV) la consolider par une colonne, au centre du porche, en 1776 (date gravée sur la colonne). La Révolution enlève aux Recollets l'église et le couvent qui sont vendus en 1792 à la commune de Gignac. Sous le 1er Empire on y installa une école primaire et secondaire, bientôt éclipsée par l'école des Frères de Gignac. Un nouveau pensionnat est ouvert en 1847. En 1914—1918, un groupe de religieuses Carmélites est établi dans le couvent de Notre-Dame par le chanoine Rul ; sous leur impulsion Notre-Dame devient une école libre et un pensionnat. Le couvent est encore aujourd'hui occupé par les Religieuses du Carme1.

Situation : à 1,5 kms au Sud-Est de Gignac.

- Eglise à nef unique sur laquelle s'ouvrent huit chapelles latérales; chevet polygonal. Elle est orientée Nord-Est, Sud-Ouest. Nef à quatre travées couvertes de voûtes sur ogives séparées par des arcs doubleaux de même profil. Les doubleaux sont en plein cintre, à l'exception de l'arc triomphal qui est brisé. Les arcs doubleaux et diagonaux reposent sur des piliers semi-cylindriques engagés, par l'intermédiaire de chapiteaux moulurés. Deux clefs de voûtes portent des dates : 1637 ANA et 1620. Deux autres dates sur les arcs doubleaux : 1627 et 1634. Au Sud (près du porche) une tribune supportée par deux travées de voûtes à liernes et tiercerons prenant appui sur le mur de tête d'une part et sur un pilier, de l'autre, s'ouvre sur la nef par deux arcs rampants inégaux (le pilier supportant les voûtes n'étant pas dans l'axe de la nef).

Les chapelles latérales s'ouvrent sur la nef par des arcs ogifs, elles sont couvertes de voûtes d'ogives. Au-dessus de chaque chapelle correspond une loge s'ouvrant sur la nef par un arc en anse de panier et bordée d'un rang de balustres carrés en double poire. Cet ensemble de petites tribunes (quatre, de part et d'autre), sans communication entre elles, est desservi par un couloir latéral. A chaque loge correspond, côté couloir, une porte rectangulaire et une petite fenêtre à double ébrasement. Ces deux couloirs prennent jour sur l'extérieur par un ensemble de petites ouvertures rectangulaires. On accède à la tribune par deux escaliers en vis disposés de part et d'autre du porche d'entrée.

L'abside, légèrement surélevée par rapport à la nef, est à sept pans. Elle est éclairée par quatre ouvertures (deux à l'Est et deux à l'Ouest; celles de l'Est sont condamnées). L'abside est couverte de voûtins sur arcs ogifs avec liernes et tiercerons; elle est de même largeur que la nef. Les arcs reposent sur des colonnettes dont deux près de l'arc triomphal, sont interrompues. Les nervures sont du type prismatique à deux cavets.

Description extérieure : L'entrée se fait par deux portes symétriques séparées par un trumeau. Appareil à refends et bossages. Les deux portes sont surmontées d'un fronton triangulaire rompu dont les rampants encadrent une niche. Au-dessus de ces rampants, on distingue les vestiges en pierre de deux anges qui ont été bûchés. Les piédroits des portes présentent deux décrochements. Les assises sont alternativement lisses et à bossages. Les arcs sont chargés chacun de trois clefs à bossage qui font saillie à la tête et sur l'intrados. La niche est encadrée de pilastres à bossages alternés et de volutes à enroulement serré. Le cul-de-four est orné d'une coquille.

Façade Sud-Ouest : Façade à un étage et un étage dans le comble. Le rez-de-chaussée, dont la hauteur atteint presque la moitié de l'élévation totale, présente une seule ouverture en arc plein cintre très large. Cet arc a été renforcé sous sa clef par un pilier cylindrique daté : 1776 ; sur les claveaux de l'arc, on distingue les marques de tâcherons V et I. En arrière, le porche est couvert d'une croisée d'ogives à pénétration. Les escaliers conduisant aux tribunes sont éclairés sur la façade par deux oeils-de-boeuf superposés. Le premier étage présente quatre ouvertures ménagées sous des arcs en plein cintre bordés de balustres identiques à ceux des tribunes. Les trumeaux sont ornés de pilastres doriques. Le deuxième étage présente quatre ouvertures légèrement cintrées dans l'axe de celle du premier; à ce niveau, la façade est ornées de pilastres ioniques. L'entablement est très saillant; le gâble du mur est chargé d'un petit clocheton accosté de volutes à enroulements inversés.

Extérieurement, l'abside est en partie prise dans un bâtiment plus récent faisant office de sacristie.

La façade Est est masquée par les bâtiments conventuels sur laquelle ces derniers prennent appui. La façade Ouest est renforcée par six épais contreforts sur lesquels prennent appui cinq arcs en surplomb par rapport au mur et qui soutiennent le couloir desservant les tribunes. Au-dessus de cette galerie, l'étage sous comble est éclairé par cinq ouvertures. Le comble et la galerie sont couronnés par plusieurs rangs de génoises. La nef est indirectement éclairée par les ouvertures en arc brisé à réseau d'intrados trilobé des chapelles latérales.

Combles et couvertures : Tuiles creuses. La couverture à double pente est supportée par un ensemble d'arcs maçonnés: arc en plein cintre au-dessus des tribunes et arcs brisés au-dessus de la nef.

Bâtiments conventuels : L'accès au couvent n'a pas été possible, néanmoins la vue aérienne et une carte postale du début de ce siècle montrent trois corps de bâtiments disposés en carré contre la façade Est de l'église et autour d'une cour avec galerie (s) ? couvertes de voûtes d'arête au rez-de-chaussée, au moins pour l'un des côtés du quadrilatère. Toits en bâtière avec pénétration en sifflet pour l'un d'eux, et tuiles canal.

MATERIAUX : Calcaire local traité en moyen appareil régulier. Clocher et dôme en pierre calcaire de Pouzols.

  • Murs
    • calcaire
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
    • escalier en vis sans jour
  • État de conservation
    menacé
  • Techniques
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1989/03/09
  • Référence MH

IMP: 20221109_POP_01 ;

Annexes

  • Mobilier disparu ou déplacé
  • Documentation
  • ANNEXES
Date(s) d'enquête : 1976; Date(s) de rédaction : 1980
Articulation des dossiers