Malgré le remaniement des fenêtres d'étage, la façade principale actuelle correspond à une élévation homogène de l'extrême fin du Moyen Age ou du début de la période moderne. Le vocabulaire architectural, qui associe l'arc en plein cintre chanfreiné à des croisées à moulures en gorge et prismatiques, plaide plutôt en faveur du début du 16e siècle. Cependant, des traces d'une structure plus ancienne se signalent en façade, au niveau de l'angle sud-ouest. En effet, le mur sud s'appuie à l'ouest contre la chaîne d'angle du bâtiment voisin qui est indéniablement antérieure à la maçonnerie du début du 16e siècle. La chaîne d'angle en pierre de taille est animée d'un chanfrein sur les assises correspondant au premier niveau de l'élévation de la maison étudiée : cette moulure pourrait permettre d'identifier ici le piédroit d'une ouverture ancienne qui a été détruite lors de la reconstruction de l'édifice au début du 16e siècle. Au sommet de ce piédroit, un trou d'encastrement comblé visible sur l'angle semble correspondre au logement d'une sablière disparue. Tous ces éléments paraissent ainsi signaler un premier état de l'édifice : ce premier bâtiment est probablement construit avant la fin du 15e siècle avec un pan de bois à l'étage appuyé contre la chaîne d'angle de l'édifice voisin. Le rez-de-chaussée était sans doute occupé par une boutique dont l'ouverture était aménagée sous la sablière et délimitée par des piliers ou la tête des murs latéraux. L'édifice reconstruit au début du 16e siècle est mentionné dans le compoix de 1616 parmi les biens d'une famille bourgeoise.