calice et patène - Inventaire Général du Patrimoine Culturel

Apparenté par sa structure générale à la production d'orfèvrerie habituelle des 2e et 3e tiers du 17e siècle, ce calice se distingue cependant par ses dimensions légèrement supérieures à la normale et son programme iconographique original et richement illustré qui le classent parmi les pièces exceptionnelles et en font un unicum pour le Lot. Œuvre d'un orfèvre parisien non identifié (le poinçon de maître est illisible sur la coupe), il a été exécuté entre 1642 et 1643 comme l'atteste le poinçon de jurande. La date portée sous le pied, 1763, accompagnant les versets 12 et 13 du psaume 116, pourrait correspondre à la réfection du pied, intervention vraisemblablement contemporaine de l'apposition des armoiries visibles également sous le pied. Quant à la patène ce n'est pas celle d'origine, qui devait présenter un médaillon ciselé en lien avec le thème marial du calice. Les poinçons relevés sur celle-ci attestent de sa réalisation par l'orfèvre Pierre Souniac à Aurillac entre 1762 et 1764. Cette fourchette chronologique permet ainsi le rapprochement entre la réfection du calice en 1763 et la création d'une nouvelle patène par le même orfèvre, tout en donnant une piste sur la possibilité d'une origine haute-auvergnate pour leur commanditaire, un ecclésiastique dont les armoiries restent encore à identifier. A noter que le calice figure sur l'inventaire des biens de la fabrique de l'église de Boissières dressé en 1906 par le percepteur Louis Henras qui remarque sa "valeur artistique" avec ses "fines ciselures" ainsi que la date 1763 portée sous le pied et qu'il évalue 100 francs.

Sur la question iconographique, la frise des apôtres du pied n'est pas courante à cette période mais ne peut pourtant pas être attribuée à un orfèvre en particulier puisqu'on la retrouve, à l'identique, sur les calices des orfèvres parisiens suivants : Girard Guierche (1629-1630, cathédrale d'Orléans), Pierre Loir (1635, Chambord), Jean Hubé (1642-1643, Le Monêtier-les-Bains), François Lebret (1644-1645, Bimbenet-Privat, 2002, II, p.333) et Jacques Nicole (1658-1659, cathédrale de Limoges).

On sait que les orfèvres du 17e siècle puisaient notamment leurs modèles dans le répertoire d'auteurs jésuites tels que Louis Richeome, Pierre Frizon, Antoine Girard ou d'auteurs étrangers comme les flamands Antoine et Jean Wierix. Toutefois, si la scène de la Visitation peut être rapprochée de celle de Jérôme Nadal (Adnotationes et meditationes, 1595), ou la fuite en Egypte d'une gravure de Jaques Callot, tout comme certains apôtres, il reste difficile d'établir de claires analogies dans l'état actuel des recherches.

Documents d'archives

Bibliographie

Lien web

église paroissiale Saint-Grégoire