La fontaine monumentale s'élève sur la place du marché de Tarbes, Place du Marcadieu, à l'est de la halle métallique, sur un emmarchement de granite. Elle se tient sur un soubassement de marbre gris clair, de plan carré, aux angles tréflés, animé de légères courbes. Sa composition très pyramidale doit se lire du haut vers le bas : elle évoque en effet le thème des sources pyrénéennes qui donnent naissance aux nestes et torrents pour irriguer les principales vallées qui ouvrent sur la plaine de Tarbes. Au sommet se tient le groupe sculpté, en bronze, de l'Aurore accompagnée par un izard bondissant. L'Aurore est représentée en jeune nymphe s'apprêtant, dans l'élan de la marche, à jeter des fleurs autour d'elle. Ce premier groupe est porté par une pyramide rocheuse en pierre calcaire où s'agrippent putti et figures d'hommes et de femmes nus, symbolisant les torrents (Nestes et Gaves). Ceux-ci semblent se disputer avec violence la faveur de déverser dans les directions souhaitées l'eau jaillissant de lourdes jarres. Sous ce deuxième groupe sculpté, se succèdent deux bassins circulaires en marbre gris, au diamètre croissant, reliés par une pile rocheuse. Le premier bassin, ourlé de concrétions, réceptionne l'eau jaillie des jarres et la redistribue en laissant tomber son trop-plein dans le bassin inférieur. Sur les faces de la pile centrale, la roche sombre ménage des cavités où se tiennent, sculptés, en bronze, des animaux sauvages symboles des montagnes (aigle, ours, loup...). Le bassin inférieur, d'un diamètre nettement supérieur, est ourlé d'une margelle en forme d'épais boudin d'où retombent de lourdes concrétions en festons. Aux quatre points cardinaux figurent quatre groupes sculptés sur des piédestaux carrés de marbre gris ornés de concrétions retombantes, comme sur le deuxième bassin. Ils symbolisent la plaine de Tarbes et les trois grandes vallées (Bagnères, Aure et Argelès) se reposant au pied de la montagne, représentées sous la forme de jeunes nymphes accompagnées de leurs attributs respectifs (Bagnères avec la lyre des poètes, Aure avec le mouton et le boeuf de la vie agricole, Argelès avec le bouquetin des hautes montagnes, et Tarbes avec le cheval et le canon). La volonté dramatisante de la composition générale exprime un contraste entre la nature sauvage des parties hautes et la nature contrôlée et apaisée des parties basses. Ce contraste est également souligné par l'effet de polychromie entre les marbres, gris clair et gris foncé, le bronze (aujourd'hui vert) et l'ivoire de la pierre calcaire.