Joseph Guimard, prêtre bénéficier du chapitre de Saint-Bertrand enregistre son testament auprès de son notaire Jean-Louis Cazassus le 2 septembre 1787. "Dans une chambre au premier étage de sa maison donnant sur la rue […] étant en son lit malade", il institue pour héritier son neveu, Jean-Baptiste Modens, prêtre licencié en droit, habitant de Barran. Il lègue à sa gouvernante Jeanne Despouy, 800 livres correspondant à ses 16 années de gages, du linge, une armoire de chêne placée près de la porte de la cave, du mobilier divers et le lit où elle couche. Il s'assure auprès de son héritier que tout devra lui être payé avant qu'elle ne quitte la maison. De même, M. Modens doit s'engager à rembourser son collègue, l'hebdomadier Spont, qui lui a prêté 1000 livres pour construire sa maison. Le chronogramme de la porte d'entrée, 1772, précise la date de la commande par Joseph Guimard.

Très rapidement, le 30 septembre 1787, Jean-Baptiste Modens vend à Marie-Jeanne Despouy, alors surnommée Jeanneton, la maison dans laquelle elle a travaillé pendant 16 ans. Pour la payer, elle utilise les 800 livres de gage qu'elle a reçu et obtient un prêt d'un autre chanoine François Bernin qui exige en contrepartie quatre année de location garantie dans la maison. Elle achète également l'intégralité du mobilier pour 2000 livres qu'elle finance en négociant un remboursement par "parcelle de 150 livres" et en hypothéquant la maison.

Elle reste la propriétaire jusqu'en 1821 où elle vend la maison à Jean Margueritte de Lamothe, habitant le quartier du Plan (registre des mutations (1 G 5)).

L'emprise parcellaire n'a pas changé depuis le plan du cadastre napoléonien de 1831. L'élévation sur la rue de la Poste présente des modénatures de qualité avec des menuiseries du 18e siècle (porte à imposte et fenêtres à petits bois) et une mise en scène de la façade avec un enduit ciment de la première moitié du 20e siècle soulignant par un liseré blanc les encadrements, la génoise et le chaînage.

Côté chemin de ronde, les fenêtres ont été modifiées dans la deuxième moitié du 19e siècle.